Lilas

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Je m'approche de lui et m'installe à ses côtés sans grâce.
Cela fait déjà plus d'un mois qu'on est en cours. Et j'en connais déjà plus sur lui. Ce n'est pas mon but d'investiguer, mais comme je l'ai dit on habite dans le même endroit et il me voit torse nu tous les soirs donc je mérite de savoir si je ne vis pas avec un psychopathe.

Nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre, même que j'ai déjà vu son oncle en FaceTime. Honnêtement je ne le pensais pas aussi cool que ça.
Quand Jimin m'a avoué qu'il n'avait pas connu ses parents je me suis juré de ne plus me plaindre de ma situation. Il m'a ensuite dit que c'était un oncle à lui, un chaebol, qui avait prit soin de lui, alors en ayant préjugé, je croyais qu'il était méchant, comme les chaebols des dramas.

Un coup d'épaule lui permet de prendre conscience qu'il n'est désormais plus tout seul.
Mon camarade ôte ses écouteurs et les range dans leur étui. Je le regarde faire. Puis il sort de son sac de cours une toute petite machine, elle fait la taille d'une prise d'un chargeur de téléphone. Jimin dégaine de son autre main un flacon remplit de liquide.
- Jimin c'est quoi ?
- Une cigarette électronique.
Il tourne sa tête pour me sourire, comme s'il était entrain de faire une grosse bêtise, alors que ce n'est juste qu'une vapoteuse qu'il précise « sans nicotine ».

Mon coloc tire une première fois sur la cigarette, une épaisse fumée blanche s'échappe de ses lèvres.
- Cerise ? Je lui demande en distinguant l'odeur.
- Raté ! fruits des bois.
Il reprend à plusieurs reprises et pendant tout ce temps j'observe ses lèvres entourées le bout de la cigarette. Et inconsciemment je me pince l'intérieur des joues. Je n'avais jamais remarqué qu'il portait du gloss.
- tu veux essayer ?
- A ce qu'il paraît ça crame la gorge la première fois.
Jimin finit de lâcher sa vapeur et se rapproche de moi pour pouvoir me montrer. Il me présente la machine, ses doigts se placent sous mâchoire, je ne sais pas pourquoi je le laisse faire alors que c'est juste pour mettre une machine dans ma bouche. Puis il me donne les directives à suivre mais je suis un peu maladroit que évidemment je m'étrangle et ne cesse de tousser.
- Tu veux me tuer ! Je m'écrie.
- Réessayes ! Il rigole et s'attrape le ventre. Ça me tente donc je recommence, une fois, deux fois puis  trois. Enfin je commence à prendre le plis je ne m'étouffe plus avec et je peux désormais profiter.
- Jimin regarde moi. Il me regarde et d'un coup je lui balance un peu de vapeur sur le visage.
Il tire la langue comme un bambin et s'appuie sur ses coudes pour être à moitié allongé.
C'est étrange avec lui, j'ai l'impression de redevenir un petit garçon. Mais c'est surtout qu'il est plus âgé que moi.
On ne dirait pas, oui.
Il a un an de plus que moi. Je ne peux pas l'accepter.

Je finis avec la cigarette et la lui rend alors que je m'allonge à ses côtés en observant, rêveur, le ciel et ses nuages cotonneux qui défilent au dessus de ma tête.
- J'aime bien le ciel...et le vent. Mon ami prend la parole.
- C'est vrai... j'avais oublié combien ça faisait du bien. C'est reposant.
- Hmm.
Avec Jimin on s'est rapidement rapproché comme nous vivons ensemble et que le weekend nous ne partons pas voir nos familles ou nos amis. On est très souvent ensemble donc cela a accéléré les choses.

J'aime sa compagnie.
Pour de vrai.
Avec lui j'oublie mes tracas quotidien et je ne pense plus à des histoires moroses, je rigole un peu plus, je m'ouvre un peu plus.
Je ne peux pas mentir sur ce point.

Je ferme les yeux et profite du vent qui frappe contre mes joues.

Mais je sens une grosse masse sur moi.
Je crois rêver.
J'ouvre précipitamment mes yeux et avec stupeur je tombe sur le visage de mon coloc. Paniqué, je tente de m'extirper de son corps, mais comme s'il avait fait du judo il me retient avec ses jambes.
- Tu fais quoi là ? Je tente d'articuler alors qu'il me surplombe.

Mais il ne me répond pas et je suis pris dans ses jambes. Il continue à m'observer, et resserre sa prise sur moi. J'ignore d'où vient cette force qu'il a dans les jambes mais j'ai peur, cependant je ne fais plus rien pour me dégager.
Je ne fais rien parce que j'aime la façon dont il me regarde, j'aime la façon dont il m'analyse du regard, j'aime ce geste qu'il vient de faire avec sa main qui balaye mes mèches devant les  yeux. Et ses mains qui ont effleurées mon visage et auxquelles j'ai réagis.
-Jimin bouge toi. Mon coloc sait très bien que j'aime ce qu'il me fait, c'est à dire me toucher les cheveux et le visage. Alors mes demandes sont du sucre dans de l'eau.
- Laisse moi t'observer un peu. Il sourit. Il est toujours souriant. Alors je ferme les yeux.
- Ne me dis pas que tu n'aimes pas ce que je te fais. Me chuchote t'il dans l'oreille.

Il est assis sur mon bassin.

Je me sens partir dès le moment où il pose ses lèvres sur mon cou.

Elles sont d'une douceur incroyable.
Je n'avais jamais connue quelque chose d'aussi doux.

Aujourd'hui la marque que j'ai dans le creux de mon cou est de la même teinte que son pull en cachemire.

Lilas.


Café Cotton


Bonne lecture et bonne journée soirée année anniversaire !

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