XVII • « Il ne peut s'agir que d'une seule personne »

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– Tu es prête ?, me demande Nash, enfilant sa veste blanche.

– Toujours !, répondis-je, en fermant mes chaussures.


Nash attrape alors notre valise, son sac de Basket et me laisse passer devant lui pour enfin sortir de la chambre d'hôtel. J'ose mettre la capuche de mon épais sweat aux couleurs de Jabberwock et presse le pas pour rejoindre les autres dans le hall de l'hôtel. Là, Allen et Zach sont déjà présents, attendant avec désespoir l'arrivée des autres. Silver et Nils ne tardent pas à se montrer et, comme à son habitude, le plus grand grogne et mâche un chewing-gum avec ennui. Nils s'assoit ensuite lourdement sur l'un des fauteuils qui sont positionnés dans le hall, en soupirant bruyamment.


– On peut enfin rentrer chez nous ?, demande Allen, en sortant une cigarette de son paquet.

– Allen, ne fume pas à l'intérieur., soupiré-je, Attends qu'on soit dans la voiture.


L'intéressé grogne simplement et coince sa clope derrière son oreille. L'ambiance est encore électrique, et visiblement les garçons ne sont toujours pas calmés. Chose que je comprends totalement... Pourtant, Silver a l'air d'être moins à cran, et heureusement. Il peut se montrer imprévisible, et si des journalistes nous attendent à l'aéroport, il aurait très bien pu aggraver son cas... Je me demande d'ailleurs si nous serons en paix, le temps d'embarquer dans l'avion. J'espère que ce Kagetora, le manager japonais qui nous a proposé un match de revanche, ne sera pas non plus à l'aéroport... Je pense que Nash risquerait de ressortir de ses gonds.


– Princesse, tu viens ?


Je secoue la tête et sors de mes pensées avant de sourire... Oui. Qu'on se dépêche de rentrer à L.A., qu'on se dépêche de rentrer à la maison.


*


– Vous êtes les Jabberwock hein ?, demande notre chauffeur.


Nous venons juste d'entrer dans le taxi pour rentrer chez nous, et voilà que notre défaite est déjà sur toutes les bouches... Silver qui, arrivé à Los Angeles était content, est de nouveau en colère et fermé. Il soupire et jure, alors que je laisse mon regard dériver sur Nash... Stoïque et impénétrable. Pourtant, je sais que cette question l'ennui plus qu'autre chose, alors je décide de répondre à sa place :


– Nous sommes fatigués, est-ce que nous arrivons bientôt ?

– J'ai vu votre match à la télévision... C'était quelque chose d'impressionnant !, poursuit l'homme en m'ignorant, Ils sont forts ces japonais.

– Vous ne m'avez pas répondu., souligné-je en soupirant.

– Rho, ça va ! J'essayais de faire la conversation.

– Ouais bah fermez-la. On vous paie pour rouler, pas pour jacasser., grogne Silver en enfilant sa capuche.

– Il a dit jacasser ce con..., remarque Zach, ce qui fait légèrement rire Allen.

– J'ai faim..., murmure Nils.


Le chauffeur n'a pas vraiment le temps de protester puisque, grâce à Nils, la discussion dévie rapidement. Les garçons parlent de tout et de rien, et Silver intervient même quelques fois : Au moins, leurs esprits dévient de ce maudit match...

Après une heure de trajet, le taxi s'arrête pour déposer Zach, Allen et Nils. Ces trois-là vivent en colocation depuis un moment, dans un appartement à plusieurs étages, et je sais que Silver reste souvent chez eux. Ou chez nous. Il squatte tout le temps de toute façon.


– J'vais descendre à Venice Beach., déclare Silver au chauffeur.

– Tu vas faire quoi là-bas ?, demandé-je.

– J'vais voir Osha, Miss' !


Je souris en l'entendant. Ces deux-là... Ils sont comme chien et chat, ils se cherchent tout le temps, pourtant ils s'entendent plus que bien. Parfois, je les trouve mignons ensemble. Parfois, je les imagine sortir ensemble... Mais je sais que ce n'est pas le genre de Silver de s'attacher à quelqu'un de cette façon, et je ne suis pas sûre que ça plairait à Osha. Ils sont amis, et ils couchent ensemble. Et ça me fait rire, même si je les admire en partie pour ça. Parce que je sais que jamais je n'aurais été capable de faire ça avec un garçon, et surtout pas avec Nash.


Après le départ de Silver, le trajet est silencieux jusqu'à ce que notre chauffeur s'arrête. Nash ne lui a pas donné notre adresse exacte, mais le nom d'une rue à proximité. En réalité, c'est quelque chose qu'il fait tout le temps quand on doit donner notre adresse... Hormis pour les papiers officiels. De cette façon, il protège notre vie privée, et je suis de son avis. C'était une bonne idée, et depuis que nous avons emménagé ensemble, il continu ce stratagème. Et nous n'avons pour l'instant jamais eu de problèmes.


– Bon, eh bien au-revoir !, nous salue l'homme en remontant dans son véhicule.


Puis il démarre, nous laissant sur le trottoir, nos bagages à la main. Cette fois-ci, je décide de prendre la valise et mon sac, alors que Nash porte le sien.


– J'ai hâte de rentrer., commencé-je, J'ai bien envie de m'affaler sur le canapé ! Tu me feras un massage ?

– Avec plaisir., sourit Nash.


Je lui fait un clin d'œil et il rit légèrement alors que nous traversons une rue pour rejoindre notre immeuble. Peu de gens sont dehors à cette heure-ci, et je suis bien contente. Il nous arrive parfois d'être reconnus, et cela ne me dérange pas d'habitude. Mais je ne suis toujours pas allée sur les réseaux sociaux, je n'ai toujours pas regardé les actualités et... J'essaie à tout prix d'éviter une discussion sur le match contre Vorpal Sword. J'ai l'impression qu'il est encore trop tôt, et je sais que Nash ne s'en est toujours pas remis, chose que je comprends...


– Après ton massage, tu ne voudrais pas m'en-


Nash se coupe tout à coup alors que son portable se met à sonner. Il le sort de sa poche, et s'arrête juste devant notre immeuble, voyant le nom de son interlocuteur s'afficher. Ses yeux s'assombrissent et sa mâchoire se crispe.


– Nash ?, appelé-je, anxieuse.

– ... Je dois décrocher., souffle-t-il, tendu. Allô ? Oui... Je suis rentré. Pardon ?


Je le vois froncer les sourcils, passer une main dans ses cheveux blonds ou encore contracter sa mâchoire. Je décide donc de prendre doucement sa main qui, étrangement, est moite. Si Nash réagit de cette façon face à un simple appel, c'est qu'il ne peut s'agir que d'une seule personne...

Son père.

Forgive Me | Kuroko no Basket - Last Game |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant