Chapitre XVII :

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Ama et Lupin marchèrent durant un long moment, plus ils marchaient, plus Ama se rendait compte qu'elle avait été loin, à vrai dire elle n'avait jamais couru sur une aussi longue distance, signe qu'elle avait réellement eu une peur bleue. Malgré le soutient de Lupin, l'Hypnotiseuse se sentait faiblir à chaque pas, son manque de sommeil et sa course affolée jouaient énormément dans sa soudaine faiblesse, elle s'en sentait horriblement faible, comme si toute sa force s'était envolée loin d'elle, son esprit lui tournait, son cœur continuait de tambouriner dans sa poitrine, son souffle était toujours saccadé, malgré ses années d'expérience en exercices elle restait faible sur le cardio, elle était étrangement certaine qu'elle garderait une séquelle de cela.

Mais elle n'eut plus besoin de s'en soucier lorsqu'elle arriva au Terrier, elle devait plus se soucier du futur arrêt cardiaque d'Ace et des cris de Molly. Lupin et elle toquèrent donc à la porte du Terrier, l'un en pleine forme mais le regard inquiet, la seconde le teint pâle et le regard vitreux, finalement ce serait peut-être celui qui ouvrirait qui ferait un arrêt cardiaque en voyant la tête de zombie d'Ama.

Ce fut Molly qui ouvrit, son visage si souriant avait laissé place à des sourcils froncés par l'inquiétude, ses yeux flamboyant d'inquiétude et de colère à la fois, lorsqu'elle vit Ama, elle s'apprêta à crier, de joie ou de colère elle ne savait pas, mais son cri fut remplacé par un étouffement de choc et d'inquiétude.

— Mon dieu ma chérie que t'est-il arrivé ?! paniqua-t-elle en venant la soutenir tandis que Lupin laissait le relai à Molly.

— La demoiselle ici présente a voulue faire une balade nocturne, manque de chance elle a rencontré Greyback sur son chemin avant que je ne tombe sur elle, expliqua simplement Lupin tandis que Molly aidait Ama à rentrer dans le Terrier.

Le teint pâle de l'Hypnotiseuse avait laissé place à des joues écarlates, elle avait horreur qu'on ne l'aide sans qu'elle ne le demande, comme elle avait horreur de dévoiler ses faiblesses, par une chance infinie, seuls Molly et Arthur étaient levés, même si le cri de Molly avait sûrement réveiller les hôtes de la maison, lorsqu'Arthur vit Ama dans un tel état il se leva brusquement du canapé lui laissant la place. Ama s'y affala avec un soupir de soulagement de douleur, ses muscles désormais endoloris commençaient à lui causer des courbatures.

— Quelle idée de sortir en pleine nuit ?! s'exclama Molly tandis qu'elle prenait du coton et de l'alcool pour nettoyer ses égratignures.

— Je ne trouvais pas le sommeil, répondit-elle simplement sans entrer dans les détails.

Molly s'apprêta à rétorquer, mais elle fut interrompue par Ginny qui arriva dans le salon, les yeux bouffis, encore dans son pyjama à manche longue rayé, elle avançait d'un pas lent et baillait à s'en décrocher la mâchoire.

— On peut savoir pourquoi tu hurles dès le matin ? Un matin de vacances en plus maman ? demanda-t-elle.

Molly n'eut pas besoin de répondre, Ginny avait vu Ama et s'était précipitée à ses côtés reprise d'un regain d'énergie.

— Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? demanda-t-elle avec sang froid malgré son regard paniqué.

— J'ai rencontré un loup garou très peu commode, répondit Ama avec un sourire qui se voulait rassurant.

— Fred et Ace vont faire un arrêt cardiaque, commenta Ginny en tentant de rire.

Ama se joignit à elle, certes son rire était rauque et enroué et brûla ses poumons, mais cela lui fit un grand bien, en riant elle eut l'impression de se dégager les tranchées respiratoires, elle inspira un grand coup d'air frais et le savoura d'une certaine manière.

— On peut savoir pourquoi on se fait réveiller par des cris dès le matin ?! demandèrent alors les voix confondues des frères Weasley.

— Disons que notre chère Ama a eu envie d'un peu de sensation forte, fit Ginny en riant.

— Ouais, ça me manquait de me blesser tiens, renchérit Ama pour adoucir la nouvelle lorsqu'elle l'expliqua aux rouquins.

— Tu es impossible toi ! Tu ne pouvais pas profiter des vacances pour rester intacte hein ! s'esclaffa Fred malgré son teint pâle.

— Alors c'était bien l'aventure ? demanda George en allant s'asseoir en face d'elle.

— J'ai rencontré un coéquipier de ton ami, tu sais Greyfell là, répondit simplement Ama en haussant les yeux au ciel.

— Ah je remercie Lupin qui lui a foutu la pâté alors, dit-il avec un clin d'œil à Lupin qui lui rendit un sourire.

Les rires et sourires continuèrent ainsi, au moins son attaque ne passait pas trop pour un drame, sauf pour Ace qui manqua de s'évanouir lorsqu'il appris la nouvelle. Mais Ama était plus concentrée sur cette attaque soudaine, Greyback connaissait Ama, cela s'était vu dans son regard et ses propos comme quoi Gisela et Voldemort seraient ravis de la voir morte, mais en l'occurrence seule Gisela la connaissait entre eux deux, ce qui voulait dire qu'une alliance s'était réellement formée, ce qui voulait dire que le dangereux étau se resserrait autour d'eux, ils allaient devoir retourner au front du combat bien plus tôt que prévu visiblement, entre Ama et ses espèces de vision, le comportement de Drago, le fait que des Mangemorts viennent jusqu'au Terrier, les temps devenaient bien sombres.

Trop sombres même, mais Ama se disait que là où il y avait de l'ombre, il y avait de la lumière, elle gardait la tête haute en se disant qu'il y avait espoir, son espoir redoubla d'intensité lorsqu'elle vit les beaux sourires qu'avaient les Weasley, Ace et Lupin autour d'elle, étrangement Harry et Hermione n'étaient pas descendus, mais elle s'en moquait légèrement, plus préoccupée par son cœur bondissant dans sa poitrine. C'était pour eux qu'elle se battait.

Pour leurs sourires, leurs rires, leur joie, leur bonheur. Elle se battait pour voir leurs yeux brillaient, elle se battait pour les voir aimer et sourire, oui, elle se battait pour ceux qu'elle aimait plus que tout au monde, pour que chaque jour elle se dise qu'ils souriaient. Espoir niais et enfantin, mais pourtant bien réel, elle se battait pour eux, mais surtout et avant tout.

Elle vivait pour eux.

La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant