Chapitre XI :

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Ama chercha à peine à se débattre, elle devait juste attendre de pouvoir regarder son agresseur dans les yeux et elle userait de son hypnose, de toute façon, elle n'avait aucune raison de se débattre étant donné que son « agresseur » l'avait empoigné d'une manière bien douce.

— Bah dis-donc, toi je vais plus te laisser seule si tu te laisse attraper aussi facilement, commenta une voix qu'elle connaissait parfaitement bien.

— Moi aussi je suis contente de te voir Fred, répondit-elle simplement en se retournant un sourire radieux aux lèvres.

Fred leva les yeux au ciel avec amusement, et alla s'asseoir sur une pile de carton, invitant Ama à faire de même tandis qu'il usait de sa baguette pour éclairer l'ancien magasin, en effet, les rayons du soleil ne suffisaient clairement pas pour illuminer tout le magasin, aussi petit soit-il.

Zonko, qui était autrefois un magasin assez animé d'après Ginny, était désormais vide et rempli de cartons, certaines affiches se trouvaient étalées sur le sol par-ci par-là, Ama eu du mal à lire, mais il semblerait que ce soient des affiches qu'elle avait vu dans le magasin des jumeaux.

— Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'étais pas censé être à la boutique ? finit-elle par demander après une inspection des lieux.

— Je m'assure qu'une fille nommée Amanounette ne se fait pas kidnapper ? hasarda-t-il un sourire moqueur aux lèvres.

— Tu crois que je ne sais pas me défendre, mais pour un kidnappeur tu étais bien trop doux, ensuite j'attendais juste le moment de pouvoir te regarder dans les yeux pour t'hypnotiser. Mais si la prochaine fois tu préfère que je te gifle dis-le, répondit Ama de façon concise.

— Ma délicatesse me perdra. Pour en revenir à ta question, je suis là car moi et George allons faire de cet endroit une réserve et peut-être un magasin secondaire, ça évitera les commandes, reprit Fred en riant.

— Ce qui explique que je n'ai pas reçu de lettres ? A moi que c'était à moi de t'en envoyer, fit soudainement Ama songeuse.

— Je voulais te faire une surprise, vu que je savais que tu viendrais à Pré-Au-Lard. Je me suis dit que la surprise serait plus belle avec un manque de nouvelles, même de deux semaines, répondit-il.

— Génial moi qui comptais te faire du chantage pour ce manque de nouvelle ! C'est raté maintenant ! plaisanta Ama en se levant de sa pile de cartons.

— Et qu'avais-tu l'intention de me demander ? demanda Fred en se levant également.

Ama se mit les doigts sous le menton, songeuse, elle avait dit ça sur un coup de tête pour plaisanter, elle ne pensait pas qu'il le prendrait au sérieux. Elle réfléchit alors se demandant ce qu'elle aurait pu lui demander en échange d'un manque de nouvelles, une idée lui effleura alors l'esprit. Bon, c'était sûrement débile et niais, mais Ama n'était plus à ça près.

L'Hypnotiseuse regarda donc Fred avec un sourire radieux avant de s'approcher de lui, une fois qu'elle fut devant lui elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un délicat baiser sur ses lèvres. Elle devait avouer savourer cet instant, après un mois loin de lui à supporter les regards des autres, l'injustice et les préférences de certains professeurs, elle méritait bien un peu de tendresse. Alors qu'elle s'écartait, Fred la prit par la taille et l'attira vers lui, un tendre sourire aux lèvres, le regard mélangeant délicatesse, amour et joie maintenu sur elle.

— Toi aussi tu m'as manqué, murmura-t-il simplement en la serrant contre lui.

— Quand ai-je dis cela ? Je ne m'en souviens pas.

— Ton baiser me suffit amplement, répondit-il en posant son menton sur sa tête.

Ama ne répondit rien et s'abandonna à ce sentiment de sécurité qui l'envahissait. Même lorsqu'elle vivait à Alluveterre elle vivait avec la peur de voir le feu qui brûlait dans les veines de Lise la vaincre, autant qu'elle avait peur de voir un jour cette dernière ou Silver tombait pour ne jamais se relever. Mais là, au creux des bras de Fred, elle se sentait en sécurité, comme si aucune peur ne pouvait venir la tourmentait, comme si rien ne pouvait la blesser ou même la toucher, ce qui la remplissait inconsciemment de bonheur et d'insouciance. Plus elle se sentait en sécurité, plus elle perdait de sa méfiance, elle en garderait toujours un peu, mais s'ouvrir un peu plus aux autres pouvait parfois se révéler bénéfique.

L'Hypnotiseuse ne savait pas combien de temps elle était restée dans les bras de Fred, mais lorsqu'elle s'en retira le soleil était levé bien haut dans le ciel, éclatant de mille feux et faisant briller les vitrines des autres boutiques, un soleil d'été sur un vent d'automne.

— Une petite balade ça te tente ? demanda alors Fred, regardant également dehors.

— Tu n'avais pas des choses à faire ? Je peux t'aider, proposa Ama en faisant voler son regard sur les cartons et les affiches épars dans le petit magasin.

— J'ai tout mon temps, mais avec toi je n'ai qu'une après-midi, répondit-il en la prenant par la main, ne lui laissant pas vraiment le choix.

Ama ne dit rien et se contenta de sourire, serrant la main de Fred dans la sienne elle savoura chaque pas, chaque rayon de soleil, chaque craquement de feuille. Peut-être était-ce niais, mais l'Hypnotiseuse savourait profondément, lorsqu'elle reverrait Fred il y aurait Caeta et Ace, il était sûr qu'elle n'aurait pas de moment avec lui sans avoir la désagréable sensation d'être surveillée, mais là, ils étaient seuls, les élèves ne se souciaient guère d'eux, alors autant profiter au maximum.

Les deux amoureux continuèrent leurs chemins, se souriant et échangeant des regards en silence, tout deux profitaient de la présence de l'autre, ignorant les problèmes évoqués dans les lettres. Ama savait que cela tourmentait également le sorcier, mais lui non plus ne semblait pas vouloir se torturait l'esprit, ils auraient tout le temps durant les vacances dans deux semaines.

Malheureusement, Ama devait avoir une malchance inimaginable, car des rires se firent entendre derrière eux, dont l'un particulièrement reconnaissable, mélangeant croassement de corbeaux et rire de hyène, l'Hypnotiseuse n'eut pas le courage de se retourner, son moral commençait à chuter, mais sa colère se mit à flamboyer lorsqu'elle entendit la voix de Drago s'élevait derrière eux.

— Regardez voici la petite copine de Neville !

La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant