La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.

Chapitre XXV :

Après deux agréables semaines de vacances où Ama, Ginny, Luna et Neville s'étaient souvent retrouvés dans ce petit passage secret que les jumeaux avaient indiqué, au deuxième étage à côté du bureau de Dumbledore, derrière un cadre de tableau vide, assez grand pour accueillir quatre élèves, mais trop petit pour plus c'était parfait.

Mais ils n'avaient trouvés aucune explication, aucune idée, rien, pourtant chacun sentait, au fond de lui, que quelque chose de grave se passerait, très grave, une chose qui pourrait faire basculer toute la balance. Ils ne savaient pas ce que c'était, quand ça aurait lieu, mais ça arriverait, tôt ou tard, il se passerait cette chose.

Aujourd'hui avait lieu le premier cours de confiance et de combat, finalement ce cous n'avait pas été oublié. L'Hypnotiseuse se retrouvait donc avec Ginny et Neville, dans la Grande Salle où les quatre grandes tables avaient été retirées leur laissant énormément de place, la maison Gryffondor commença à arriver, des premières année aux septièmes ils étaient tous là, la professeure McGonagall arriva alors, de sa démarche sévère pourtant son regard semblait anxieux.

— Comme vous le savez, aujourd'hui nous allons commencer de nouveau cours pour retravailler votre confiance et vos aptitudes en combat, déclara-t-elle en allant bien se mettre en évidence devant eux.

— Qu'allons-nous faire ? demanda Hermione.

— Pour commencer vous allez vous mettre par deux, nous allons commencer par un exercice de confiance des plus basiques, répondit la professeure.

Ama et Ginny se mirent automatiquement ensemble pendant qu'Harry les rejoignait pour se mettre avec Neville, l'Hypnotiseuse n'était néanmoins pas très concentrée, perdue dans ses pensées, ses questions, ses tourments, elle n'écoutait strictement rien, c'est pour cela qu'elle ne comprit pas pourquoi Ginny lui prit soudainement les mains.

— Faut qu'on fasse une sorte de trapèze, on se laisse aller en arrière avec nos poids, si on a confiance on ne tombera pas, expliqua-t-elle devant l'air surpris d'Ama.

— Ah oui, c'est vraiment la base quoi, dit-elle en attrapant les mains de Ginny.

Les deux filles se regardèrent avant de se laisser descendre tout doucement en arrière, Ama avait une confiance aveugle en Ginny, il ne fut donc pas difficile pour elle de se laisser aller, Ginny semblait partager la même confiance car elle aussi se laissa aller aisément. Au contraire des autres duos qui se laissaient avec fébrilité, ou qui au pire, tombaient.

— Je n'ai jamais vu aussi peu de confiance dans ma maison, confia Ginny en regardant les Gryffondor.

— La confiance a laissé place à la méfiance, l'audace a laissé place à la peur, l'amitié a laissé place à la trahison, répondit Ama un goût amère dans la bouche.

Se souvenir de l'amère trahison d'Elyssa n'était pas une merveilleuse idée, mais il fallait bien qu'elle en parle à un moment, pourquoi Elyssa avait-elle donc fait semblant d'être amie avec Ama ? Pourquoi avait-elle fait semblant de vouloir l'aider ? Comment Mr. Forkle n'avait-il pas pu se rendre compte de son double-jeu ? De nouvelles questions auxquelles seule Elyssa pouvait répondre.

L'Hypnotiseuse lâcha un soupir désespéré en repensant à son ancienne amie, mais elle se reconcentra bien vite sur Ginny, elle qui avait su être plus présente pour elle que quiconque, méritant amplement sa confiance.

Après une dizaine de chutes, la professeure McGonagall sembla perdre tout espoir et annonça la fin du cours, Ama et Ginny rejoignirent Neville avant de bien vite filer à la bibliothèque, peu d'élèves y venaient donc ils avaient pris l'habitude de s'y retrouver avec Luna lorsqu'ils ne se retrouvaient dans leur petit passage secret.

Ils avancèrent entre les multiples étagères jusqu'à trouver Luna, assise sur le sol, un livre posé sur les genoux dans le fond de la bibliothèque.

— Ce cours était-il bien ? leur demanda-t-elle lorsqu'ils vinrent s'asseoir près d'elle.

— Pour moi et Ama oui, pour les autres je ne sais pas, répondit Ginny en se tournant vers Neville.

— Pour moi c'était tranquille, mais les autres c'était déplorable, soupira-t-il.

— Faut pas qu'on se laisse aller, il va falloir être soudé, la deuxième guerre a commencé, ce n'est qu'une question de temps avant qu'on ne doive aller au combat, murmura Ama.

— Le temps, c'est justement ce qu'il nous manque. On sait déjà se défendre, le vrai problème c'est comment faire comprendre aux autres que ce n'est pas une plaisanterie et que c'est un danger qui nous menace tous, déclara Luna étrangement sérieuse.

Un éclair passa dans l'esprit d'Ama, « les étoiles sauront illuminer leurs esprits » c'était ça ! Les fameuses personnes « étoiles » devront éclairer les esprits de ceux n'y croyant pas, ceux qui croient que c'est une invention, un mensonge. Maintenant rester à trouver les personnes qui feront éclatée la vérité. Ama s'apprêta à dire tout ça à ses amis, mais Ginny l'interrompit en mettant son index sur ses lèvres avec un regard en biais dans un coin de la bibliothèque, Ama regarda à son tour et vit Drago, Pansy, Crabbe et Goyle. Baissant la voix elle dit simplement :

— Lorsqu'on retournera dans le passage secret je vous expliquerai.

Ils acquiescèrent et se levèrent, mais lorsqu'ils passèrent devant Drago et sa bande, Ama remarqua que Drago ne cessait de la regarder, d'un regard apeuré et craintif, il semblait désespérément appeler à l'aide sans que personne ne l'aide. Ama fut prise de pitié pour lui, malgré tout ce qu'il avait fait, elle n'arrivait pas à oublier qu'ils furent un jour amis, ou peut-être était-ce son côté altruiste qui se manifestait, mais si jamais Drago avait un jour besoin de l'aide de l'Hypnotiseuse, elle saurait qu'elle ne pourrait lutter et qu'elle finirait par céder.

— Ama tu viens ? fit Neville en la tirant par la manche.

Sans s'en rendre compte, Ama s'était arrêtée et s'était mise à fixer Drago droit dans les yeux, sans savoir s'il lui avait lancé un regard à l'aide, elle se détourna et suivit Neville en dehors de la bibliothèque. Se demandant pourquoi Drago perdre un peu plus de sa splendeur chaque jour, pourquoi semblait-il toujours plus apeuré.

Il s'apprêtait à commettre quelque chose.

Cette idée vint à Ama comme une illumination, il préparait quelque chose, quelque chose qui le mettait mal, qui le rongeait de l'intérieur, qui lui faisait perdre la tête et le terrifiait. Mais qu'est-ce qui pouvait le terrifier à ce point-là ?