5 Octobre

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Épuisé de mon après-midi mouvementée d'hier, j'ai récupéré tout le sommeil nécessaire pour ouvrir les yeux aux alentours de onze heures. Alex dort collé contre moi, son nez niché dans le creux de mon cou, son bras passé autour de ma taille en signe de possession. Je souris face à cette attention. J'ai pris l'habitude qu'il me serre ainsi lorsque nous dormons et c'est troublant avec quelle facilité le sommeil me cueille dans ces moments-ci. Je tente de me rendormir parce que je ne vois pas l'intérêt de rester éveillé s'il ne l'est pas. Malheureusement, les portes du monde rêveur me sont closes. Je soupire légèrement et gigote le plus lentement possible afin de m'allonger sur l'autre flanc, prenant soin de ne pas le sortir de sa nuit.

Son visage reposé me fait face et je me perds quelques minutes dans une contemplation muette. Alex ne cesse de vanter sa beauté et je ne confirme ni ne démens ce fait, trop blasé de ses commentaires. Il a un melon tellement grand que je me demande encore comment il peut le trimbaler partout sans perdre l'équilibre. Si l'on met son comportement narcissique de côté, je dois avouer qu'il a raison. Sa peau pâle contraste avec ses cheveux d'ébène décoiffés qui, même sans être brossés, lui donne un air charmeur. Il a un visage attirant et dégage une aura charismatique. Les gens se regroupent autour de lui, cherchent sa présence, son attention. Il fait fondre n'importe quel cœur - le mien y compris - avec ses sourires, et trouve toujours une façon de rendre le quotidien plus intéressant. Il ne se rend pas compte du pouvoir qu'il a. Je crois qu'il ira loin dans sa carrière d'avocat. Il saura captiver son public. Les gens boiront littéralement ses paroles.

Timidement, je passe mon bras sous le sien et viens caresser son dos tout en me rapprochant, fermant les yeux. Son odeur emplit mes narines et s'imprègne sur mes draps, et sûrement mes vêtements. Je souris face à cette pensée et espère qu'elle subsistera longtemps. Comme cela, je n'aurais qu'à humer l'air pour avoir la sensation qu'il est dans les parages.

Il commence à gigoter et je redresse la tête pour contempler son visage qui reprend vie. Il grimace et me serre un peu plus contre lui avant de déposer un baiser sur le sommet de mon crâne. Je rougis et attends, le cœur battant, mais rien ne se passe. Fausse joie. Mes muscles se détendent et j'apprends à respirer à nouveau.

Comment ça « fausse joie » ? Qu'est-ce que j'attendais au juste ? Ah, mon dieu ! Je vais devenir fou, je songe en sentant mes pommettes rougir. En ce moment, j'interprète n'importe quels signaux de sa part comme une avance sexuelle. Il faut vraiment que je me recentre et que je cesse de penser ainsi.

Il finit par prendre une profonde inspiration - signe qu'il se réveille vraiment, cette fois - et roule sur le dos en s'étirant, paupières closes. Je l'observe faire avec amusement avant qu'il ne me récupère, effleurant mes joues. Je dépose un baiser dans la paume de sa main et me colle à lui, grappillant un peu de sa chaleur.

— T'es réveillé depuis quand ? me demande-t-il.

— Quelques minutes..., je marmonne.

Ses paumes, chaudes, réchauffent mon visage. Je profite de ce moment où nous émergeons tout juste du sommeil, où nos esprits sont trop lents et fatigués pour fonctionner correctement. Cet instant d'hésitation où la paresse semble plus tentante que l'action.

— T'as bien dormi ? je demande tandis qu'il joue avec ma chevelure blonde.

— Avec toi, toujours, répond-il en m'adressant un clin d'œil, sourire au coin.

Je peins une expression blasée sur mon visage dans l'optique de lui faire croire que sa réaction me passe au-dessus de la tête et lève les yeux au ciel. Doucement, il dépose un baiser sur mes lèvres avant de se nicher contre ma poitrine, passant ses mains sous mon tee-shirt.

Tome 4 : 30 Jours avant HalloweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant