|𝐷𝑒𝑐𝑖𝑠𝑖𝑜𝑛|

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Figée. Voilà ce que j'étais.

Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche, tant la surprise m'avait frappée. C'est Livaï qui brisa le long silence dans lequel nous étions plongés.

Livaï : Erwin, je pense qu'il est un peu trop tôt pour parler de ça.

Erwin : Je sais. Mais j'ai besoin de quelqu'un.

Mon cerveau était en train de réfléchir à toute vitesse, pesant le pour et le contre. En étais-je vraiment capable ? Qui accepterait d'être sous les ordres d'une fille qui arrive comme une fleur au milieu du Bataillon, qui n'est même pas intégrée et qui plus est, n'est pas habituée à diriger une équipe ?

Pas grand monde je pense.

Après quelques secondes supplémentaires où mon esprit se torturait encore, les mots firent enfin surface.

(T/p) : Major, je.. je ne veux pas vous mettre dans l'embarras mais... Je ne suis pas celle que vous cherchez pour ce rôle..

J'étais embarrassée de refuser ce grade. Le Major avait clairement dit qu'il avait besoin de quelqu'un. Mais ce quelqu'un ne devait pas être moi. J'étais trop habituée à être seule. Trop habituée à prendre des décisions qui ne mettaient que ma vie, et seulement la mienne en danger. Savoir qu'en acceptant ce grade, ce genre de décision pouvait faire perdre la vie d'autrui et non pas seulement la mienne m'effrayait au plus haut point.

Le Major fût cependant compréhensif de la position dans laquelle je me trouvais.

Erwin : Ne t'en fais pas. Tu as beaucoup de potentiel, mais si telle est ta décision, alors je la respecte.

(T/p) : Je ne pense pas que vous aurez du mal à trouver quelqu'un de plus compétent pour ce rôle.

Le Major laissa échapper un petit rire qui fit tomber tout son sérieux l'espace d'un instant. C'était la première fois que je le voyais rire, cela ne me laissa pas indifférente.

Erwin : Quelqu'un de plus compétent que toi, j'en doute jeune fille. Mais, j'imagine que je finirai bien par trouver une personne convenant à ce rôle, en effet.

Je lui fis un petit sourire, quelque peu gênée et me dirigeai vers ma chambre, Livaï à mes côtés.

Celui-ci laissa échapper un long soupir qui semblait avoir vidé ses poumons de tout l'oxygène qu'ils contenaient.

Livaï : Je l'avais prévenu que tu refuserais. Mais il n'a pas daigné m'écouter.

Je le regardai du coin de l'œil, non sans laisser un petit sourire se former au coin de mes lèvres.

(T/p) : Et comment pouvais-tu savoir ce que j'allais décider ? Tu es médium maintenant ?

Livaï laissa échapper un petit ricanement discret.

Livaï : Je te connais. L'idée d'avoir la vie de quelqu'un d'autre entre tes mains t'effraie trop. Tu ne veux pas vivre avec ce genre de poids sur le cœur.

Livaï: 1 VS (T/p): 0

J'acquiesçai, quelque peu étonnée qu'après douze ans, ce genre de détail lui soit resté en mémoire.

(T/p) : En effet, tu me connais bien.

Ma chambre se trouvait à quelques portes de celle de Livaï. Arrivée devant ma porte, je lui souhaitai une bonne nuit avant de m'engouffrer dans la pièce.

***

Deux mois étaient passés depuis.

J'avais été assignée dans l'escouade de Livaï et je m'y étais intégrée sans trop de problème. Celui avec qui je m'entendais le plus étant Armin Arlelt. C'est un petit génie discret qui hésite à exploiter clairement ses idées. Sans mentir, il me rappelle un peu la gamine hésitante que j'étais à l'époque. C'est peut-être pour ça que je suis plus proche de lui. Concernant le reste de l'escouade, je m'entends bien avec tout le monde. Je dois dire que la petite brune, Sasha Braus, m'impressionne beaucoup. Quand je vois tout ce qu'elle engloutit, j'ai l'impression qu'elle ne prend pas un gramme. Et rien que pour ça, je la respecte.

Durant les entraînements, ma relation avec Livaï se limitait à "Un supérieur et un membre de son escouade". Autrement dit, je l'appelais "Caporal-chef".
En dehors, notamment au moment de manger, pendant les temps libres ou à l'heure précédent le couvre-feu, j'étais autorisée à l'appeler simplement Livaï.

En fait.. j'étais carrément obligée de l'appeler Livaï en dehors des entraînements. Il disait qu'il n'aimait pas que je l'appelle "Caporal-chef".
Forcément, je ne manquais aucune occasion pour l'ennuyer avec ça.

Concernant Mike, je me suis rapprochée de lui. Nous sommes passés du stade "connaissance" au stade "ami". Et pour ce qui est d'Hanji... Je pense que, pour elle, nous étions amies dès l'instant où elle m'a vue dans la cour, le jour de mon arrivée.

Bref, j'étais bien intégrée.

Dans le courant du premier mois, une expédition avait eu lieu. Ma première. J'étais un peu stressée mais aussi excitée. C'était un sentiment bizarre.

Au vu de cette première sortie en dehors des murs, le Major m'avait fait cadeau d'une superbe jument à la robe noir. J'avais décidé de lui donner un prénom au lieu de l'appeler "Mon cheval". Après tout, c'était mon compagnon de course.
Elle méritait bien ça.

NDA : (p/c) = prénom du cheval ;)

C'est donc avec (p/c) que je passais le plus clair de mes temps libres. Et quand je n'étais pas avec elle, j'étais avec Livaï. En à peine deux mois, j'avais développé une relation assez spéciale avec (p/c), et nous nous accordions une totale confiance.

Lorsque les portes du QG s'étaient ouvertes, signant ainsi le début de ma première expédition, Livaï s'était tourné vers moi et s'était contenté d'un

Livaï: Reste en vie gamine.

Il était clair que, de l'extérieur, cette phrase ne laissait paraître qu'un ordre. Mais, à l'intérieur de lui-même, me perdre était certainement la seule crainte qui occupait son esprit. C'est également la seule chose que je craignais aussi vis-à-vis de lui.

Mais cette première expédition s'était bien déroulée et, pour le plus grand bonheur de tout le Bataillon d'Exploration, aucune perte n'avait été déclarée. Le visage de Livaï s'était détendu et mon coeur avait pu souffler.

En rentrant, j'étais tellement fatiguée que je n'avais même pas pris la peine de manger et j'étais directement allée me coucher.

Le deuxième mois, quant à lui, était plus calme. Aucune expédition de prévue.

Au programme ?

Entraînements, combats et améliorations de compétences dans les airs avec l'équipement tridimensionnel.

Les combats au corps-à-corps étaient assez douloureux. En effet, l'hiver avait fait son entrée et le climat avait bien refroidit. Le moindre coup nous faisait ressentir une douleur aigüe de par le fait que notre corps était refroidit par la température extérieure. Mais ça ne nous empêchait pas de donner des coups toujours plus violents. 

Après tout, nous sommes au Bataillon d'Exploration, pas dans une séance de "Je prends soin de mon corps et de celui de mes congénères".

C'est notre vie qui est en jeu.
À chaque instant.

Pourras-tu être mes ailes ? {Livaï X Reader}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant