Chapitre 10

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Il ne restait plus qu'un mois pile avant les vacances. Et par conséquent, la fin du collège pour Yuji.

En sortant de l'école, il vit encore et toujours le même groupe d'élèves immatures embêter le mendiant.

Encore eux...

À pas de loup, Yuji se rapprocha d'eux, et activa son alter Silence Absolu. Les élèves qui insultaient et crachaient sur le pauvre mendiant s'écroulèrent au sol, gémissant de douleur. Lorsque le brun fut assez proche du pauvre vieillard, il désactiva son alter d'un geste de la main, et gronda :

« Cassez-vous, ou je vous défigure de mes propres mains ! »

Certains s'en allèrent, mais les deux plus grands refusèrent de lui obéirent, et ils se mirent à se battre. Encore.

Ce fut Yuji qui gagna la bataille. Encore.

Se retrouvant enfin seul avec le mendiant, il se laissa glisser contre le mur de la boulangerie, essuya son nez cassé du sang qui en coulait, puis fouilla dans son sac pour en sortir une cuillère et une boîte à repas avec du riz, des carottes et une tranche de viande bovine. Il les donna au vieillard qui insistait encore une fois pour refuser son offre, avant de céder. Comme tous les soirs après les cours.

Mangeant avec appétit ce repas de luxe, il discutait gaiement avec le jeune homme. Le voir et lui parler embellissait toujours ses journées, aussi monotones soient-elles.

Alors que le vieil homme venait de finir son repas, comme toujours, il scrutait les clients de la boulangerie sortir avec un sachet de viennoiseries, ou même une boîte de gâteau.

Ah ! Depuis combien de temps n'a-t-il plus mangé de gâteau ?

Lisant dans son esprit, Yuji se leva, et annonça avec un grand sourire :

« Demain, vous aurez une petite surprise en plus du repas, monsieur !

Surpris, le vieil homme lui dit alors :

— Non, non ! Tu en fait déjà suffisamment pour moi, gamin ! Et je t'en remercie !

— Ça me fait plaisir ! Et je vous interdis de refuser ! »

Après une bonne dizaine de minutes, l'homme capitula, et lui promit de se tenir là le lendemain matin. De toute façon, il ne bougeait jamais de cet endroit.

Rikimura lui fit un signe de la main avant de s'en aller. Forcément, en rentrant chez lui, il s'était encore une fois fait crier dessus par son père, reçu une gifle de sa mère, et les moqueries de son frère. À cause de quoi ? Son retard injustifié. Sa sœur ? Elle était encore absente, sûrement avec son copain.

Yuji ignora tout ça, et fonça dans sa chambre. Balançant son sac de cours dans un coin de la pièce, il sortit sur sa petite terrasse personnelle, et monta sur la rambarde. Tenant en équilibre sur la fine barrière, ignorant les quatre mètres de hauteur qui le séparait du sol, il sauta au dessus du vide pour atterrir sur la terrasse voisine, celle de sa sœur.

Contrairement à ses frères, Miki Rikimura possédait non pas une chambre, mais un petit appartement entier, dans l'enceinte même de la résidence des Rikimura. Étant majeure, ses parents lui avaient fait don d'un espace semblable à un studio, pourtant assez grand (102 mètres carrés), comprenant une chambre, un salon, une salle de bain, et une cuisine.

Et puisqu'elle était souvent absente, Yuji en profitait pour faire à manger pour lui seul, refusant de manger avec sa famille.

Se servant dans les placards de sa sœur, le jeune garçon prépara des cookies aux pépites de chocolat. Il savait que le mendiant n'en avait pas mangé depuis des lustres, se contentant de ces biscuits industriels trop sucrés et à base d'ingrédients chimiques qu'il mangeait une fois par an.

Authentic Mad Scientist Rikimura - MHA Original Fanfiction [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant