Jaunatre

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« Jungkook je ne suis pas très doué avec les mots. Je ne suis pas doué en communication. Je ne peux malheureusement modifier le passé mais je peux améliorer le présent.
Je conçois que je n'est pas été un père et je comprends que tu ne me considère comme tel.
Mais je veux pouvoir être une personne présente dans ta vie.
J'ai raté ,par mes erreurs,  toutes pleines d'occasions de te retrouver. Je ne veux pas former une famille formidable. Je ne t'en oblige en rien.
Mais je te propose de venir habité avec nous.
Afin que je puisse rattraper le train que j'ai manqué.

Ton père. »

J'ai tristement pris les traits de caractère de mon père. Ce que je détestais tant. J'ai compris avec le temps que même si je m'efforçais à ce qu'il soit un étranger, les faits étaient là,nous partagions bien le même sang.

Il y avait ce jeune de 17 ans, mon supposée demi frère. Une nouvelle que je n'avais pu digéré. Mon père avait vraiment fais un nettoyage total sur sa vie et il essayait d'effacer les traces d'un passé honteux.

Nous étions donc tout les qu'âtres à tables.
Mon père et Min So étaient tout deux souriants et convaincu que le dessin de la parfaite petite famille prenait enfin forme. Mais c'était vain.
Je me sentais projeté sur une exo planète, les parents étaient dans une autre galaxie et mon demi frère,TaeJun, était hors système.

Le repas était calme. La ressemblance la plus flagrante entre moi et TaeJun était le fait qu'on ne se regardait pas. Nos yeux étaient rivés sur nos plats et seuls les parents faisaient la conversation.

- Jungkook tu veux bien m'accompagner chercher le dessert ? Coupa mon géniteur. Il m'observa avec un léger sourire. Un plein d'espoir, il voulait bien faire.

Ma mère était décédée il y'a quelques années déjà. Sa perte avait créer en mois un vide, pire que ça je cherchais à la rejoindre ou à m'en rapprocher.
Le cancer l'avait emporté et n'avait laissé d'elle qu'un parfum florale qu'il flottait dans mes narines.
Je m'étais retrouvé seul, tous les jours, tous le temps, partout, toujours.
Je m'étais retrouvé sans personne à qui raconter mes soucis, sans personne à câliner et à chérir comme sa propre vie.
J'avais perdu mon repère.
Et j'étais persuadé que sans elle, sans ma mère, la vie n'avait plus aucun sens.
Je n'avais pas tort.
Ma mère s'était battue contre le cancer de nombreuses fois pendant longtemps. C'était une femme forte. Qui n'avais jamais rien lâché. Elle était opiniâtre et refusait de laisser cette maladie prendre le dessus.
C'était bêtement arriver.
Mes parents avaient été dans une relation dites conflictuelle. Je me rappelle de tout.
Cris, pleurs, coups.
Un jour mon père avait jugé qu'il avait fait assez de mal à ma mère.
Et sans un mot il s'était évadé, après avoir laissé la prunelle de mes yeux démunis et malade.
Cette relation l'avait tellemnt détruite, tellement décharnée, qu'elle était tombée malade.
Deux rechutes avant qu'il ne soit trop tard.
3 ans après ma mère se retrouvait auprès de Dieu.
Aujourd'hui comme par enchantement mon père se sent pris de remords. Les mots et les actes ne peuvent rien effacer. Il ne peut pas tenter de vouloir embellir la réalité.
Il veut que je mette des paillettes et des gommettes sur la case d'un jour qui n'en ai plus un.
Il veut se racheter mais ce n'est pas à moi.
C'est à Dieu qu'il doit dire pardon.
Mais pas à moi.
Quand tu rayes un Cd disque, il reste rayer peut importe le traitement que tu lui apporte.
Et bien je suis pareil, un disque rayé.
Usé.
- Euh... oui, je vais chercher ma veste . Dis je en quittant rapidement la table alors que je viens à peine de finir mon assiette.

Je rejoins ma chambre attrape ma veste en cuir poser vulgairement sur le siège aux longs poils.
J'entends un bruit sourd provenir de derrière moi.
Je suis surpris de voir mon demi frère sur le pas de la porte, il rentre les mains dans les poches.
- Oui?
- Jungkook c'est ça ? Demande t'il sur un ton arrogant.
- TaeJun c'est ça ? Je rentre dans son jeux.
Il ne répond pas et sourit malicieusement.
Un blanc de quelques secondes se forment jusqu'à ce que je prenne la parole et que nous disions finalement à l'unisson:
- Ne croit pas que je vais t'apprécier.
Il pouffe bruyamment.
Puis je sors de la chambre en éteignant la lumière.
TaeJun me suis de derrière, il se racle la gorge.
- Je dois t'appeller hyung ?
- Non. Je lui réponds de manière sarcastique car je veux l'embêter un peu.
- Je t'appellerai hyung, dit il un peu moins fort tout en trainait ses chaussons au sol.

Quand je descend de l'immeuble mon père est déjà là. Il regarde l'horizon, les lueurs jaunâtres des lampadaires reflètent dans ses yeux foncés et les rendent brillants. Je le vois une cigarette dans la bouche. Pendant quelques temps je l'observe.
Je l'observe cracher son épaisse fumée blanche qui m'a tant traumatisé autrefois.
Je me revois il y'a sept ans.
Il m'avait promis d'arrêter.
Il ne faisait que promettre.
Je le contemple sous tous les angles.
Il renifle.
Il sort un mouchoir de sa poche assez rapidement.
Je suis caché derrière un poteau juste avant la sortie de l'immeuble.
Il se mouche rapidement et je l'entends renifler, ce que je crois être une larme se fraye un chemin aux travers de se joues un peu ridés et de sa barbes poivre sel.
Il observe son mouchoir.
Est ce du sang ?
Je sors doucement de ma cachette, il ne fait pas très chaud et je n'ai pas envie d'éterniser ce moment qui commence à me peser sur le coeur.

Cette nuit je ne dormirai pas.

Combien même je n'aime pas mon père et je le déteste pour ses fautes du passé le voir pleurer me fend.
Il n'a jamais exprimé une seule émotion digne d'un être humain.
Plus petit, il ne pleurait jamais, il ne rigolait jamais et le dialogue était sous forme de cris.
Il me disait que pleurer était pour les lâches.
Il me disait que j'étais lâche.
Que je n'arriverai jamais à rien.
Je le déteste.
Mais en cette nuit de septembre je ne peux ressentir que de la peine.



Café Cotton

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