Orange

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Le teint blafard, de légers cernes se dessinant au dessous de mes yeux et le regard vide, je peigne mes cheveux bruns bouclés dans un tout petit chignon qui surmonte le haut de mon crane.
J'ajoute une barette toute noire afin de faire tenir mes mèches brunes qui apprécient se balader dans tous les sens. Un coup d'eau de cologne dans mon cou et je suis enfin prêt pour attaquer la journée.

Cette bouteille d'eau de Cologne m'a été offerte par un ami de longue date, il habite entre l'Allemagne et la Corée et il me manque beaucoup. Cela fait un certain temps que je ne l'ai pas contacté. Chacun de nous essaye d'attraper le train qui avance bien plus vite que nous pouvons courir. A cette pensée nostalgique, je sors de la pièce d'eau exigut, nous avons tout de même de la chance de pouvoir en avoir une dans notre chambre et de ne pas devoir la partager avec tout un étage. C'est pour cela qu'on nous prend un peu plus de sous chaque semestre.

- Si tu veux la douche... La chambre n'est éclairée que par une petite lumière de bureau, ce qui permet de ne pas nous cramer la rétine des 7 heures du matin.
Il acquiesce vivement la tête alors qu'il finit son bol de poridge.

Je continue de ranger mon sac tout en pensant que je n'ai toujours pas eu de vraie conversation avec le blond et que je partage en vrai ma chambre avec un parfait étranger, qui me voit torse nu tous les soirs. A part Park, son nom de famille,  je ne connais rien de lui. J'ai l'impression de vivre avec une plante verte (pas pour totalement m'en déplaire).

J'enfile mes boots, qui m'ont couté un mois de salaire puis attrape le reste de mes affaires de cours afin de m'éclipser de la chambre en laissant Jimin seul.


- Installé vous aux ordinateur en binome. Choisissez bien ce sera pour toute l'anée.

Je me demande si j'aurais pu sauver le train de ma vie à un moment ?
Ou si j'ai tout simplement raté le bon moment.
Le professeur de programmation sort ses affaires et s'installe très rapidement sur son bureau, il en sort des cahiers, des classeurs et son ordinateur portable qu'il se trimable partout. Le bruit et l'ambiance monte légerement dans la classe, les premiers binomes sont déjà formés, ceux là on déjà des affinités avec d'autres.
Mais les gens comme moi se retrouvent avachis contre la table à fixer l'horloge dans l'attente des restes, ou d'autres individus dans un cas similaires. C'est dans ces moments là que ma solitude me fait défaut. J'essaye de me dire que même si mon ami était dans l'université nous ne serions pas ensembles, mais je suis sur qu'il m'aurait pousser à sociabliser un peu. Je ne suis pas vraiment douer pour ces choses là, je ne suis pas vraiment à l'aise avec l'inconnu, mais j'essaye de prendre sur moi afin de changer et de devenir meilleur.
Ce n'est pas une mince affaire.

- Allez vous êtes des adultes pas besoin de prendre 10 minutes pour faire des binômes, sinon c'est moi qui vais les former.  S'impatiente le professeur alors que je me sens principalement visé par ces propos.

Soudainement j'entends un bruit sourd venir de l'intérieur de la table alors que ma tête est vulgairement posé sur la surface en bois. Je soupire et relève ma tête, agacé. Monsieur Dan, le prof de programmation est devant moi et me regarde en souriant puis m'adresses ces mots:

- Jeon vous serez avec Park, c'est le seul qui reste.

Park ?
Jimin ?
Je pivote ma tête de sorte à voir les différents binômes formés et je tombe subitement sur mon camarade de chambre étalé tel de la pâte à sel sur un plan de travail.
Je souffle bruyamment.

Deux filles se tournent en ma direction et me toise du regard.

- Allez monsieur Jeon allez retrouver votre camarade je n'ai pas que ça à faire avec des vieux comme vous. Me brusque t'il.

Le prof me laisse enfin l'espace pour me déplacer de quelques tables et je retrouve sans enchantement et conviction mon partenaire.
Jimin décale hativement ses affaires, je l'observe du coin de l'oeil, il est vetue d'un même pull mais d'un orange vif qui contraste avec la paleur de sa peau ce qui met sa chevelure blonde parfaitement en valeur. Je ne m'attarde pas plus sur cet espionnage et je sors mon ordinateur de sa pochette.

- Vous travaillerez donc sur ce projet, que vous allez me rendre dans deux mois, c'est à dire pour les premier partiels. Je sens depuis quelques minutes- qui me paraissent une éternité- un regard lourd sur ma personne, je sais très bien que cette paire d'oeil appartient à Jimin et je suis bien trop fatigué pour lui demander de regarder ailleurs si j'y suis. Mais ça me tente.

- J'ai un cafard dans les cheveux ?

- Hein ? s'exclame t-il alors que mes yeux rencontrent les siens.

Il rougit et triture son style quatre couleurs.

- Je te demande si j'ai un cafard sur le crâne. Il écarquille les yeux.

- N-an du tout !

- Bien... je ne veux pas qu'il commence à se fondre en excuse alors je décide d'ecourter cette supposée discussion.
La première.
Le cours s'achève, Jimin et moi nous étions mis d'accord sur les jours lors desquels nous irons en salle informatique pour bosser. C'est la premiere fois que j'entendais  clairement sa voix et elle était plutot douce et mélodieuse.

La classe se vide au fur et à mesure, je sors,ennuyé de la salle, mon sac sur les épaules, une bouteille de jus de pomme à moitié terminée dans la main gauche et la clé du dortoir dans la droite. Sans vraiment faire attention au décor environnant je m'élance vers la sortie du batiment.

- Jungkook !

- Jungkook ! Je ne suis pas sur d'entendre mon prénom mais par automatisme je tourne ma tête en direction de là où provient la voix. C'est Park évidemment, toujours dans mes pattes.
Je n'avais d'ailleurs pas remarqué à quel point il avait un si bon gout vestimentaire.

- Oui ? . Il a les joues rouges, on pourrait croire qu'il a 13 ans alors qu'il en a- par déduction- 23.

- T-Tu voudrais pas qu'on aille boire un truc... tout les deux finit il par dire un peu moins fort.

- Pour ?
- Ah hum... en programmation comme on a du temps.

- Si tu veux, on pourrait gagner du temps.

- Tu connaitrais... j'arbore un air faussement agacé, ce qui le coupe dans sa phrase.

- C'est vrai que tu es un agneau livré au milieu des loups. Je dis pour blaguer afin de signifier qu'il est nouveau dans la ville et dans l'université et que par conséquent il ne peut connaître les environs. Mais il fronce des sourcils,il me regarde noir directement dans les yeux. Je m'arrête de blaguer, c'est pas qu'il m'effraie mais ça ne lui ressemble pas enfin ce n'est pas cette expression que j'ai l'habitude de voir en lui, donc cela me déconcerte.

- Bon on va prendre ce café ? Il risque de se faire tard sinon.


Café cotton

Café Cotton Jk+JmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant