A Black Tale II : the Dark Lord ascending

My Lord.

La douleur était telle que Bellatrix croyait mourir à petit feu. Elle n'était pas blessée pourtant, du moins pas physiquement. C'était son cœur qui la faisait souffrir, plus que n'importe quelle blessure sur sa chair aurait pu le faire.
Sous la lumière blafarde de la pleine lune, elle errait à travers le jardin immense du manoir. Ses longs cheveux bouclés étaient soulevés par une légère brise, et les pans de sa robe ondulaient au rythme de son pas lent. Elle respirait doucement, et luttait contre la fatigue qui rendait ses paupières lourdes. Elle aurait voulu pleurer, extérioriser sa douleur, mais elle avait versé tant de larmes ces dernières semaines qu'elle était vide, désormais. C'était comme cela qu'elle sentait. Vide. Terriblement vide.

Où étaient passées ses jeunes années ? Celles où elle combattait avec passion pour son Maître bien-aimé ? Celles où chacune de ses missions était soldée par une victoire écrasante ? Celles où, mêmes devant tous ses mangemorts, le Seigneur des Ténèbres n'hésitait pas à chanter ses louanges ?
Oh, elle avait sans nul doute été son meilleur soldat à cette époque. Son outil le plus précieux. Elle avait tué, torturé pour lui. Pour lui, elle avait mis sa fierté de côté. Elle avait été plus docile, plus obéissante qu'elle ne l'avait jamais été. Pour lui, elle aurait donné sa propre vie.

Cela était toujours le cas, d'ailleurs. Lorsqu'elle lui avait dit qu'elle était sienne à jamais, elle n'avait menti. Son âme et son corps étaient siens. Elle était sa propriété, son esclave ; en d'autres termes. Cela ne la dérangeait nullement. Ce qui la dérangeait, et le mot était faible, c'était le fait qu'elle ait pu le décevoir d'une façon si flagrante. Elle était sienne, et il la méprisait. Plus encore, Bellatrix savait que son Maître la détestait désormais. Il voulait très certainement la voir morte, et ne la gardait qu'au cas où il aurait à nouveau besoin de ses services. Bellatrix était surprise d'être encore en vie.

Il avait promis de la tuer s'il arrivait quelque chose à la coupe que Bellatrix avait été sommée de placer en sécurité dans sa chambre-forte.
La coupe avait été dérobée par Potter, et Bellatrix était encore en vie. Pourquoi ?

Tout à coup, Bellatrix poussa un petit cri de surprise, et regarda la marque sur son avant bras virer au noir avec des yeux écarquillés par la surprise. Son Maître l'appelait. Sans se poser une seule question, la mangemort disparut dans un nuage de fumée noire.

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La lumière était allumée à l'intérieur de la minuscule maison de pierre des Gaunt, à la limite de Little Hangleton. Bellatrix hésita un instant avant de prendre une profonde inspiration et de se diriger vers la porte d'entrée entrouverte. Elle toqua tout de même sur la façace de bois, toute tremblante. La porte s'ouvrit entièrement, et elle entra prudemment. Voldemort était debout devant la cheminée, dos à elle, silencieux et immobile. Bellatrix se figea, n'osant pas prononcer le moindre mot, et un sifflement derrière elle lui provoqua un frisson qui fit dresser tous les poils sur bras. Nagini rampa jusqu'à son Maître qui lui murmura quelque chose en Fourchelangue, et elle disparut lentement dans une autre pièce.

- Approche.

Bellatrix tressaillit, et obéit. Elle fit quelques pas jusqu'à Voldemort, laissant un bon mètre de distance entre eux. Elle pouvait voir son visage désormais, à la lueur du feu. Il était étrangement calme.

- Assis.

La mangemort déglutit, et prit place dans un vieux fauteuil.

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Voldemort soupira, et s'assit en face de Bellatrix. Sans même la regarder, il pouvait sentir sa nervosité, son embarra. Elle se demandait pourquoi il l'avait appelée. La vérité, c'est que lui-même en ignorait la raison. Il avait passé l'après-midi à tourner en rond dans la masure de ses ancêtres comme un rat en cage. En revenant ici avec Nagini, il avait cherché la bague des Gaunt, celle qui avait servi à créer son deuxième Horcruxe, et s'était rendu compte qu'elle avait disparu.