A Black Tale II : the Dark Lord ascending

La baguette de sureau.

1er mai 1998

Voldemort se tenait debout, au bord d'une falaise. Un vent glacial soufflait autour de lui, et la mer déchaînée se brisait en fracas sur les rocs en contrebas. Le paysage autour du mage noir était désert. Il était seul.

Son regard était posé sur un objet long et fin qu'il tenait délicatement entre ses doigts osseux. Il l'avait, enfin. Cela lui avait pris des mois de recherche pour la trouver. Il avait interrogé les deux plus grands fabricants de baguettes, en vain. Dans les souvenirs de Gregorovitch, il avait vu un jeune homme volant le précieux bien, mais n'était parvenu à l'identifier que plusieurs mois après, lorsqu'il avait vu son portrait chez Bathilda Tourdesac.

Gellert Grindelwald.

Il avait volé la baguette chez le fabriquant bulgare, et avait fini par être vaincu par Albus Dumbledore lors d'un duel légendaire. Quand Voldemort avait fini par le retrouver, enfermé dans la propre prison à Nurmengard, il avait été un vieillard. Et il semblait que ce vieillard avait attendu la visite du mage noir.

- Ahh, Tom... je savais que tu viendrais un jour. Mais tu sais certainement que je n'ai plus ce que tu recherches...
- Dis-moi, Grindelwald. Dis-moi où elle est, siffla Voldemort. Dis-moi qui la possède.
- La baguette de sureau repose avec lui, bien sûr. Enterrée six pieds sous terre...

Voldemort sentit sa marque s'éveiller sur son avant-bras. Quelqu'un l'appelait... Bellatrix. Grindelwald le regardait droit dans les yeux, un sourire méprisant aux lèvres malgré son apparence immonde. L'homme croupissait dans sa cellule depuis tant d'années...

- Tue-moi donc, Tom ! la mort sera la bienvenue... mais elle ne t'apportera pas ce que tu cherches si désespérément...
- Qui, hissa simplement Voldemort, sentant la colère se diffuser dans ses veines.
- Il a tant de choses que tu ne comprends pas... répondit le vieillard en secouant la tête.

Voldemort pointa sa baguette en dessous du menton de Grindelwald, l'obligeant à lever la tête. Mais quand ses yeux rencontrèrent celui du mage, l'ancien maître de la baguette de sureau le regardait avec un air de défi, et les coins de ses lèvres s'étirèrent un peu plus.

- La baguette du sureau repose avec lui, répéta-t-il, une étrange lueur flashant derrière ses pupilles. Dumbledore.

Grindelwald était mort. Dans un élan de fureur, Voldemort l'avait abattu. Cela n'avait aucune importance ; il avait reçu l'information qu'il désirait.
Lorsqu'en arrivant au manoir Malefoy il avait fait face au nouvel échec de ses serviteurs, il les avait sévèrement punis. À vrai dire, il s'était retenu de justesse de les tuer sur-le-champ. Bellatrix et Lucius, qui avaient compté autrefois parmi ses mangemorts les plus redoutables, les plus efficaces, les plus loyaux. Depuis son retour, ils ne lui étaient d'aucune utilité. Lucius était le pire. Il était misérable, méprisable. Mais après, Bellatrix n'était pas bien mieux. Qu'avait-elle fait, depuis son évasion d'Azkaban, si ce n'est donner naissance à l'héritière de Voldemort ?

Comme il avait été proche de les tuer, tous deux, quand il s'était rendu compte que Potter leur avait échappé. Ils avaient laissé s'enfuir un enfant, eux, deux mangemorts adultes, deux soldats aguerris. Voldemort ne les avait pas assez punis. Mais que pouvait-il faire d'autre que les torturer et les enfermer dans leur propre demeure ? La guerre n'était pas encore finie. Il aurait besoin de tous ses soldats pour la dernière bataille. Après... après il pourrait disposer d'eux comme il le souhaitait.

Il avait la baguette du sureau désormais. Il l'avait récupérée, arrachée à Dumbledore en violant sa sépulture. Il avait la baguette du sureau, et cela faisait de lui le sorcier le plus puissant du monde. Il était dorénavant imbattable. Potter n'avait plus aucune chance.

Un autre souvenir traversa son esprit alors qu'il contemplait la mer agitée.

Bellatrix dansait seule au milieu de la salle de bal des Malefoy, un verre de vin rouge à la main. Ses longues boucles brunes et brillantes tombaient en cascades sur sa nuque. Son corps menu était enveloppé dans une robe de satin noir qui marquait parfaitement sa taille fine. Ses épaules nues étaient étroites, et ses bras étaient si fin qu'ils semblaient pouvoir être brisés par une simple brise. Elle n'avait que dix-neuf ans, et paraissait si fragile, si innocente. Pourtant, elle venait de tuer de des ennemis de son Maître de sang froid lors d'une attaque survenue la veille. À l'aube de ses vingt ans, elle comptait déjà parmi les mangemorts les plus redoutables du Seigneur des Ténèbres. Elle était noble, puissante, loyale... et elle était belle. Bellatrix Lestrange était belle. Voldemort sentit son estomac se soulever, et une voix masculine le tira de sa contemplation au moment même où la sorcière tourna la tête pour rencontrer son regard.