Le Prince de Sang-Mêlé.

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La bataille faisait rage dans l'enceinte du château. Bellatrix sentait son cœur pulser dans sa poitrine alors qu'elle levait une nouvelle fois sa baguette pour propulser un jeune sorcier à l'autre bout de la Grande Salle. Elle eut à peine le temps de le voir s'écraser violemment contre un mur qu'un sortilège de stupéfixion fusait en sa direction. La mangemort fit volte-face, un sourire cruel aux lèvres, et fit rebondir le sortilège vers son envoyeur. Son sourire ne fit que s'élargir lorsqu'elle identifia son nouvel adversaire.

- Tonks, cracha-t-elle entre ses dents, son regard sombre braqué sur la sorcière en face d'elle.

Tante et nièce se faisaient face, tournant l'une autour de l'autre comme deux prédateurs s'apprêtant à se combattre à mort. Le visage de Nymphadora était peint d'une féroce expression de rage, et celui de Bellatrix exprimait une démence infinie.

- Cela ne t'a pas suffi d'atterrir à Sainte Mangouste l'autre fois, petite ? nargua Bellatrix.
- Tu vas payer pour tout le mal que tu as causé, siffla Nymphadora.
- Oh...oh, dit la mangemort en haussant les sourcils avant d'exploser d'un rire machiavélique. Ne t'en fais pas, je ne manquerai pas d'envoyer mes plus sincères condoléances à ta traitre à son sang de mère.
- Confringo !

Bellatrix s'envola juste à temps pour éviter l'explosion causée par sa nièce. Nymphadora enchaîna les attaques, manquant la mangemort de peu à chaque fois. Bellatrix gardait les yeux rivés sur sa proie, attendant le moment opportun pour attaquer. Elle devait admettre que la fille d'Andromeda était une bonne duelliste. Mais elle n'était pas de taille à rivaliser avec la main droite du Seigneur des Ténèbres. Personne n'était de taille à rivaliser avec Bellatrix Lestrange.

- Avada Kedavra !

Le sortilège de mort frôla Nymphadora, qui resta figée un instant avant d'hurler de rage et de lancer une nouvelle attaque sur sa tante. Bellatrix regarda la lumière verte fuser en sa direction, étonnée de voir que Tonks avait osé avoir recours à Impardonnable. Mais une nouvelle fois, la sortilège la manqua.

- Tu aurais besoin de renfort, Nymphadora ? Peut-être qu'on pourrait demander à ton animal de compagnie de t'aider ? Oh, oui, j'oubliais... Il a été abattu comme la bête immonde qu'il est !

La sorcière en face d'elle se figea et devint livide, puis secoua frénétiquement la tête. Bellatrix mima une fausse moue désolée avant de rire à nouveau, d'un rire qui glaçait le sang. Alors qu'elle atterrissait à nouveau sur le sol jonché de débris, quelqu'un l'attrapa par derrière, la plaquant au sol. La mangemort se releva immédiatement, poussant violemment son assaillant pour se défaire de son emprise, et le regarda avec une rage meurtrière. Ce n'était qu'un gamin, il ne devait pas avoir plus de treize ans. Elle n'hésita pas une seule seconde avant de se ruer sur lui, poignard à la main, et d'enfoncer la lame d'argent dans la gorge du petit. Du sang jailli de son artère éclaboussant le visage pâle de la mangemort, et les yeux du garçon se couvrirent d'un voile blanc après qu'il eut émis quelques grognements gutturaux effroyables. Derrière elle, Nymphadora poussa un cri d'horreur, un cri désespéré, et lança une énième attaque contre Bellatrix qui soupira et para le coup d'un geste las.

- Ta maman ne t'a jamais dit qu'il était impoli d'attaquer par derrière ? siffla-t-elle en se relevant. J'ai assez joué avec toi. Avada Kedavra !

Cette fois, le sortilège fatal percuta Nymphadora en pleine poitrine. La jeune femme tomba lentement, presque au ralenti, comme son cousin avant elle, et s'écrasa au sol dans un bruit sourd. Son visage se figea dans une expression douce, presque paisible, et une dernière larme roula le long de sa joue.


****


- Maître... leur résistance s'effrondre...
- ...et cela se produit sans ton aide, répliqua Voldemort de sa voix claire et aiguë. Si habile sorcier que tu sois, Severus, je ne pense pas que tu puisses changer grand-chose, maintenant. Nous sommes presque au but... presque.
- Laissez-moi trouver ce garçon. Laissez-moi vous livrer Potter. Je sais que je peux le capturer, Maître. S'il vous plaît.

Rogue se rapprocha du mur derrière lui, jetant un regard inquiet à Nagini. Voldemort se leva, ses yeux rouges et son visage pâle luisant dans la pénombre. Il passa lentement le bout de sa langue sur les lèvres et examina longuement la baguette.

- J'ai un problème, Severus, déclara-t-il soudain d'une voix douce.
- Maître ? dit Rogue.

Le Seigneur des Ténèbres leva la baguette de sureau, la tenant avec délicatesse et précision, comme un chef d'orchestre.

- Pourquoi ne fonctionne-t-elle pas avec moi, Severus ? dit-il d'une voix si basse qu'on peinait à l'entendre.

Un sifflement léger se fit alors entendre alors que Nagini enroulait et déroulait ses anneaux.

- M... Maître ? reprit Rogue d'une voix neutre. Je ne comprends pas. Vous... vous avez accompli avec cette baguette de véritables prouesses magiques.
- Non, répliqua Voldemort. J'ai accompli ma magie habituelle. Il est vrai que je suis extraordinaire, mais cette baguette ne l'est... pas. Elle n'a pas produit les merveilles qu'elle promettait. Je n'ai remarqué aucune différence entre cette baguette et celle que je me suis procurée chez Ollivander il y a bien des années.

Le ton de Voldemort était calme, songeur. Pourtant, son cœur pulsait dans sa poitrine, et son souffle était saccadé. La fureur naissante en lui était présente, mais contrôlée.

- Aucune différence... répéta Voldemort.

Rogue resta silencieux, le visage impassible, mais ses yeux trahissaient un sentiment que le mage noir identifia aisément. La peur. Le serviteur sentait le danger, à raison.
Le Seigneur des Ténèbres se mit à faire les cent pas autour de la pièce, la douleur et la colère montant doucement en lui.

- J'ai réfléchi longtemps, profondément, Severus... Sais-tu pourquoi je t'ai fait rappeler en pleine bataille ?

Le regard de Rogue était rivé sur le serpent lové dans la cage ensorcelée que Voldemort avait créée pour la protéger.

- Non, Maître, mais je vous supplie de me laisser y retourner. Laissez-moi retrouver Potter.
- On croirait entendre Lucius. Ni l'un ni l'autre ne comprenez Potter comme je le comprends. Il est inutile de le chercher. Potter viendra à moi. Je connais sa faiblesse, vois-tu, son plus grand défaut. Il ne supportera pas de voir les autres tomber autour de lui en sachant que c'est pour lui qu'ils meurent. Il voudra arrêter cela à tout prix. Il viendra.
- Mais, Maître, il se peut qu'il soit tué accidentellement par quelqu'un d'autre que vous...
- Les instructions que j'ai données aux Mangemorts ont été parfaitement claires. Capturez Potter. Tuez ses amis - tuez-en le plus possible- mais ne le tuez pas lui.

Une nouvelle fois, Rogue resta silencieux.

- C'est de toi cependant que je veux te parler, Severus, et non pas de Harry Potter. Tu m'as été précieux, très précieux.
- Mon Maître sait que je cherche seulement à le servir. Laissez-moi partir pour retrouver ce garçon, Maître. Laissez-moi vous le livrer. Je sais que je peux...
- Je t'ai déjà dit que non ! trancha Voldemort, ses yeux traversés par une lueur dangereuse. Ma préoccupation en ce moment, Severus, c'est ce qui ce passera quand j'affronterai enfin ce garçon !
- Maître, la question ne se pose sûrement pas...
- Mais si, la question se pose, Severus, siffla Voldemort d'un ton impatient en faisant glisser la baguette entre ses doigts longs et fins. Elle se pose.

Il marqua alors une pause, considérant Rogue avec un regard froid.

- Pourquoi les deux baguettes que j'ai utilisées ont-elle échoué lorsque je les ai dirigées contre Potter ?
- Je... Je l'ignore, Maître.
- Tu l'ignores ?

Un accès de rage déferla alors sur le mage noir qui dut lutter pour contenir toute la violence qu'il possédait en lui.

- Ma baguette en bois d'if a toujours accompli ce que je lui demandais, Severus, sauf quand il s'est agi de tuer Harry Potter. Par deux fois, elle a raté. Sous la torture, Ollivander m'a parlé de deux cœurs jumeaux et m'a conseillé de prendre une autre baguette. C'est ce que j'ai fait, mais la baguette de Lucius s'est brisée face à Potter.
- Je... Je n'ai pas d'explication, Maître.
- J'ai cherché une troisième baguette, Severus. La baguette de sureau, la baguette de la Destinée, le Bâton de la Mort. Je l'ai prise à son ancien maître. Je l'ai prise dans la tombe d'Albus Dumbledore.

Rogue s'était maintenant tourné vers Voldemort, et son visage ressemblait à un masque mortuaire. Il était blanc comme du marbre et ses traits avaient une telle immobilité que lorsqu'il parla à nouveau, ce fut comme un choc de voir que quelqu'un vivait encore derrière ses yeux vides.

- Maître... Laissez-moi aller chercher ce garçon...
- Tout au long de cette nuit, alors que je suis au bord de la victoire, je suis resté assis dans cette pièce, reprit Voldemort, la voix guère plus haute qu'un murmure, à me demander, encore et encore, pourquoi la baguette de sureau refusait d'être ce qu'elle devrait être, refusait d'agir comme la légende dit qu'elle doit agir entre les mains de son possesseur légitime... Et je crois que j'ai trouvé la réponse.

Rogue resta muet.

- Peut-être la connais-tu déjà ? Après tout, tu es un homme intelligent, Severus. Tu as été un bon et fidèle serviteur et je regrette ce qui doit malheureusement arriver.
- Maître...
- La baguette de sureau ne peut m'obéir pleinement, Severus, parce que je ne suis pas son vrai maître. Elle appartient au sorcier qui a tué son ancien propriétaire. C'est toi qui as tué Albus Dumbledore et, tant que tu vivras, Severus, la baguette de sureau ne pourra m'appartenir véritablement.
- Maître ! protesta Rogue, levant sa propre baguette magique.
- Il ne peut en être autrement, répliqua Voldemort. Je dois maîtriser cette baguette, Severus. Maîtriser la baguette pour maîtriser enfin Potter.

D'un mouvement du bras, Voldemort donna un grand coup dans le vide avec la baguette de sureau. Avant que Rogue ait pu faire le moindre geste, une coupure profonde entailla son cou, et il s'agrippa désespérément au mur, essayant en vain de contenir le sang qui pulsait désormais hors de la plaie béante de sa main libre. Il émit un grognement, et ses yeux se remplirent de larmes. Voldemort déglutit visiblement, puis fit disparaître la cage qui contenait Nagini, et le serpent vint ramper à ses pieds. Puis, en Fourchelang, il donna l'ordre fatal.

- Nagini... Tue.

Il y eut un horrible hurlement et le visage de Rogue perdit ses dernières couleurs. Il blêmit, ses yeux noirs s'écarquillèrent et les crochets du serpent s'enfoncèrent dans son cou, tandis qu'il essayait vainement de lutter. Bientôt, ses genoux se dérobèrent et il s'effondra sur le sol.

- Je regrette, dit froidement Voldemort.

Et il se détourna. Il n'y avait aucune tristesse en lui, aucun remords. Le moment était venu de quitter la cabane et de prendre le commandement des opérations, avec une baguette qui, à présent, lui obéirait pleinement. Voldemort sortit de la pièce dans un grand mouvement de cape, sans un regard pour son serviteur agonisant dans une marre de sang, et le grand serpent le suivit, flottant derrière lui dans son immense sphère protectrice.

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Hullo

Je suis désolée, au point où on en est c'est quasiment que des passages de DH... c'est pas plus fun pour moi que pour vous, je vous en assure. J'ai tellement hâte d'en finir avec cette histoire. Il ne reste que deux ou trois chapitres.... et il y aura un épilogue « 15 ans plus tard », parce que vous le valez bien.

S'il vous plaît, continuez de voter et de commenter, c'est pas grand chose pour vous mais pour moi ça a la même valeur qu'un Birkin.

Merci à ceux qui continuent à me lire, et désolée pour toutes ces morts......... et celles à venir.

Altaïr.

A Black Tale II : the Dark Lord ascendingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant