XVIII • « Ce n'était pas un bon sujet »

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– Putain, l'enfoiré !, grogne Nash en posant lourdement son sac sur le sol, dans l'entrée, J'en ai ma claque de ses exigences, de ses reproches et de ses conseils à deux balles !

– Nash..., marmonne-je en posant mon sac et ma valise, Calme-toi... J'suis là.


Je m'avance vers lui alors qu'il passe sa main dans ses cheveux, énervé et tendu. Moi qui pensais passer une bonne et calme journée après le match contre le Japon, c'est raté... Je n'ai jamais vu Nash changer autant de comportement, en un instant, sauf quand il s'agit de son père. Il lui suffit même d'évoquer son nom ou sa figure paternelle pour se tendre et devenir nerveux.

Nashier Gold... Un des hommes les plus puissants de Los Angeles, rivalisant avec les plus grands des États-Unis. Nash n'a jamais voulu me parler de lui, mais ça ne m'a jamais énervé... Parce que le jour où je lui ai posé une question sur ses parents, le jour où ses yeux sont devenus sombres et qu'il m'a répondu de manière agressive, j'ai compris que ce n'était pas un bon sujet, ni une bonne personne. Il n'a évoqué qu'une seule fois la présence de son frère aîné, Daryl, et de son père. Et je me rappelle très bien de ce jour, puisque c'était la première fois qu'il venait chez moi. Je me suis évidemment souvent posé des questions sur sa famille, mais je n'ai pas voulu faire des recherches sur le net, trouvant cette idée horrible vis à vis de Nash. Alors je suis restée avec mes interrogations, notamment sur le fait que Nash porte presque le même prénom que son paternel, d'où le « Junior » à la fin de son nom. Je n'ai jamais compris cette pratique, quand un parent, et souvent le père, donne son nom à son enfant. C'est très courant aux États-Unis, et je trouve ça stupide. Parfois je me dis même que Nash ne se sent pas à l'aise avec son nom, sa famille, à cause de ça, puisqu'il a presque le même prénom que son père.


– Désolé, Katsumi..., soupire-t-il en me prenant dans ses bras.

– C'est rien., assuré-je, alors qu'il niche sa tête dans mon cou, Dis-moi ce qu'il t'as demandé... Enfin si-

– Pourquoi je te le cacherai ? Maintenant que tu es concernée..., souffle-t-il, énervé.

– Concernée ?


Nash se redresse et me regarde. Ses pupilles émeraudes scrutent la moindre de mes réactions, alors qu'il ne me lâche pas pour autant. Pourquoi est-ce que je serai concernée par... Son père ? C'est démentiel !


– Il... Veut nous voir. Toi et moi, ce soir, pour un repas.


J'écarquille les yeux et reste un instant bouche-bée, analysant les informations. Un repas... Le grand Nashier Gold souhaite nous voir, et de ce fait me rencontrer, ce soir ?

S'il y a bien une chose que je sais, c'est que jamais la famille de Nash n'avait eut connaissance de notre relation, tout du moins officiellement. Si mon blond ne me parle jamais de sa famille, et encore moins de son père, ce dernier ne s'intéresse pas vraiment à son fils. Il ne l'appelle que rarement, et c'est toujours –d'après ce que j'ai pu entendre– pour une question d'argent. Je sais que Nash a une certaine fortune, grâce à son nom, mais il ne l'utilise peu. Comme dirait Silver, « pour un gosse de riche il le fait pas », et je dois bien avouer qu'il a raison : Certes Nash a de belles voitures, mais il les répare lui-même avec Nick, en les achetant d'occasions (seule la décapotable blanche a été achetée neuve). Il met également un point d'honneur à toujours se vêtir élégamment, mais ses costumes ne sont pas hors de prix. Et nous ne sommes allés que très peu de fois dans des restaurants luxueux... Alors oui, Nash a de l'argent, mais il ne le dépense pas vraiment. Pas comme ce que les gens pensent en tout cas.


– Pourquoi ?, demandé-je après un long moment de silence.

– J'en sais rien., lâche-t-il, les dents serrées, Mais c'est pas bon signe. Il a dû nous voir à la télé, puisqu'il a apparemment vu ce foutu match.

– Putain...

– Comme tu dis. Et en plus, on ne peut pas refuser. Qui peut refuser un dîner au grand Nashier Gold ?


Ce n'est pas le moment de faire une blague.


– Il... T'as donné une horaire ?

– Pas besoin, je la connais déjà., soupire-t-il, On part à dix-huit heure, princesse. D'ici là, reposons-nous...

– Tu... Veux ton massage, quand même ?, tenté-je, en esquissant un petit sourire.


À défaut de le détendre complètement, je le vois sourire légèrement et caresser ma joue. Encore une fois, je dois tout faire pour lui changer les idées... Sauf qu'on ne parle plus d'une défaite, mais d'un dîner avec sa famille. Et il doit enchaîner le Japon, ainsi que son père...


Pourquoi doit-il supporter ça ?

Forgive Me | Kuroko no Basket - Last Game |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant