Fille des Étoiles - le Seigneur des Anneaux

Chapitre 15

Quand ils furent tous entrés dans le bastion, ils fermèrent les portes en les barricadants.

Elemire se trouva un coin dans l'ombre et à l'écart. Elle avait terriblement envie d'aller dire au roi Théoden que s'il les avait écoutés, ils ne seraient pas terrés dans un demi Gouffre, à la merci du premier Orque qui serait assez intelligent pour trouver une solution pour entrer mais elle n'en fit rien. Elle se contenta de poser sa tête contre le mur. Elle laissa son ouïe divaguer vers dehors. Elle entendit distinctement le cri de victoire des Orques, percevait les chuchotements affolés émanants des caves où étaient cachés ceux qui ne se battaient pas. Elle entendit quelqu'un s'asseoir à côté d'elle.

- Vous êtes blessée ma Dame.

Elle releva la tête. Éowyn la regardait.

- Ce n'est pas le mien. Je vous remercie mais vous avez d'autres personnes à soigner.

Elle se reposa mais sentait toujours la présence de la jeune femme à côté d'elle. Elle se redressa pour la deuxième fois.

- Il y a un problème ?

- Pourquoi avez-vous le droit de vous battre ?

- Je suis née pour ça. Je suppose.

- C'est injuste.

- Vous évitez de voir la mort et la souffrance. Je peux comprendre votre sentiment d'inutilité mais croyez moi, ce n'est qu'un mal pour un bien.

- Je n'ai pas peur de la mort.

- Que savez-vous de la mort. soupira Elemire

- Sûrement plus que vous.

- Vous croyez ?

- Vous êtes une Elfe. Vous êtes immortelle.

- Cela veut donc dire que je ne sais rien à la mort ?

- Je suppose. répondit-elle prise de court par l'aplomb de son interlocutrice

- Être immortelle signifie que je ne mourrais pas de vieillesse. Mais ça signifie voir mourir tout ceux qui ne sont pas de mon espèce.

L'humaine s'apprêtait à répondre quand une ombre l'en empêcha.

- Tout va bien ? demanda Legolas

Elemire hocha la tête. Elle se décala, lui faisant signe de s'asseoir dans le coin. Dans un sourire, il s'exécuta.

Éowyn s'approcha d'Aragorn. Elemire laissa sa tête choir sur l'épaule de son amoureux.

- Fatiguée ?

- Très lasse. Seulement lasse.

Il hocha la tête.

- On ne s'habitue jamais à voir autant de morts.

- Non... Ce n'est même pas ça. Les morts, au bout d'un moment ça te passe au dessus. C'est juste que là... J'ai un peu le sentiment que si Théoden n'avait pas sauvegardé son honneur, il aurait pu sauvegarder son peuple. soupira-t-elle

- Ne lui dit pas ça.

- Pour une fois, je ne lui dirais que s'il me le demande.

Il entoura ses épaules de son bras et la serra contre lui.

À l'aube, les Ourouk-Haï revinrent à la charge. Ils s'attaquèrent à la porte du bastion avec leur bélier.

D'un bond, tous les hommes présents se précipitèrent pour la consolider avec ce qu'ils pouvaient trouver. Des bancs, des places abandonnées, tout faisait l'affaire.