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Les quelques jours qui suivirent cette soirée furent...mouvementés. En effet, Hanji nous avait vu revenir et nous avait harcelé de questions du genre :

- Pourquoi vous rentrez si tard ?

- Vous souriez comme des gogoles, qu'est-ce qui se passe ?

- Vous êtes rouges, vous avez fait du sport ?

- À moins que... Oh mon dieu, j'espère que vous vous êtes protégés !

~

Livaï et moi niions les faits comme nous le pouvions, lorsqu'elle tendit le piège que je connaissais déjà.

Hanji : Arrêtez de mentir, je vous ai vus vous embrasser !

Bien décidée à ne pas me faire avoir une seconde fois, je répliquai. Du moins j'essayai.

(T/p) : Non je te jure qu-

Livaï : Qu'est-ce que tu foutais là ?


~

Voilà comment tout le QG était au courant de notre relation. Livaï était tombé dans le panneau et Hanji était partie gueuler sur tous les toits que nous nous étions embrassés. Bien évidemment, cette "nouvelle" -si on peut appeler ça comme ça- était remontée aux oreilles du Major. Il nous avait, dès lors, convoqués dans son bureau pour nous sortir tout un discours comme quoi

Erwin: Vous comprenez que votre relation ne doit pas empiéter sur votre travail.

Le meilleur a tout de même été la réaction de Mei.
Jamais encore je ne l'avais vue autant bégayer. Elle nous avait regardé à tour de rôle en essayant d'aligner ne serait-ce que trois mots.

Mei: Qu- Mais- Tsss..

Impossible pour elle apparemment.
Cela m'avait amusée.

Seulement, maintenant je commençais à avoir une boule au ventre. Nous étions la veille de ma descente dans la ville souterraine et, même si Livaï m'avait appris qu'il nous accompagnait, le stress se faisait bien ressentir. Mes amis essayaient de me changer les idées, mais une partie de mon esprit était toujours tournée vers cet endroit.

Demain, ce serait comme si je faisais un retour en arrière.

***

Le lever du soleil me donna le signale pour me lever de mon lit. Ça ne me demanda pas trop de courage étant donné que je n'avais pas dormi de la nuit. Entre le stress et les cauchemars, je me demande encore si je n'ai pas perdu plus d'énergie que je n'en ai gagné.

Je rejoignis Livaï et Hanji qui étaient déjà dans le réfectoire et pris place à leurs côtés pour manger. Enfin, je n'ai pas énormément mangé étant donné que mon appétit était coupé rien qu'en pensant à l'endroit où je me rendais aujourd'hui. Si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais rien avalé. Mais Livaï m'a menacé de m'étouffer avec mon propre pain si je ne mangeais rien.

De l'affection pure venant de sa part.

Je fûs donc forcée de me caler l'estomac avec un petit bout de pain. J'en glissai un autre dans mon sac, prévoyant déjà le coup de mon estomac qui crierait famine plus tard.

Après ça, nous nous mîmes en route. Sur le chemin, (p/c) était un peu nerveuse. Elle devait certainement ressentir mon stress et je m'en voulais de lui partager mon mal-être.

Lorsque nous arrivâmes devant les escaliers, nous dûmes laisser nos chevaux à la surface et continuer à pied. Avant de m'engouffrer sous la terre, je murmurai à (p/c) que tout allait bien se passer.

Quelle ironie. C'était moi qui avais peur et c'était elle que je rassurais. J'imagine que c'était pour me redonner un semblant de courage.

Je descendis les marches et m'arrêtai pour souffler une fois en bas. Je ne pensais pas que ces simples escaliers me demanderaient autant d'effort. Ou alors, c'était juste parce que j'avais retenu ma respiration durant la descente et que mon corps me rappelait à présent qu'il fallait respirer pour vivre.

Livaï : Ça va aller ?

Mon regard croisa le sien et je me contentai d'acquiescer.

Aller, souffle et on y va

Nous reprîmes donc notre route en cherchant notre objectif. À plusieurs reprises, la nausée faisait surface en même temps que mes souvenirs et je devais m'arrêter quelques temps pour me calmer.

Toute cette pauvreté, tous ces gens malades, ces maisons mal entretenues ou même détruites par endroits. Il n'y avait pas pire vision de la pauvreté qu'ici.

Tout à coup, je me figeai. Là, devant moi, se dressait leur maison. Notre maison. Inhabitée depuis que je l'avais quittée, mais toujours fidèle à elle-même. Je m'approchai de la porte et effleurai le bois, à présent pourri, du bout des doigts. Un flot de nostalgie m'envahit alors. Livaï s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule.

Livaï : Tu veux y entrer ?

Je restai plongée dans le silence un instant avant de me décider en tournant la tête vers lui.

(T/p) : Je ne préfère pas... Continuons.

Je descendis les petites marches que j'avais grimpées plus tôt et me remis en route.

Entrer dans cette maison n'était pas une bonne idée. Les quelques souvenirs heureux que j'avais de cet endroit reposaient entre ces murs. Je ne voulais pas qu'ils soient modifiés. Je voulais garder comme dernière image de cette maison Isabel, Furlan, Livaï et moi souriant comme des gamins et non pas un endroit désert, rongé par les termites et ensevelis sous la poussière.

***

Alors que nous marchions, je sentis tout à coup quelque chose me percuter. Jetant un regard vers le sol, je pris conscience que la bousculade était due à une petite fille aux cheveux noirs, pas plus haute que trois pommes.

Fille : Pa-pardon madame...je suis vraiment désolée..

La petite se confondait en excuse, recouvrant son visage de ses petites mains. Elle redoutait que je lui mette un coup. En effet, les forces spéciales n'étaient pas toute douce avec les enfants lorsqu'elles venaient régler des affaires dans les bas-fonds. Les gens d'ici faisaient écho que le bataillon n'était pas fort différent des membres de la garnison. On avait donc certainement mis en garde cette petite contre nous.

Je m'agenouillai à sa hauteur et sortis le petit bout de pain de mon sac en lui souriant.

(T/p) : Ne t'excuse pas, ce n'est rien. Tiens, prend le.

Le regard vide de l'enfant se mit à briller et elle prit le bout de pain de ma main en me remerciant.

Livaï : Oi, petite. Tu sais où est le groupe d'hommes qui fout le bordel ici ?

Inutile de préciser à cette enfant de six ans, certainement, ce que voulait dire "bordel".
Dans les bas-fonds, il était impossible de grandir en apprenant un langage courtois.

Le visage de la fillette prit un air terrifié et elle pointa du doigt une maison à quelques mètres de nous, avant de prendre ses jambes à son cou.

Livaï me jeta un coup d'œil, attentif à ma réaction. 

Plus vite se sera réglé, plus vite je remonterai.

Je passai donc devant lui avec un regard déterminé et m'approchai de la maison. Avant de m'engouffrer à l'intérieur, je me tournai vers Livaï.

(T/p) : Tu restes avec moi hein ?

Livaï : Quoi qu'il arrive.

Hochant la tête avec un semblant de courage,  je ne perdis pas plus de temps pour pénétrer dans la maison...

Pourras-tu être mes ailes ? {Livaï X Reader}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant