10 Octobre

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Le réveil de mon portable résonne dans la pièce, m'arrachant brutalement du sommeil. Je grogne et m'enfonce dans mon oreiller comme si cela serait suffisant pour en oublier le bruit. Malheureusement, la mélodie continue de percer mes tympans tant que je n'aurais pas brutalisé le bouton "stop". Soudain, je reçois un coup dans les côtes et je pousse une plainte aiguë.

— Éteins ça ! grommelle Vicky.

Je me masse le flanc en grimaçant et me promets de le lui faire payer. Je ne suis pas assez réveillé pour me venger. Je récupère mon smartphone, entrouvre difficilement les yeux afin d'apercevoir l'écran et fait enfin taire le bruit assourdissant. Lorsque nous sommes arrivés à mon appartement, j'étais beaucoup trop fatigué pour sortir le matelas gonflable et lui préparer ce lit de fortune. Elle s'est avachie sur le mien et nous avons convenu, d'un commun accord, de dormir ensemble. Actuellement, je le regrette amèrement.

Je m'étire en maudissant mon amie parce qu'une longue matinée nous attend et que j'ai la désagréable impression de n'avoir dormi que cinq misérables minutes. Je finis par jeter la couette sur le côté et par m'extraire de ma couche. Je me gratte le ventre et jette un coup d'œil à la jeune fille qui semble bien partie pour continuer sa nuit.

Je me saisis de l'oreiller et lui assène brutalement sur la figure. Elle pousse un gémissement, groggy. Je réitère avec un sourire mauvais et lui ordonne de se lever. Je fouille rapidement dans mon armoire, en sort un pull quelconque que j'accorde avec un jean et m'enferme dans la salle de bain pour me débarbouiller. Une fois ma toilette effectuée, je retourne dans la pièce principale. Vicky n'a toujours pas bougé alors je laisse un râle agacé franchir mes lèvres. Je n'avais pas du tout l'intention de jouer les baby-sitters.

—Vicky ! je l'appelle en me massant les tempes. Bouge ton cul, sérieux. On va être en retard.

— Hum..., dit-elle sans ouvrir un œil.

Je l'observe en silence et hésite à prendre un verre d'eau pour le lui jeter en pleine figure. Ce serait jouissif, mais mes draps seraient trempés. Je soupire et la secoue avec plus de force afin de l'arracher au sommeil. Elle grogne et me repousse, mais je commence à m'échauffer. Je ne suis pas du matin tant que je n'ai pas fini de faire tout ce que j'ai à faire - soit, prendre ma douche, me coiffer, m'habiller, préparer mon sac de cours et manger -, de ce fait, je suis facilement irritable. D'autant plus que je déteste parler tant que mon haleine n'est pas fraîche.

— Aïdan, t'es violent..., bougonne-t-elle en se tournant sur le flanc.

Agacé, je lui arrache la couverture des mains et lui attrape la cheville, commençant à la tirer hors de mon matelas. Elle pousse un cri d'indignation et se redresse, les cheveux en pétards.

— C'est bon, putain ! J'arrive. T'es chiant, dès le matin...

— Je compte partir à l'heure et si tu n'es pas prête, je te jetterais dehors en petite culotte, tee-shirt. J'ai aucun scrupule, alors bouge !

— Oui !

Elle râle et lève les yeux au ciel, mais à au moins la décence de m'écouter. Je la laisse se préparer, me réfugiant dans la cuisine d'où je me sers un verre de lait froid ainsi qu'une biscotte peinturlurée de confiture de framboises. Je n'ai pas très fin, sûrement parce que j'ai la désagréable impression d'être barbouillé.

Heureusement pour elle, le temps utilisé pour se préparer n'excède pas celui de mon émergemement. On quitte l'appartement, une biscotte dans la bouche pour elle et mon sac de cours pour moi, puis nous prenons la direction du bus. Je le vois à ses petits yeux qu'elle n'a pas assez dormi, mais au moins, la tartine a le mérite de lui couper toute envie de parler. Je remercie la nourriture de m'accorder un moment de répit.

Tome 4 : 30 Jours avant HalloweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant