Orangé

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Je termine le liquide de la canette je la laisse tomber sur le sol. Elle rejoint sa jumelle, elle est aussi vide.
J'espère qu'en m'enivrant j'oublierai l'étrange personnage que je suis.
Je suis assis en tailleur tout prêt de la porte qui permet d'accéder au toit. Le soleil ne va pas tarder à se coucher et je contemple sans m'en lasser le plafond orangé qui basculera tantôt dans le noirceur pour quelques heures.
J'ai soupiré, j'ai marché, j'ai bu, j'ai crié mais rien y fait.
Je ne sais pas d'où vient cette gêne naissante.
J'ai l'impression de ne plus être maître de moi même et plus j'y pense, plus je me perds.

Ce n'est qu'un jeu Jimin. C'est juste de l'amusement, tu as l'habitude de le faire, tu l'as fais tant de fois. Et puis c'est juste un petit quelque chose pour se détendre.

Bêtement j'écoute la voix dans mon intérieur qui me dit de courir vers mon désir imminent. Bêtement je l'ai écouté, comme un animal sauvage j'ai ouvert la porte du toit accompagné de mon sac de cours et je me suis pressé à rejoindre le studio. Je n'avais qu'un but, je ne voulais rien voir, je ne voulais pas écouter ma raison qui me criait d'arrêter.
Je voulais juste me faire plaisir au détriment de l'autre en face de moi. J'ai couru et je suis arrivé essoufflé devant la porte du studio, les mains tremblantes, comprenant que j'étais sur le pont de commettre une bêtise.
Et c'est fou parce que j'aurais pu m'arrêter ici, mais ma main à cesser de trembler, j'avais chaud, j'avais soif.

Alors j'ai appuyé sur la poignée.
Et ce gars était juste là posé, allongé, concentré.
C'est comme si j'étais un objet métallique attiré par un aimant.
Quand je suis entré dans la chambre je n'ai plus eu peur, je n'ai pas eu peur de le regarder avidement, de me délecter de son corps, c'est comme s'il criait.
J'avais juste oublié l'endroit où j'étais, qui j'étais.
Mais je le voulais juste lui, et seulement lui.
Il attendait sûrement son camarade mais moi je n'avais que lui sous la main.
Alors je me suis approché de lui alors qu'il avait les écouteurs vissés dans ses oreilles et qu'il semblait travailler un devoir de mathématiques.
Je n'ai pas pensé à lui, à son devoir, à ses cahiers qui allaient être pliés sous la pression de mon corps. Ou encore à l'état de son téléphone qui s'est fracassé contre le sol quand je me suis jeté de manière peu élégante sur lui.
En quelques microsecondes... tout c'est passé beaucoup trop vite.
J'étais sur lui. Au dessus de lui.
Je ne l'ai pas laissé dire un mot.
Il ne s'est pas débattu...
Pire que ça il a approfondi le baiser d'une manière vulgaire.
C'était la plus grande erreur, car il avait fait ressurgir en moi un Jimin que je tentais de muselé depuis des mois.
Je me sentais faillir. Je me sentais juste perdre les rennes mais il semblait me soutenir. Et il alimentait les flammes, le feu, la luxure, la vulgarité que je tentais de cacher.

- Arrêtes moi avant que je continue.
- Continue, Je t'en supplie continue. Je lui répondis comme quelqu'un d'affamer, quelqu'un de soumis demandant de l'eau désespérément.

_______

- Bonne soirée Jungkook ! Merci de m'avoir aider encore aujourd'hui, je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

- Ça me fait plaisir et ça me permet d'économiser-
- Ah... c'est vrai ce voyage en Australie. Ça avance ?
- Eh bien j'ai réussis à récolter beaucoup plus mais
- Mais ?
- Non oubliez.

Je n'ajouta rien de plus. Je ne voulais pas dévoilé la raison de mon désarroi. Le patron de mon emploi de poulet était l'un des patrons les plus compréhensibles et agréables que j'ai pu avoir.
C'était un homme de la soixantaine, fort bien conservé et toujours à l'écoute des gens qui l'entourait. Il aimait écouté les gens non pour en faire du commérage. Mais il était juste une bonne oreille et un bon conseiller.
Je quitta le restaurant, mon tablier habituel à la main, heureux.
L'un de mes rêves se concrétisait et bientôt je pourrais partir d'ici et me prendre une pause.
Chaque soir je repensais un peu plus à ces montagnes, ces paysages australiens qui laissent tant à découvrir et je me perdais dans la rêverie.
Il était 20 heures à l'heure où je réussis à attraper un taxi en direction du campus. Mon ventre se creusait et je n'avais qu'une envie: retrouver mon colocataire et savourer le repas que je ramenais dans mon sachet noir.
Le taxi me déposa juste devant le portail du campus, je ferma la porte rapidement sans oublier de payer le chauffeur et de lui souhaiter une bonne soirée. Le badge scanné je réussis à pénétrer dans l'enceinte de l'université afin de rejoindre les chambres.
En rentrant, Mr wang, le gardien était au téléphone, son visage est froid. Lorsqu'il me vis devant les boîtes aux lettres il me demanda de rentrer dans la loge le téléphone toujours à l'oreille.
D'un signe de la main il me dit d'attendre et aussitôt il termina  l'appel.
- Bonsoir Jungkook. Il n'a pas l'air dans son assiette, il regarde son téléphone qui est éteint et se touche le menton, préoccupé.
- Bonsoir, vous... allez bien ? J'ose demander
- Eh bien...Jungkook, il me regarde dans les yeux. On se connaît depuis un bout de temps toi et moi. Je sais que tu es quelqu'un de droit.
D'où en a t'il la certitude ?
Tu me dirais si quelque chose se passerait et n'irait pas bien ?
Je l'interroge du regard.
- Q-que c'est il passé ?
- Tu as toujours respecté le règlement n'est ce pas ? Me demande t'il aussitôt sans écouter ma première question
Un groupe d'élèves est venu se plaindre de bruits... on va se le dire. Débat sexuels provenant de ta chambre. Je perds ma courtoisie. Mon visage se dessèche et je deviens livide.
- M- ma chambre ?
- Oui les élèves de ton pallier se sont plains des bruits intimes qui provenait de ta chambre... je n'ai pas vu Park Jimin depuis mais nous avons quelques mots à vous dire. Ce n'est pas un lieu pour faire ça les jeunes. Les gens n'ont pas à connaître-
- Continuez à cherche Park, je viens de sortir du travail et je travaille également toute la journée de demain. Je coupa le vieux Wang, je ne pouvais en entendre plus, et je ne comprenais pas pourquoi j'étais assimilé à ce genre de choses. Bonne soirée.

_____
Première chose qui m'a frappé en entrant de la pièce: l'odeur de la chambre, cette chaleur à faire froid dans le dos.
La chambre puait le sexe.
Le lit de mon colocataire était bien défait. Les draps jonchaient le sol.
J'avais donc décidé d'inspecter le studio le temps qu'il termine de se laver. Je restais tout de même amer, honteux et en colère.
Rester dans cette chambre me  dégoûtait à tel point que j'avais gardé ma veste et mes chaussures.
Jimin avait couché avec quelqu'un ici.
Et cette idée me rendait absolument fou.
Là, à quelque centimètres de mon lit mon colocataire s'était envoyé en l'air avec un homme- dans ma chambre.
La vu de ce préservatif usagé et rempli dans sa petite poubelle de bureau me le confirmait bien. Que Jimin n'en avait rien à foutre de moi.
Et n'avait en même temps aucun respect pour ma personne.
Je me sentais salis, que Monsieur Wang me voit ainsi, salit par mes camarades, salit par les répercussions de l'acte irréfléchi de mon camarade.
Il était absolument irréfléchi.

Jimin sortis de la salle de bain, une serviette autour du cou. Quant à moi j'attendais assis comme un visiteur sur MON propre lit.



Café Cotton.

Café Cotton Jk+JmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant