La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.

Chapitre XXVII :

A peine Ama eut-elle quitté Drago qu'elle était directement aller à la bibliothèque où elle était sûre de trouver Luna, lui faisant part de sa précédente discussion avec Drago, la Serdaigle avait accepté de l'aider dû mieux qu'elle pourrait ; bientôt rejoints par Neville et Ginny qui étaient arrivés peu de temps après. Les quatre amis s'étaient mis d'accord pour ne pas en parler à Harry et les autres, les trois haïssant encore plus Drago qu'eux il valait mieux éviter.

— Quand même, si Drago va jusqu'à trembler, c'est que ça doit être terrifiant. Mais, s'il a donné cette bouteille à Slughorn et que ce dernier devait la donner à Dumbledore est-ce que ça veut dire que... ? commença à demander Ginny fébrile.

— Si Slughorn devait la donner à Dumbledore ça veut dire ce que ça veut dire. Drago cherche à tuer Dumbledore, clarifia Ama. Enfin, quelqu'un lui a demandé de le tuer.

— Pourquoi cela ne pourrait-il pas venir de lui-même ? demanda Neville.

— Même si Drago est détestable, je ne crois pas qu'il puisse avoir lui-même l'idée de le tuer, en plus, il paraissait effrayé et stressé tout le long de l'année. Donc, mon instinct me dit qu'il se fait guider, il obéit juste. Soit il tue Dumbledore, soit c'est lui qui se fait tuer, expliqua Ama les mains jointes sur la table, le regard perdu au loin.

Cela vint comme une évidence à Ama, elle ne pouvait pas croire que Drago avait lui-même eut cette idée, il avait beau être irritable et imbus de lui-même, c'était tout bonnement impossible et impensable. Mais, si Ama se trompait ? Si son cœur avait encore gagné le duel contre son esprit et que Drago était bel et bien un meurtrier ? Comment pourrait-elle savoir, comment pourrait-elle en être sûr ?

— Evite de torturer l'esprit, même si tu te trompes, ce qui m'étonnerais, on restera là pour toi, déclara alors Luna sortant Ama de ses pensées.

— Cela fera trois erreurs quand même, grommela-t-elle.

— L'erreur est humaine. Surtout sur les histoires de confiance, fit remarquer Ginny d'une voix douce.

Ama hocha la tête, partagée, elle était en partie convaincue, mais restait suspicieuse sur ce sujet. Ne voulant pas partir en débat elle décida de garder le silence et de se perdre une nouvelle fois dans ses pensées.

Perdue entre son esprit et son cœur Ama commençait à ne plus pouvoir, son esprit lui disait d'être raisonnable, de cesser de toujours chercher le bien en autrui et d'arrêter de trouver des excuses à Drago, au contraire de son cœur qui lui soufflait d'aider le Serpentard, de bafouer la raison et de continuer à chercher le bien dans le cœur des autres. Comment pouvait-elle trouve la paix si son cœur et son esprit étaient en guerre ? C'était tout bonnement impossible !

Ne trouvant pas le courage de formuler ses pensées à voix haute, Ama attendit que la matinée ne passe et une grande partie de l'après-midi, elle eut à peine l'impression de vivre les cours de potion et défense contre les forces du mal, Rogue et Slughorn paraissaient absent mentalement, le premier pour une raison qui échappait à Ama et le second sûrement pour l'incident de Ron. Mais l'Hypnotiseuse ne porta guère attention à ces détails futiles, plus préoccupée par le cours de confiance et aptitudes de combat avec McGonagall.

Lorsqu'elle arriva dans la Grande Salle en compagnie de Neville, ils purent remarquer que la professeure semblait affaiblie, fatiguée, elle donnait presque l'impression d'être mourante, mais son regard flamboyant de détermination leur hottait toute inquiétude. Ama et Neville s'approchèrent alors d'elle, pendant que les autres élèves de Gryffondor arrivaient, pour lui demander ce qui n'allait pas.

— Ce n'est qu'une question de temps, ce n'est qu'une question de temps, répondit-elle simplement dans un murmure.

Aucun des deux élèves n'eurent le temps de répondre qu'elle se retira les laissant seuls. McGonagall ferma les deux grandes portes en bois massif et alla se mettre une nouvelle fois en évidence devant les jeunes sorciers et l'elfe pour obtenir toute leur attention, tandis que Ginny, Hermione et Ron les rejoignaient.

— Déjà debout Ron ? demanda Neville.

— Malheureusement Pomfresh fait des miracles, répondit-il simplement.

— Où est Harry ? demanda Ama remarquant soudainement son absence.

Elle avait beau regarder dans tous les sens, elle ne vit en aucun cas la chétif et frêle carrure d'Harry. Elle n'entendit point non plus les murmures sur son passage, signe qu'il n'était réellement pas là.

— Il devait parle à Dumbledore, c'était urgent apparemment, expliqua Hermione en croisant les bras sur sa poitrine.

— Alors qu'il rate le cours le plus important du mois ? demanda Ginny surprise.

— Est-ce qu'il en a vraiment besoin de ce cours après tout ? fit remarquer Hermione.

— On en a tous besoin, rétorqua Neville.

— La confiance ça se travaille, vous ne savez pas à quel point c'est facile de briser une confiance, renchérit Ama.

Personne n'eut le temps de répondre que la voix de McGonagall se fit retentir.

— Je ne vous dérange pas trop j'espère.

Le groupe d'amis se tut immédiatement, ne prononçant plus une seule parole.

— Comme je le disais, mettez vous en groupe cinq, vous allez former des duos avec un arbitre. Il est temps de voir vos atouts au combat, reprit-elle d'une voix claironnante.

Le groupe d'amis s'était déjà formé pour un groupe de cinq, alors que les sorciers se mettaient en face à face, Ama se rapprocha de la fenêtre pour arbitrer ce combat. Observer les atouts et les faiblesses de chacun.

Le combat commença, les éclairs de lumière jaillirent des baguettes, l'un désarmant Neville qui faisait équipe avec Ginny, le second faisant voler Ron plus loin. Dire que le combat était équitable et puissant serait un bel euphémisme, les quatre sorciers se battaient comme s'ils étaient en face de Mangemorts, comme pour montrer leur puissant, leur bravoure, leur courage.

Mais alors qu'Ama détournait le regard vers la fenêtre, elle cru vivre un cauchemar éveillé. Un serpent se dessinait dans les sombres nuages, peu de temps après cette vision du serpent elle vit un éclair vert jaillir de la gueule de ce reptile.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? murmura-t-elle pour elle-même quand une secousse la fit chanceler et mit aux combats.

L'Hypnotiseuse se redressa vite et regarda une nouvelle fois par la fenêtre, le serpent avait disparu, mais à la place se trouvait une grande tête de mort. Alors qu'elle se retournait vers son groupe en quête d'une explication un sorcier de Serdaigle arriva en trombe dans la Grande Salle en hurlant :

— Poudlard est attaqué !