Chapitre VI :

29 2 0
                                    

— Ca fait qu'une semaine qu'on a repris les cours et je veux déjà retourner en vacances, gémit Ginny.

Ama était bien d'accord avec Ginny, cette semaine avait été douloureuse mentalement, la première journée était passé tranquille, mais les jours qui avaient suivis avaient été bien plus durs, les professeurs mettaient une pression sur chaque élève, ils parlaient avec des airs sombres et démontraient des signes de stress. Comme si Voldemort allait leur tomber dessus n'importe quand, mais tous essayaient de garder un air fier, honorable et rassurant, à l'exception de Rogue qui gardait son air froid habituel et Slughorn qui ne se gênait pas pour apeurer les élèves, c'était certes non voulu, mais Ama avait vu une première année en pleurs à la suite de son cours de potions.

— Quand je pense aux jumeaux qui sont libres dans leur boutique, fit Ama les yeux dans le vague, un parchemin scellé à la main.

— M'en parle pas ! En plus je commence par divination, comme d'habitude je vais devoir dire que je rêve de Quidditch, répondit Ginny au comble du désespoir.

— Personnellement j'ai une heure de libre avant d'avoir cours de métamorphose.

— Chanceuse, bon, je dois aller à la volière tu viens avec moi ? lui demanda Ginny qui avait également un fin parchemin dans la main.

— Il semblerait que j'ai moi aussi du courrier à poster, répondit Ama en se glissant à sa suite dans l'ouverture du portrait de la Grosse Dame.

Les deux amies allèrent donc à la volière de l'école, ignorant les regards ambigus des élèves sur leur passage, ça faisait une semaine qu'Ama et Ginny subissaient ces regards, sans qu'elles ne sachent pourquoi. Elles savaient juste qu'elles commençaient à subir plus de regard qu'Harry, Hermione et Ron, ce qui faisait planer une nouvelle aura de mystère sur leurs têtes.

— J'imagine que c'est une lettre pour Fred, déclara alors Ginny lorsqu'elles furent devant la voilière.

— J'ai dit que j'enverrai une lettre toutes les semaines, c'est bien ce que je compte faire, et toi alors ? répondit Ama en s'approchant d'un hibou grand-duc.

— George, je passe commande, j'ai promis que j'essayerai de prendre un peu la relève, fit-elle avec un clin d'œil complice en enroulant son parchemin à la patte d'une chouette tandis qu'Ama faisait de même avec le hibou.

— Chemin de Traverse, chez Weasley farce pour sorciers facétieux, dirent-elles d'une même voix avant que les deux rapaces ne s'envolent.

— J'y vais, profite de ton heure de libre ! déclara la jeune Weasley avant de partir à son cours.

Ama, quant à elle, sortit lentement de la volière et alla se perdre dans les couloirs, évitant toujours les regards des sorciers, elle ne voulait pas découvrir la raison de ces regards pesants, pas pour l'instant, elle avait déjà assez de problèmes avec Slughorn. Ce dernier se révélait être un piètre professeur aux yeux d'Ama, entre ses préjugés et ses préférences, Ama ne parvenait pas à le voir comme un professeur digne de ce nom, en effet, Slughorn avait direct pris Ama dans sa ligne de mire, malgré sa grande amabilité et son cœur charitable, il montrait bien qu'il n'aimait pas Ama, mais qu'en revanche il idéalisait Harry. Jamais Ama n'aurait cru réellement penser ça, mais elle regrettait le professeur Rogue.

Alors qu'Ama était toujours perdue dans ses pensées, elle percuta soudainement quelqu'un et tomba à la renverse, faisant tomber une pile de livres par la même occasion, lorsqu'elle se redressa, elle eut l'horreur de constater qu'elle avait percuté Drago Malfoy.

— Fais un peu gaffe Everdinia ! rugit-il en se levant.

Ama ne répondit rien, elle n'était pas d'humeur à commencer un duel dès le matin avec cet idiot qu'elle avait autrefois vu comme un ami. Elle se releva donc, prit les livres épars sur le sol, et lui mit dans les bras avant de partir sans un mot. Mais lorsqu'elle tourna à l'angle du couloir, elle remarqua qu'il la fixait du regard, comme hypnotisé et terrifié, il détourna bien vite les yeux et Ama reprit sa route, le regard de Drago ancré dans l'esprit.

Pourquoi l'avait-il regardé ainsi ? Pourquoi avait-il parut si terrifier ? Se souvenait-il de l'effet de l'hypnose ? Pourquoi se montrait-il si désagréable même lorsqu'elle ne faisait rien ? Ama ne le comprenait pas, mais l'avait-elle un jour compris ? De tout façon, à quoi bon comprendre une personne détestable qui haïssait Harry et ses proches ? Ama n'avait pas la force de démarrer une nouvelle lutte contre lui, être trahie deux fois l'avait bien trop abimée, elle trouvait tout juste le courage de sourire et de continuer à garder espoir. Comment ? En se disant que tout irait mieux un jour. Pourquoi ? Pour les Weasley, cette famille qui avait été si bonne avec elle et qu'elle affectionnait tout particulièrement, pour Luna aussi, qui lui avait montré qu'être différent c'était juste merveilleux, pour ses proches, qui avaient un jour su la faire sourire, même si certains s'étaient éloignés.

Tout cela lui semblait raisonnable, se battre pour ceux qu'elle aimait, aimer vivre avec ses proches. Mais ne valait-il pas mieux vivre que mourir pour ceux qu'elle aimait ?

— Je m'embrouille moi, murmura-t-elle dans un souffle.

Sans s'en rendre compte, l'Hypnotiseuse était arrivée devant sa salle de cours, elle s'accouda donc au mur, en attente que l'heure ne tourne, toujours son tourbillon de questions dans la tête, elle ne pouvait pas s'en empêcher, il fallait toujours que quelque chose tourne dans son esprit, positif ou négatif, c'était comme un besoin chez elle, avoir quelque chose qui lui occupait l'esprit.

— Salut Ama !

Ces paroles la sortirent soudainement de sa transe, elle tourna la tête pour voir Neville, vêtu de son uniforme, ses cheveux noirs en bataille, son sourire innocent aux lèvres.

— Bonjour Neville, tu as vu Luna ? lui demanda-t-elle se souvenant qu'elle ne l'avait pas croisé depuis la rentrée.

— Oui hier, elle va bien ne t'en fais, mais je crois qu'elle a encore perdue ses affaires, répondit-il en riant.

— Un coup des Nargoles ? plaisanta Ama.

Neville n'eut pas le temps de répondre que McGonagall arriva, les invitant à entrer ce qu'ils firent de bonne grâce, Ama alla s'asseoir au fond comme à son habitude et fut bientôt rejointe par Harry, à sa grande surprise il n'alla pas s'asseoir à côté de Ron. L'Hypnotiseuse ne posa pas de questions et écouta McGonagall leur parlait de la Métamorphose humaine, autant dire qu'Ama avait arrêter d'écouter lorsqu'elle vit qu'Harry lisait un manuel de potions.

— Tu crois vraiment que c'est le moment de faire des potions ? lui murmura-t-elle.

Harry ne prit même pas la peine de lui répondre, tant il était plongé dans sa lecture, Ama haussa les épaules indifférente, mais une question trôna tout de même dans son esprit : depuis quand Harry lisait-il un livre de cours ?

Cette question remit en marche son tourbillon de questions dans son esprit, dire qu'elle commençait à être perdue aurait été un bel euphémisme.

La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant