24 Octobre

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Une main dans le bas de mes reins me colle à un torse musclé tandis qu'une voix grave s'élève au-dessus de moi. Je me masse les tempes et grimace, l'odeur de l'homme ne me revenant pas. Sérieusement... quelle idée d'avoir bu une vodka-pomme alors que je n'avais jamais bu de toute ma courte vie ? Foutu Alex ! Tout est de sa faute. La prise dans mon dos se ressert et je cherche du regard mon interlocuteur. Mes yeux tombent dans ceux de Pierre qui me sourit, se penchant à mon oreille pour dire :

— T'inquiètes, les balourds comme ça, je gère. Reste avec moi et il dégagera.

Je ne suis pas une princesse en détresse, j'aurais voulu rétorquer, mais le colosse qui m'a attrapé par le bras m'a vraiment fichue la trouille. J'ai bien cru, pendant un instant, que je finirais contre mon gré, percuté par son sexe qui déforme déjà son pantalon. Paraîtrait que j'attise ses démons. Bah, s'il pouvait les garder loin de moi, ça m'irait.





Sortant de la voiture, j'avise la foule qui fait déjà la queue. En grimaçant, je suis Pierre qui se faufile jusqu'à retrouver ses amis. Un groupe de filles s'offusque de le voir passer et me bloque le chemin en compensation. Agacé, je les foudroie du regard et leur dis d'aller se faire cuire un œuf avant d'être récupéré par la main de Pierre qui me tire vers lui. Je tombe pratiquement contre son torse, mais je suis bien trop concentré à incendier ces gourdasses du regard.

— Hey ! Le mini est arrivé, dit un des amis de Pierre.

— Je ne suis pas petit, je rétorque, féroce.

— Ouh ! C'est qu'il mord.

Ricanement. Je les fusille du regard en maudissant mon ami de m'avoir entraîné à cette soirée. Je n'ai pas besoin de me sentir ainsi humilié.

— Je suis le seul à posséder le privilège de l'appeler ainsi, riposte Pierre avec un sourire.

— Je ne crois pas non, je réplique en grinçant des dents.

— Comment tu viens de te prendre une veste, Pierre !!

Nouvel éclat de rire qui ne m'est pourtant pas destiné. Que Pierre ne s'en offusque pas me détends légèrement. Je suis vraiment à cran dernièrement. Mon camarade a raison, une soirée en night-club aura au moins l'audace de me faire penser à autre chose.

— Hé, regarde cette meuf..., chuchote l'un des garçons.

— Voluptueuse.

— Tu veux carrément dire : baisable.

— Plus que baisable, oui !

Leur goujaterie et leur manière de reluquer la gente féminine, me donne envie de les claquer. Je lance un regard réprobateur à mon ami, conscient que sa bande de rigolos n'a rien d'autre dans le cerveau qu'une bonne dose de machisme. Le jour où une femme leur brisera les parties intimes, je rêverais d'être aux premières loges.

— Oh putain..., râle un autre. Sonia se ramène avec sa bande.

— Bah c'est cool mec ! Tu pourras t'envoyer en l'air ce soir.

— Clairement, j'aurais préféré une nana de ce groupe-là.

Les garçons suivent son regard et je ne peux m'empêcher de lâcher un soupir plus qu'exaspéré. Comment Pierre fait-il pour les supporter ? Comment peut-il même traîner avec ?

Le regard incendiaire que je lui lance semble le mettre mal à l'aise, mais je n'en ai cure. Les entendre chosifier la femme et évoquer la tromperie aussi légèrement me met en rogne. Ils mériteraient vraiment qu'on leur refasse le portrait. Soudain, je surprends le regard haineux de l'un d'eux. Bien qu'il ait vu que je l'ai remarqué, il ne change en rien son expression que je décrypte en silence. Du dégoût ? Pourquoi ?

Tome 4 : 30 Jours avant HalloweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant