Assis dehors, je regarde la buée qui s'échappe de ma bouche avec silence. Je me suis réveillé avec difficulté et j'ai traîné les pieds jusqu'à chez mes parents. Je leur ai à peine dit bonjour et lorsqu'ils ont mentionné mes yeux rougis par mes pleurs, j'ai simplement prétexté avoir fait la fête jusqu'à tard dans la nuit. Ils m'ont cru sur parole et de toute façon, ils n'en avaient pas le choix.
J'ai espéré qu'Alex sorte de cette maudite grange, qu'il me rattrape, qu'il s'excuse, qu'il me dise qu'aucun des mots prononcés n'avait de sens pour lui. Mais il n'en a rien fait. J'ai attendu dans le froid pendant une demi-heure avant de me décider à appeler quelqu'un. Je ne voulais pas rester. Surtout si c'était pour pleurer misérablement. J'ai passé en revue mes amis que j'ai exclus au fur et à mesure.
Pierre : hors de question. Tout était de sa faute. Vicky : impossible, il aurait fallu que je m'explique et je n'en avais clairement ni l'envie, ni le besoin. Tom : malgré l'affection que je lui porte, nous ne sommes aussi proche que ce que j'aurais souhaité pour me permettre de le déranger en pleine nuit. Sissy : elle n'était plus là. Mes parents : c'était exclu. Ne me restait plus que le tandem. J'ai hésité parce que je ne voulais pas les déranger, mais je ne pouvais pas non plus rester là-bas.
Nathan a décroché avec une petite voix, m'a demandé ce que je voulais et j'ai fondu en larmes. Un silence assourdissant a suivi. Je crois qu'ils ne m'ont jamais vu pleurer. Même quand il s'agissait de mon père. Je me réfugiais dans ma chambre, je n'en parlais à personne. Avec Clément, ils se sont précipités pour demander l'adresse et quarante minutes plus tard, ils étaient sur les lieux.
Je suis monté dans leur voiture sous leurs yeux inquiets, je me suis attaché sur la banquette arrière et j'ai fermé les paupières. Ils ont compris que je n'avais pas envie d'en discuter et je me suis endormis sur la route. J'étais fatigué, agacé... brisé.
Ils m'ont réveillé quand on est arrivé chez moi et je les ai remercié. Nathan a insisté pour savoir ce qui s'était passé, mais je leur ai promis d'en discuter plus tard. À ce moment-là, je n'avais pas la force de fondre en larmes une nouvelle fois. Je souhaitais juste me changer et filer sous les draps. Je pensais m'endormir rapidement, mais la scène s'est repassée en boucle dans mon esprit. Je n'ai jamais autant pleuré. Ou peut-être que si, mais je ne m'en souviens plus.
Vrr ! Vrr !
✉️ De Nathan :
T'as pas répondu, mais puisque tu seras chez ta mère à midi, j'ordonne - que dis-je, j'exige ! - que tu viennes chez moi.✉️ De Nathan :
Si tu veux pas en parler, ok, mais nous on a besoin d'une pause jeux vidéo 😉✉️ De Nathan :
Et notre ami nous manque 🥺Je contemple les texto en silence et verrouille l'appareil sans répondre. Je n'ai envie de voir personne, mais je sais que cette sangsue serait capable de rappliquer chez ma mère pour s'assurer lui-même de mon état. S'il le faut, il me traînerait par la peau des fesses jusqu'à chez lui. Et je suppose qu'un après-midi chez les Durand est plus confortable que d'être confronté au regard acéré de ma mère.
J'ai longuement hésité ce matin, en me réveillant. Je voulais envoyer un message à Alex, mais pour dire quoi ? Je ne suis pas désolé parce que je n'ai rien fais. Et je ne veux pas qu'il confirme que nous ne sommes plus ensemble. Son « rompons ! » m'a achevé. Je n'ai pas besoin de l'entendre une troisième fois. Deux m'ont suffi amplement.
Je pousse un soupir et sens ma gorge se nouer. Je me pince le nez et m'exhorte à respirer calmement. Je vérifie l'heure sur mon portable et décide de quitter ma place, me dirigeant vers le gymnase. Dans quelques minutes, Émie sortira de son cours et je devrais jouer au grand frère. Ce que je n'ai clairement pas envie de faire.
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Tome 4 : 30 Jours avant Halloween
Romansa/!\Ce texte n'est pas représentatif de mon style d'écriture actuel, il y a beaucoup d'incohérence et de fautes, achetez-vous de quoi soigner vos yeux et votre mental... /!\ Aïdan a enfin été accepté dans l'école de ses rêves. Il prend son indépendan...