Chapitre XIX :

25 2 0
                                    

Ama était aux anges pour Ginny, même le lundi matin lors de la reprise des cours, elle prenait tout avec légèreté et ne se soucier de rien, la joie de Ginny était contagieuse, un peu près autant que la mauvaise humeur d'Hermione. Ama en avait enfin découvert la cause, il semblerait que Ron ait accepté de sortir avec Lavande et Hermione n'avait pas eu l'air d'apprécier, à moins qu'elle ne soit tout simplement jalouse ou déçue d'être la seule n'ayant pas de relation amoureuse dans le trio. Ce qui étonnerait fortement Ama.

Sa joie fut de courte durée, elle avait cours de potions. A contre cœur elle alla à son cours, se mit à côté de Lavande comme d'habitude et attendit que le professeur Slughorn ne se décide à arriver. Mais Ama ne vit jamais sa tête guillerette passer cette porte, les élèves avaient attendus quelques minutes en silence, avant que le brouhaha ne prenne place.

— Ou est-il ? se lamenta Hermione.

La jeune sorcière était la seule déçue de son absence, Lavande en avait profité et avait rejoint Ron tandis qu'Ama elle fixait le ciel. Sa joie désormais dissipée, remplacée par ses songes obscurs. La petite voix de ses rêves continuait de se manifester chaque nuit, prononçant toujours les mêmes paroles ce qui n'aidait pas Ama. Serpent, soleil, étoiles. Elle avait compris que tout était lié, mais elle ne comprenait pas en quoi, soudain elle repensa à ce paragraphe du manuel de divination qu'elle avait lu l'année précédente, parlant de sa vision du serpent. Si elle se souvenait bien elle était destinée aux mauvaises surprises, l'attaque de Greyback en était-elle une ? L'annonce sur son véritable père défunt aussi ? Trop de questions tournaient dans sa tête, mais aucune réponse ne venait.

Finalement, le cours de potion n'eu pas lieu, le professeur étant absent, cela ne dérangea pas Ama, au contraire elle finissait plus tôt ! Potion étant son avant dernier cours de la journée, elle eut ensuite cours de métamorphose où elle continuait de se débrouiller comme elle pouvait, ne pouvant que prendre une multitude de notes. Mais cette fois-ci, la professeure McGonagall paraissait extrêmement tendue, entre ses lèvres pincées, ses sourcils froncés qui ne formaient qu'une ligne et ses allées et venues entre les rangs, elle démontrait beaucoup de stress, ce qui souleva la curiosité d'Ama. Qu'avait-elle donc pour être aussi tendue ?

Lorsque la fin du cours vint, Ama décida de la questionner. Soit c'était sa curiosité qui l'emportait soit sa « bonté » comme disait Luna. Une fois que tous les élèves eurent quittés la salle elle s'approcha donc du bureau où la professeure écrivait sur un parchemin, lorsqu'Ama fit remarquer sa présence elle releva la tête, faisant glisser ses lunettes.

— Miss. Everdinia que voulez-vous ? demanda-t-elle en plaçant soigneusement des livres sur le parchemin.

— Vous me sembliez tendue, je me demandais juste si tout allait bien ?

Les yeux de McGonagall s'écarquillèrent derrière sa monture, comme surprise qu'une élève puisse se soucier d'elle. Elle fronça les sourcils et s'apprêta à répondre, sûrement une réponse cinglante, mais lorsque son regard croisa celui bleu nuit d'Ama elle se ravisa. Lâchant un soupir elle s'affaissa légèrement avant de ne reprendre sa haute taille sévère et de se tourner vers la fenêtre pour s'approcher de cette dernière, elle croisa les mains dans son dos avant de ne prendre la parole.

— Les temps sont durs. L'ombre prend peu à peu le contrôle sur la lumière, la méfiance gagne chaque élève, la confiance se dissipe. Les élèves doutent d'eux même et de leurs amitiés, même les premières années préfèrent rester seuls que d'accorder leur confiance. Je pense que vous l'aurez remarqué durant le match de ce samedi, déclara-t-elle d'une voix sobre.

— Serait-la raison de ce manque flagrant d'entrain et de compétition chez les Serpentard ? Mais, les autres maisons semblent bien se porter non ? fit Ama, surprise.

— Si seulement. Les Serpentard hésitent, les Serdaigle doutent, les Poufsouffle espèrent et les Gryffondor oublient. Peut-être aviez-vous d'autres choses en tête que cela, mais lorsque l'on est professeur on voit tout. Le fossé entre le bien et le mal se comble, la limite devient invisible, reprit-elle en baissant la tête.

— Navrée de vous contredire professeur, mais il n'existe pas un côté maléfique et un côté bénéfique, dans les deux côtés il y a du bien et du mal. Je ne pense pas que les Mangemorts ou les Invisibles soient nés avec cette façon de penser, ils ne sont pas nés en voulant tuer, c'est la vie qui les a fait devenir ainsi, l'interrompit Ama.

La professeur McGonagall se retourna brusquement vers elle, surprise qu'on la contredise, elle s'approcha alors d'elle et se planta devant l'Hypnotiseuse.

— Vous marquez un point je l'avoue. Mais, aviez-vous remarquer toutes ces différences ? demanda-t-elle en baissant légèrement ses lunettes, démontrant son interrogation.

— En toute franchise non. J'avais d'autres choses en tête, mais samedi j'ai pu remarquer la différence chez les Serpentard, chez Serdaigle je ne l'avais vu, je ne connais que Luna et comme elle me semble tout à fait normal je ne voyais pas la différence. Pour les Poufsouffle nous savons qu'ils ont toujours un cœur d'or, n'est-ce pas ce qu'il compte ? Leur espoir maintient l'équilibre de cette école. Quant à Gryffondor... Je ne voyais rien non plus, trop occupée à gérer mes problèmes personnels. Mais maintenant que vous le dîtes, je me rends compte que la tension est palpable peu importe l'élève et sa maison, confia Ama dans un soupir.

— Malheureusement là est le problème, chaque élève est trop préoccupé par ses propres soucis pour se soucier de ceux d'autrui. Je me serai attendu à ce que cela soit Potter qui me fasse une remarque ainsi, mais le professeur Dumbledore l'accapare tant qu'il semble moins attentif aux signes. Je le répète, les temps sont durs pour tout le monde, répéta McGonagall.

— La deuxième guerre à réellement commencer n'est-ce pas ? demanda Ama, elle connaissait déjà la réponse, mais elle voulait entendre la réponse d'un adulte.

— Je ne le crains, et il semblerait cette fois-ci que Vous-Savez-Qui détienne bien plus d'armes qu'on ne le croit, il a toutes les cartes en main, répondit-t-elle avec un long silence.

— En effet. Il détient l'aide des Invisibles, des elfes puissants, mais s'il a toutes les cartes en main, comme vous le dîtes, cela veut-il dire qu'il faut cesser d'espérer ? demanda Ama.

La professeure s'apprêta à répondre, mais Ama la coupa.

— S'il a plus d'armes qu'on ne le croit, cela veut-il dire que notre liberté est vouée à l'échec ? Permettez-moi de ne pas baisser les bras, je tiens à ma liberté, autant que je tiens à celle des autres. Il a des armes, nous en avons aussi, il a les cartes en main ? Nous avons ce pour quoi il joue. Alors, personnellement, je ferai partie de ceux qui se battront. Et vous aussi n'est-ce pas ? Vous faites partie de l'Ordre du Phénix après tout.

— Bien sûr que je me battrais ! J'ai juré allégeance et je compte bien m'y tenir ! Vous avez raison Miss. Everdinia, nous avons ce qu'il veut, le pouvoir et Potter. Lorsque l'heure viendra, il faudra se battre, mais pour l'instant, profitons de la paix, tant qu'elle reste encore lumineuse. D'accord ? fit McGonagall d'un ton déterminé et le regard brillant.

Ama hocha la tête et sortit de la pièce, un sourire sur le visage, une nouvelle lueur d'espoir dans le cœur, un nouvel air déterminé, mais de nouvelles idées sombres en esprit. La paix, la guerre, l'ombre, la lumière, tout allait ensemble, mais pourtant cela se divisait. La seconde guerre venait de commencer. Mais cette fois-ci ils avaient quelque chose en plus.

Ils avaient un véritable espoir. Espoir invisible qui sommeillait pourtant dans tous les cœurs de chaque personne voulant en finir, voulant la paix, celles voulant la paix sous le commandement de Voldemort avaient un cœur apeuré, ils étaient guidés par la peur et la colère pour certains.

Alors que ceux voulant une paix sans Voldemort étaient guidés par un vent d'espoir et de liberté.

La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant