Pourras-tu être mes ailes ? {Livaï X Reader}

|prologυe|

Tout est parti de quelques blessures.

PDV (t/p) :

Une fois de plus, je dois fuir ces hommes qui me veulent du mal.
Je suis une gamine faible qui n'a ni parent, ni ami pour la protéger.
Pour eux, c'est amusant de me frapper, de me traîner par terre et même de me laisser ensanglantée au sol. Ce n'est que lorsque je ne sais plus tenir sur mes jambes qu'ils se lassent et qu'ils me laissent tranquille.

Du moins jusqu'à la prochaine fois.

Cette fois-ci, je m'en tire plutôt bien.
Seul mon nez saigne. Et mes genoux, de par le fait qu'ils sont écorchés. Ma tête me fait un peu mal et ma respiration est saccadée à cause des efforts que je viens de faire. C'est la première fois que j'arrive à les semer ! Je suis fière !
Je remarque tout de même que ma course folle à travers la ville m'a donné faim. Mon regard se balade un peu partout en quête de nourriture et finit par être capté par une porte entrouverte. Je m'approche doucement de celle-ci et aperçois du pain sur la table.

Je sais, c'est mal. Mais ici, c'est chacun pour soi, et j'ai la dalle.
Je pénètre donc dans la maison à pas de loup.

??? : OI !

Deux pas. J'ai seulement fait deux pas et déjà je me suis faite remarquer.

C'est de là que tout est parti. C'est ce jour-là que j'ai, pour la première fois, mis les pieds dans la maison de ce trio exceptionnel. Jamais je n'aurais imaginé que cette maison deviendrait la mienne. Évidemment, la première fois qu'il m'a vue, Livaï était loin d'être ravi. Mon sang coulait par petites gouttes sur le sol propre qu'il venait de nettoyer. Il a voulu me jeter dehors, mais Furlan et Isabel sont parvenus à le calmer et ils m'ont soigné. Je suis très vite devenue proche d'Isabel et Furlan. On se voyait dans la ville et puis, petit à petit, j'ai commencé à venir de plus en plus dans cette petite maison en haut des escaliers pour ensuite ne plus jamais la quitter.

À vrai dire, c'est plutôt avec Livaï que j'ai eu du mal. Niveau intégration.
Au début, il se contentait de m'ignorer et ne me répondait pas forcément lorsque je lui parlais. Son comportement me laissait penser qu'il me détestait. Mais un jour, alors que des hommes s'en prenaient à moi, il est arrivé et s'est chargé d'eux pour me protéger. Je préfère épargner les détails, ces hommes n'ont même pas su se relever après l'intervention de Livaï.

Cela m'a donc fait réaliser que, même si il ne le montrait pas, Livaï tenait à moi. Ne serait-ce qu'un peu.
Après cet incident, il m'a entraîné tous les jours pour que je puisse me défendre seule. Et.. Je suis assez douée. Ces entraînements nous ont rapprochés de plus en plus et, finalement, on ne se quittait plus. Notre relation était vraiment, vraiment importante à mes yeux. J'espérais que jamais on ne soit séparés tous les quatre l'un de l'autre...
Mais c'est arrivé trois ans plus tard.

Des membres du bataillon d'exploration sont venus les chercher, les forçant à rejoindre leur rang en guise de punition pour les "crimes" qu'ils avaient commis. Parce que oui, on était des voleurs.
La vie dans les bas-fonds est dure. Étant une fille, c'est même un enfer.
Les hommes qui traînent dans cette ville sont ignobles.

Moi, quand les gardes sont arrivés, j'étais cachée. J'ai tout vu, tout entendu et je n'ai rien pu dire. Quand mes amis ont accepté de les suivre, j'ai voulu sortir de ma cachette et les rejoindre pour partir avec eux, mais le regard que m'a lancé Furlan pour me faire comprendre de rester à ma place m'a empêché de le faire. Un de ces regards puissants qui vous cloue sur place et qui vous coupe presque le souffle.

C'est donc ce jour-là qu'ils sont tous les trois partis et que je me suis retrouvée seule.
Comme avant.
Et...

Douze ans ont passé depuis...