Chapitre 22 : Cendrillon version tragédie

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-C'est une très mauvaise idée. ai-je répété.
-Tu ne vas pas rester à la maison à broyer du noir ! Tu nous as même expliqué que c'était ce que tu devais absolument éviter de faire. répondit ma mère.
Elle gagnait un point. Les émotions négatives et tous les trucs intenses comme la déprime causeraient une autre catastrophe. Sam m'a même fait une bague pour contenir mes émotions, et franchement depuis hier je me sens calme. Extrêmement calme. Sam a dû grandement diminuer les effets à cause de la limite de magie quand je suis dehors mais ça devrait supporter même les plus grande crises de panique. Comme ça je pourrai contenir mon Autorité sans avoir peur d'une crise émotive. Mais de la à directement me plonger dans la foule...
-C'est le festival de ta petite soeur, elle serait extrêmement triste si tu ne venais pas. Et ça pourrait te changer les idées. ajouta ma mère.
C'est vrai que j'en avais besoin. Et que je ne pouvais pas faire ça à Lisbeth. De toute façon nous étions déjà dans le hummer donc pas question de changer de direction.
-Mais Lisbeth nous a caché qu'elle allait jouer le rôle principal dans leur pièce. dit Shamira.
-Elle voulait nous faire la surprise. Dommage que son professeur, monsieur Tyler, me l'ai dit en avance. dit maman.
Une bonne sortie en famille. Le meilleur moyen de se calmer. La main d'Andorra vint vite trouver la mienne. Ce geste me rassura encore plus. Tout pouvait bien se passer. Évidemment, la loi Blake Campbell m'était aussi sortie de la tête.
Le festival de l'école de Lisbeth était joyeux et entraînant, rempli de stands divers, en gros c'était une kermesse. Et sur la scène différents spectacles se poursuivaient, des danses, des sketchs, des expositions. Mais la pièce de théâtre de Lisbeth aura lieu dans une pièce plus sombre, à la toute fin du festival. Le meilleur pour la fin, ai je pensé modestement. Ouais je sais, favoritisme favoritisme mais on ne va pas se mentir aucun de ces gamins ne vaut ma petite soeur en robe de Cendrillon. Oui, siscon et je l'assume.
La joie du festival m'avait fait oublié toute ma culpabilité et ma profonde tristesse pour un moment. Le poids de toutes ces morts et vies gâchées sur mes épaules s'est envolé lorsque j'ai vu ma petite soeur s'appliquer à jouer une pièce avec tous ces camarades de classe. Voilà quelqu'un que j'avais sauvé. Aidé. Peut être trouverai-je un moyen d'atténuer cette destruction. La joie sur le visage de Lisbeth lorsqu'ils sont tous restés sur scène pour saluer la foule m'a réchauffé le coeur, même avec la bague qui limitait mes émotions. Les élèves devaient se réunir entre eux en classe, les parents attendaient dehors. Le soleil se couchait déjà et Lisbeth mettait du temps à ressortir, leur réunion durait plus longtemps que prévu. Puis les élèves de sa classe se sont peu à peu mis à sortir. Sauf elle. Je ne sais pas, mais à cause de tout ce qui était arrivé avant j'avais un très très mauvais pressentiment. Je me suis dirigé vers Henry, son ami :
-Lisbeth ? Monsieur Tyler avait encore quelque chose à lui dire donc elle est restée avec lui.
-Ah... Donc ça va. ai-je dit.
Il s'éloigna avant de se retourner vers moi, un peu hésitant :
-Mais monsieur Tyler a toujours été un peu bizarre... Il aime beaucoup Lisbeth mais d'une manière... Collante.
Et il repartit. C'est pas ce que je crois, si ? C'est juste ma parano qui fait des siennes ? Ne me dites pas que... "La destruction s'immisce dans les désirs des esprits faibles" les mots de Lily me revinrent à l'esprit. Lisbeth. Il fallait à tout pris que je trouve Lisbeth. Avant qu'il ne soit trop tard. Je me suis alors précipité dans l'école. Merde... Où était sa classe ? Pas le temps. Clairvoyance... J'étais trop pressé, je n'ai pas pu trop me concentrer mais j'ai discerné deux formes de vie dans le bâtiment de gauche. Plus je m'approchais plus je voyais clairement. Plus... Je... Voyais... Clairement... Je n'ai jamais autant prié que lorsque j'ai couru jusqu'à la salle de classe de Lisbeth. Jamais autant prié pour que Clairvoyance se trompe. Jamais autant prié tout court. Vous vous rappelez de la loi Blake Campbell ? J'avais peur d'ouvrir la porte mais je l'ai ouverte quand même, pour trouver le prof de ma petite soeur le pantalon baissé jusqu'au chevilles penché sur elle, la robe de Cendrillon remontée jusqu'à la taille et sa culotte baissée, l'allongeant de force sur son bureau. Ses yeux la reluquaient de partout tel un animal sauvage, il avait un petit sourire figé, n'arrêtait pas de murmurer :" Lisbeth... Oh Lisbeth..." et elle elle avait le regard vide, les yeux rougis, des contusions au bras signe qu'elle s'était débattue. Le bruit de la porte n'a pas interrompu monsieur Tyler qui était sur le point de violer ma petite soeur de 8 ans. Non. C'est le bruit de la bague "anti crise" tombant au sol, brisée en deux, qui l'a alerté.

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Les Immortels : La naissance d'Athanatos, Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant