9 août 1996, Manoir Malefoy, Wilthsire.
- Bon alors tu as toutes tes affaires ?
Draco soupira. Sa mère avait fait et refait sa valise au moins cinq fois afin de bien s'assurer que son fils adoré ne manque de rien durant son séjour à Nice chez les Parkinson.
- Oui, maman, c'est bon.
- N'oublie pas de remercier Protheus et Romilda une nouvelle fois pour leur invitation, et... oh Draco ! Attention au bouquet !
Narcissa se précipita pour saisir le bouquet de tulipes noires qu'elle avait acheté afin que Draco l'offre à son amie.
- Et surtout, surtout pas de...
- Bêtises, j'ai compris. Je peux y aller maintenant ?
- Et bien, tu as l'air pressé de me quitter, dit Narcissa d'une voix cassante.
Draco leva une nouvelle fois les yeux au ciel, et tendit la main pour récupérer le bouquet. Narcissa le lui redonna, et se pencha pour l'embrasser.
- Bon voyage, Draco. Profite de ton séjour chez les Parkinson, et passe le bonjour aux Rosier si vous avez l'occasion de les voir... Oh et, il y a mon amie Héloïse Vernier qui a une villa à Nice. Si tu la vois, embrasse-la de ma part. Son frère Paul vient d'avoir sa première fille, Agathe. Il paraît que c'est un très bel enfant. Il est un peu vieux pour devenir père mais... la vie est pleine de surprises, j'imagine.
- Super. J'y vais cette fois, répondit Draco qui n'avait pas du tout écouté ce qu'elle venait de dire.
- Oh, oui, oui... bien sûr.
Draco entra dans la cheminée, valise et bouquet en main, et prononça distinctement « Manoir Parkinson » avant de disparaître dans les flammes vertes.
****
Le Manoir Parkinson était une très belle demeure, construite dans un style gothique distingué. Bien qu'elle fut moins imposante que la résidence des Malefoy, elle demeurait impressionnante et respirait la richesse. Quand Draco apparut dans leur cheminée, il fut accueillit par deux elfes de maison qui s'empressèrent de le soulager de ses bagages.
- Nous allons prévenir nos maîtres de votre présence, monsieur Malefoy, dit l'un d'eux.
Draco ne lui prêta pas attention et alla s'installer dans un fauteuil du salon. Quelques instants plus tard, des bruits de pas lui indiquèrent que les habitants du manoir entraient dans la pièce.
- Ah, Draco vous voilà, dit une voix féminine.
- Bonjour madame Parkinson, répondit poliment Draco qui se pencha pour lui baiser la main.
- Oh, allons, appelez-moi Romilda. Nous allons passer plus d'une semaine ensemble, il serait ridicule d'être aussi formels, ne croyez-vous pas ?
- Je crois que vous avez raison, Romilda, répondit le garçon avec un sourire charmeur.
- Oh, Draco ! Enfin tu es là !
Le blond se retourna pour voir arriver Pansy, qui avait revêtu une adorable robe verte dont les volants du jupon se soulevaient gracieusement au rythme de ses pas. La couleur du tissu allait parfaitement avec ses yeux, et le rouge sur ses lèvres lui donnait une mine merveilleuse. Visiblement, elle avait passé son temps au soleil car sa peau était légèrement dorée, et des petites tâches de rousseur étaient visibles sur le bout de son nez et sur le haut de ses pommettes. Draco sentit une sensation étrange dans son ventre quand il la vit s'approcher de lui pour lui faire la bise, et ses joues pâles prirent une teinte rose.
- Nous allons pouvoir partir puisque nous sommes au complet, dit monsieur Parkinson qui était arrivé en même temps que sa fille. Le portoloin est dans le jardin. Wooky, Zuri, prenez les bagages les plus lourds, ajouta l'homme en s'adressant à ses elfes de maison. Pansy, ma chérie, as-tu pensé à la bouteille de champagne ?
- Oui, papa, répondit la fille.
- Parfait. En route.
Tous suivirent le maître de maison dans le jardin où avait été installé une cruche qui servirait de portoloin. Draco se rappela juste à temps du bouquet de tulipes, et le récupéra pour le donner à Pansy.
- Oh des tulipes noires ! C'est adorable, Draco. Merci, dit Pansy en se penchant pour déposer un baiser sur la joue de son ami. Wooky, va mettre ça dans un vase, dépêche toi.
L'elfe nommé Wooky se hâta d'obéir à sa maîtresse, et revint juste à temps pour le départ. Les Parkinson avaient tenu à amener leurs elfes avec eux, alors tout le monde dû se serrer afin de saisir le portoloin en même temps. Puis, l'objet se mit à tournoyer et tous furent comme projetés dans les airs. Le voyage sembla interminable, mais après de longues minutes, ils arrivèrent enfin à destination. Draco dut se retenir pour ne pas vomir quand il atterit. Il détestait les voyages en portoloin.
- Voilà, dit Protheus. Bienvenue à Nice, Draco.
Devant eux se dressait une magnifique villa, construite dans un style quasi oriental, digne du Sud de la France. Une palmeraie l'entourait, et deux fontaines représentant des dragons se situaient de part et d'autre de l'entrée principale.
- Bien entendu, des protections anti-moldus ont été mises en place, vous n'aurez pas à craindre la présence de ces vermines en ces lieux. La maison là-bas, dit-il en pointant une autre villa au loin, c'est celle des Greengrass. Nous les recevons ce soir, il me semble que vous connaissez déjà leurs filles ?
- Daphnée est dans ma promotion, répondit Draco.
- Oui, oui, c'est une bonne amie de Pansy, répondit Romilda. Une charmante jeune fille, très bien élevée. Sa jeune sœur, Astoria, est divine elle aussi. Suzan et Lisianthus, leurs parents, ont fait un formidable travail.
- Bon, Draco, je te fais visiter ? intervint Pansy qui n'était visiblement pas heureuse d'entendre ses propres parents faire l'éloge des sœurs Greengrass.
Draco acquiesça, et laissa les elfes se charger de ses affaires, suivant Pansy à l'intérieur de la somptueuse villa. Elle lui montra les trois salons, le bar, la salle de billard où seuls les hommes étaient autorisés, le lac au fond de la propriété où elle aimait se baigner, la bibliothèque, la cuisine, la salle à manger et enfin, l'étage des chambres. Chaque chambre était décorée dans des tons sobres et clairs et possédait sa propre salle de bain.
- Ici, c'est la tienne. Mes parents tiennent à ce que nous dormions dans des chambres séparées, et Merlin sait que je me suis battue pour qu'il en soit autrement mais tu les connais... enfin. Je suis sûre que tu n'auras aucun de mal à gagner ma chambre la nuit, dit-elle avec un sourire malicieux. Regarde, elle est juste là, c'est la deuxième à gauche. Celle de mes parents est tout au fond, ils ne se rendront compte de rien. Quoi que...mon père a le sommeil léger. Mais ça devrait aller. Une petite goutte du mort-vivant dans sa tisane du soir et il dormira...comme un mort.
Draco fut amusé par l'idée. Il regarda Pansy avec intensité, et l'attira doucement à lui pour l'embrasser. Ses lèvres étaient douces, son souffle était chaud, elle sentait le jasmin et...
- Draco, Pansy ! appela Romilda depuis le rez-de-chaussée. Venez voir qui est venu nous rendre visite !
Pansy se détacha à contrecœur de son ami et poussa un soupir exaspéré.
- Elle fait exprès, c'est pas possible autrement, dit-elle en serrant les dents.
****
- Et voilà, j'en étais sûre, pesta Narcissa.
Bellatrix leva les yeux de son journal pour regarder sa sœur qui faisait les cent pas devant elle depuis une bonne vingtaine de minutes.
- J'ai oublié de lui mettre ses pantoufles en hermine, dit la mère d'un ton plaintif.
- Ses pantoufles en... par la barbe de Merlin, Cissy, siffla Bellatrix. On est en plein mois d'août, c'est quoi ton problème ?
- Draco a tendance à avoir froid aux pieds, il est si fragile...
- Je crois qu'il s'en sortira très bien sans, railla la brune. Il doit faire quoi ? trente degrés à l'ombre là-bas ?
- Pauvre enfant...
Bellatrix leva les yeux au ciel cette fois. Sa petite sœur était cinglée. Soudain, elle sentit que la température avait comme chuté, et comprit au regard terrifié de sa sœur que son Maître venait d'apparaître derrière elle. Elle fit volte face.
- Les sœurs Black, dit lentement Voldemort. Bien que son sort ne me touche pas particulièrement, j'aimerai que notre invité reste en vie. Depuis quand n'a-t-il pas été nourri ?
Les yeux de Narcissa s'écarquillèrent et Bellatrix porta la main à sa bouche. Elles avaient complètement oublié Ollivander, qui croupissait dans les cachots du Manoir.
- Merde, dit Bellatrix à mi-voix.
- Je m'en charge de suite, mon Seigneur, dit Narcissa paniquée d'une voix suraigüe.
Elle s'empressa d'aller aux cuisines, puis de descendre aux cachots pour apporter son repas au prisonnier, laissant sa sœur seule avec le Seigneur des Ténèbres.
- Désolée, dit-elle avec un petit sourire.
- Fais-en sorte que cela ne se reproduise plus, répondit simplement le mage noir.
- Bien sûr, Maître.
- As-tu fait ce que je t'ai demandé de faire ? Avec Draco ?
- Oui. Son esprit est impénétrable désormais. Dumbledore n'y verra que du feu.
- Parfait.
Bizarrement, le Seigneur des Ténèbres semblait en réalité peu concerné par la question. En revanche, il regardait Bellatrix avec insistance, ce qui la laissa penser qu'il avait d'autres idées en tête que la mission de Draco. La sorcière se racla la gorge pour attirer son attention.
- Maître ?
- Hmm.
- Vous rappelez-vous du soir où nous nous sommes quittés ? Celui où...
- Je m'en rappelle, la coupa-t-il d'une voix dure.
- Et bien, continua la mangemort en rougissant. Ce soir là, vous m'aviez demandé de vous attendre, et vous aviez dit qu'à votre retour, vous voudriez me parler de quelque chose...de quelque chose d'important... vous en rappelez-vous ?
Le regard du mage noir indiqua qu'il se rappelait très exactement de cette conversation, et que le sujet qu'il avait voulu aborder alors avec sa servante était encore très clair dans son esprit.
- Non, je ne m'en rappelle pas. Cela ne devait pas être si important que cela.
- Oh, répondit Bellatrix avec une moue de déception.
Il était si distant désormais avec elle. Les jours où ils avaient été proches lui manquaient. Désormais, il n'y en avait que pour Rogue, cet abominable sang-mêlé indigne de confiance. Lord Voldemort ne resta pas plus longtemps en sa compagnie, et la laissa seule, jusqu'à ce que Narcissa, qui avait attendu qu'il s'en aille, revienne.
****
Résidence secondaire des Parkinson, Nice, France.
- Et donc tu es le petit-fils de Druella, c'est cela mon garçon ? demanda la vieille femme à Draco dans un anglais parfaitement maîtrisé malgré un léger accent français.
Celle qui était venue rendre visite aux Parkinson n'était autre que Vinda Rosier, une grand-tante éloignée de Draco, qui avait combattu aux côtés de Grindelwald dans les années vingt.
- Oui, madame, répondit docilement l'adolescent.
- Je ne comprends pas pourquoi mon frère est parti en Angleterre, grinça-t-elle. Ma fille a fait pareil, elle est partie vivre avec son père dès qu'elle a pu ! Elle détesté Beauxbâtons, ce qui est incompréhensible car c'était la meilleure école de sorcellerie, mais voilà elle a détesté et elle est partie vivre chez son père ! Ce qui m'arrangeait, puisque moi j'étais occupée à... toi, l'elfe, sers-moi une nouvelle tasse de thé. Moi j'étais occupée avec Grindelwald, tout allait encore bien à l'époque, il était brillant, brillant. Lui, il savait ce qui était bon pour nous... pas comme ces simples d'esprit du Ministère... ridicules... qu'est ce que je disais déjà ?
Draco essayait tant bien que mal de suivre le fil du récit de sa grand-tante, qui semblait ne pas avoir toute sa tête. Tous étaient assis à table autour d'un thé, et Vinda monopolisait l'attention.
- Vous parliez de votre fille, madame Rosier, répondit poliment Pansy.
- Ah, oui, elle... oui et bien donc elle part chez Mercure Selwyn, son père, pour étudier à Poudlard. C'était une excellente élève, par ailleurs. C'est ça, d'être élevée en France. Les gamins ici, ils ne sont pas comme les petits anglais...
Draco et Pansy échangèrent un regard offusqué, mais n'osèrent rien dire face à l'impressionnante Madame Rosier.
- Elle m'envoyait régulièrement des lettres, je ne lui répondais que quand j'avais le temps. Je n'avais pas le temps. Mais elle ne se préoccupait guère de mes réponses, ma fille. Elle a toujours été indépendante. C'était une jeune femme forte. Elle s'est mariée avec ce garçon un peu plus âgé, Uran Nott, encore un anglais. J'ai été à son mariage, tout de même. Il y avait ta grand-mère, Druella, ma nièce. Elle était déjà avec Cygnus, ils étaient promis. Puis je suis retournée chez moi, à Paris. C'était compliqué à l'époque... et ma fille continuait de m'envoyer des lettres tous les mois, sans attendre de réponses. Elle savait que ce n'était pas mon genre, mais que je pensais tout de même à elle. Puis un jour, plus rien. Plus de lettres. C'était deux ans après son départ de Poudlard, elle était encore toute jeune. Elle attendait un enfant. Puis j'ai appris qu'elle avait disparu, ce qui ne faisait aucun sens. Ma fille était une Sacrée, mariée à un Sacré. Qui aurait pu vouloir lui faire du mal ? On n'a jamais retrouvé son corps. Je suis sûre qu'elle est encore vivante, quelque part. Peut-être qu'elle est revenue en France...
Draco avait un air horrifié peint sur son visage. C'était plus fort que lui. Vinda Rosier était trop gênante pour que cette conversation soit acceptable. Pourquoi racontait-elle des choses pareilles ?
- Comment s'appelait votre fille, Madame Rosier ?
Vinda regardait dans le vague désormais. Ses yeux bleus semblaient perdus dans une autre dimension, et il fallut que Pansy hausse le ton pour qu'elle revienne sur Terre.
- Comment s'appelait votre fille ? répéta Pansy.
- Bianca, répondit Vinda d'une voix blanche avant de secouer la tête et de soudain taper du poing sur la table. LE THÉ, SALETÉ D'ELFE !
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A Black Tale II : the Dark Lord ascending
Fanfic1996 Le Seigneur des Ténèbres est de retour, et sa plus fidèle mangemort est sur le point de le rejoindre après treize longues années passées entre les murs d'Azkaban. Plongez à nouveau dans l'univers d'Harry Potter, cette fois en découvrant l'histo...