Café Cotton Jk+Jm

Taupe

- Je ne connais pas l'amour Jungkook. Et j'espère ne jamais le rencontrer.

- A-lors cette pseudo déclaration ? Je n'étais pas si naïf que ça.

Il riait jaune et une boule naquit en moi, une boule d'amertume mélangée à de la douleur en voyant la tristesse et le vide dans son regard. Son rire résonnait dans ma tête.
C'était triste, pathétique. Je n'avais même pas envie d'aller plus loin. De lui poser plus de questions.
A ce moment précis, je regrettais les deux jours précédents.

- Excuse moi si mes mots vont te heurter... Mais, je ne veux pas que tu attendes quoique ce soit de ma part, Jungkook. Il arrive que je laisse parler plus mon coeur que mon cerveau et souvent l'inverse. Je ne me le permettrai pas.

C'est le silence dans la pièce.

Le seule bruit qui entrave le silence de mort de la pièce est celui des portes à l'extérieur du studio. Je regarde la moquette taupe. Mon coeur est si serré que j'ai l'impression qu'on l'entend se comprimer à travers toute la pièce.
Jimin continue sa vie comme si cette scène il avait l'habitude de la vivre. Mais moi, c'est un coup de poignard, l'abandon me suit.
J'ai envie de lâcher ces larmes qui menacent de couler le long de mes joues.
C'est comme si Jimin m'avait jeté hors de son système. Je m'étais enfin trouvé quelqu'un avec qui partager mes inquiétudes, quelqu'un avec qui au minimum partager mes repas.
Mais j'avais eu tort.

Mon téléphone sonna.
Au moment où je voulais le plus éclater.
Je ravala difficilement mes larmes de crocodile et je me sentis tout de suite ridicule de pleurer pour ça.
Je suis vraiment ridicule...

J'attrapa mon cellulaire déposé sur la petite table à manger proche de la kitchenette. Ma supposée belle mère qui était à l'origine de l'appel.
J'espérais que ce n'étais qu'une bonne nouvelle qui l'emmènait.

La dernière fois que j'vais visiter mon père à l'hôpital, ce dernier était toujours inconscient, emmitouflé dans des draps durs et blancs.
Les médecins avait décidé de le plonger dans un coma artificiel.
Le voir dans cette position, blafard, froid me rappelait ma mère trois ans auparavant. C'était déchirant. Et je culpabilisais de choses que je n'avais  pas commise.
Jamais au grand jamais j'aurais cru que mon père pouvait tomber gravement malade. Pour moi il était quelqu'un d'implacable, d'immortel.
Encore quelques mois avant...

Il le savait.

Pourquoi j'agissais et réfléchissais comme s'il était déjà partis ?
Alors que dans ma tête il n'avait plus été depuis de longues années.
- Allo ?
- Jungkook-ah je t'appelle pour une bonne nouvelle. Ton père a retrouvé un état stable ! Dit elle toute contente. L'entendre me fait doucement sourire.
- Ah soulagement !
- Je ne suis pas à l'hôpital je suis partie faire des courses avec Taejun. D'ailleurs, enchaîne t'elle ça te dirais de te joindre à nous pour manger, je vais beaucoup-
- Oui bien sûr ! Je réponds un peu trop partant pour sa proposition. Il faut absolument que je trouve une excuse pour déguerpir de cette endroit et MinSo tombe à pique.

- TaeJun viendra te chercher vers 19 heures j'ai fais une commande de raviolis pas loin de ton université. Vous irez la récupérer.
- D'accord. Tu peux m'envoyer son numéro ?
Après quelques remerciements et salutations je raccrocha, et décida de prendre mes affaires et de les transféré dans le studio un peu plus au fond du corridor. Afin de ne pas perdre plus du temps et m'en fuir de ce moment humiliant.
Au moment de partir, Jimin sortis de la salle de bain (Il est toujours perché là bas d'ailleurs ).
Mon colocataire s'arrêta à l'encadrement de la porte alors que je fermais mes valises difficilement.
- Tu sors ce soir ? Me demande t'il innocemment. Comme si rien ne s'était passé avant.
Il joue avec moi. Et je le vois dans ses yeux. Si c'est ce qu'il veut... on va lui montrer qui est le maître du jeu.

- Je ne serais pas en cours pendant quelques jours. Je lui avais craché sans plus de formalités.

Puis je m'éclipsa de la pièce les mains chargées.

————-

- Hyung dis...
- Quoi encore ?
Il est 19h et dépoussiére, mon supposé demi frère était venu me chercher devant le campus. Ce gosse a 17 ans et il fait déjà ma taille.

Tout de même c'est un beau jeune homme, il est élancé et son style vestimentaire ce rapproche étonnement du mien. Notre ressemblance se situe dans notre regard. Nous avons hérités du même regard que notre père. Sinon dans le reste, tout est différent.
Et c'est bien mieux comme ça.

Nous avions déjà récupéré la commande de MinSo, chacun de nous portais un sac et TaeJun n'arrêtait pas de m'assener de question. Je ne le pensais pas aussi bavard mais en réalité c'était une pipelette.

- Est ce que tu as une petite copine ?
- Quoi ?
- Une girlfriend ? Reformula t'il en pensant que je n'avais pas compris la première fois.
- Tu veux gâcher le peu d'affection que j'ai pour toi ?
Il gloussa.
- Nan mais à ton âge...
- Tu penses que j'ai 40 ans ou quoi ?
- A moins que tu sois Gay ?
Je le regarda le menaçant de balancer mon poing sur son faciès de bébé lorsque mon téléphone retentit.

Je le sortis de la poche de mon trench et regarda qui était le propriétaire de cet appel. Avec surprise mon ancien colocataire en était la source. Je ne devais pas lui parler pour l'instant ou du moins je m'étais dis que je prendrais de la distance avec lui...mais après tout ce n'est qu'un simple appel...
Enfin...

- Oui ? Répondais-Je sans grande conviction, ma conscience me criant de ne pas flancher, de ne pas l'insulter et d'agir comme un adulte.
- ... Je n'entendis qu'un simple souffle venir de sa bouche.
- Je raccroche.
- Attend-
- Termine j'ai des choses à faire.
- Je suis désolé...
- Ce n'est pas pour te heurter mais je ne suis pas prêt pour entendre tes excuses. Et je n'en ai pas besoin.

Je raccrocha. La colère s'estompa peu à peu et mon demi frère m'observa peiné. Je culpabilisais tellement de lui avoir répondu de manière aussi vive.
- Ton mec ?
- Et si tu l'as fermais ?

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