Chapitre VII :

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« Le serpent s'éveillera,

Lorsque le soleil se couchera,

Alors les étoiles viendront,

Sa place elles prendront. »

Sans qu'elle ne comprenne quoi que ce soit, une petite voix hurlait ceci dans l'esprit d'Ama, comme un torrent dévalant la montagne, elle rugissait comme la cascade, martelait l'esprit de l'Hypnotiseuse comme un troupeau de chevaux sauvages au galop. Elle se réveilla soudainement en sursaut, ignorant la signification de ces paroles, lorsqu'Ama regarda autour d'elle avec un air affolé, elle ne vit personne levé, même pas le soleil.

L'Hypnotiseuse se leva donc, se disant que son sommeil était tout simplement farfelu, qu'elle avait une imagination trop débordante et tout ce qui pouvait être rationnel, mais malgré cela, son esprit continuait de chercher à comprendre ces paroles, tandis que son cœur tambourinait dans sa poitrine d'affolement.

— Ama ? Déjà levée ?

L'Hypnotiseuse se retourna et se retrouva face à Ginny, déjà habillée et levée.

— Rêve farfelu, et toi ? répondit-elle en attrapant sa tenue.

— Aujourd'hui ce sont les élections pour l'équipe de Quidditch, il n'y a plus les jumeaux, Angelina est partie, Harry est le capitaine, donc j'ai peur de ne pas être prise vu qu'il m'a connu sous le poste d'attrapeuse, bref, le stress, répondit Ginny après son petit détour.

— Je suis sûre que tout va bien se passer, surtout avec moi pour présentatrice, plaisanta Ama pour détendre Ginny.

En effet, elle avait récupérer son poste de présentatrice, étant donné que Lee avait quitté Poudlard, elle avait donc reprit le flambeau, comme Harry qui était devenu capitaine de l'équipe de Quidditch, sa punition envolée, mais Ama était étrangement sûre que Ginny serait prise, elle l'avait déjà vu voler sur un balai et savait qu'elle était douée, il n'y avait aucune raison qu'il ne la rejette.

— J'espère, bon on va se balader un peu ? Je vais commencer à tourner en rond comme un lion en cage si je reste ici plus longtemps, demanda Ginny avec une moue de pitié.

— D'accord, j'espère juste qu'on ne croisera personne, marmonna Ama en finissant d'enfiler son pull.

Sans un mot de plus, les deux filles sortirent du dortoir et de la salle commune à pas feutrés, attentives au moindre bruit, elles se baladèrent dans les couloirs avant de sortirent pour se diriger vers le lac, où personne ne risquait de se trouver aussi tôt.

Une fois devant le lac où se reflétait les étoiles, les deux filles se mirent à genoux au bord de l'eau et contemplèrent le lac qui donnait l'impression d'être étoilé, l'Hypnotiseuse regardait fixement l'eau, comme si les réponses aux questions qu'elle se posait se trouvait à l'intérieur. Mais son regard se perdit vite sur les étoiles, brillantes de mille feux en cette sombre nuit d'été, le soleil ne s'était toujours pas levé, seule la lueur orangée qui commençait à grimper lentement à l'horizon démontrait qu'il était tôt.

— Un jour mon père m'a dit, que lorsqu'on pense à abandonner, il faut juste tourner son regard vers le ciel, et le regarder. Peu importe sa forme, il montre toujours un sentiment de liberté et d'espoir, murmura Ginny d'une voix basse et rêveuse.

— C'est-à-dire ? demanda Ama intriguée.

— Lorsque le soleil se couche, le ciel prend des teintes chaleureuses, comme pour montrer qu'il y a de la lumière même au bout du chemin. Lorsqu'il fait nuit, il y les étoiles qui brillent pour éclairer nos chemins, lorsque le soleil se lève les cauchemars et la plupart des peurs prennent fin. Enfin, en plein jour, il y les nuages, qui vaguent à l'horizon, poussés par le vent de la liberté, expliqua Ginny en regardant Ama de ses yeux bruns.

— Ton père a raison, après tout dépend du point de vue, tes paroles peuvent être vues comme un renouveau, comme elles peuvent être vues comme la fin, fit remarquer Ama en levant ses yeux vers le ciel.

— Vu sous cet angle oui... C'est étrange, savoir que je peux parler de choses comme ça avec quelqu'un, commenta Ginny. Avec mes frères ce n'est pas tellement possible.

— Surtout quand trois d'entre eux prennent tout à la rigolade, renchérit Ama avec un sourire compatissant.

Ginny se contenta de sourire et se laissa tomber dans l'herbe douce, Ama fit de même et toutes deux restèrent ainsi, à contempler le lever du soleil, l'effacement de la nuit, la disparition des étoiles, l'apparition du ciel bleu et des nuages blanc.

Savourer cet instant fut une excellent idée pour Ama, voir ainsi les couleurs roses et oranges du matin s'effaçaient pour laisser place au bleu du ciel chaleureux, voir tout ceci la rassura, sans qu'elle ne sache pourquoi. Peut-être parce que cela lui faisait oublier ses rêves ? Malheureusement son dernier lui revint en mémoire, que signifiait ces paroles ? Pourquoi y avait-il de nouveau cette maudite histoire de serpent ? Quel était le rapport avec le soleil et les étoiles ? Pourquoi devait-elle rêver de choses incompréhensibles qui se révèleraient sûrement fausses ? Mais si elle l'espérait que tout cela soit juste un rêve ordinaire, son cœur, lui, savait qu'il y avait une part de vérité, sa vie avait tant été chamboulée qu'elle croyait à tout, voyait une part de vérité dans chaque mensonge, ou peut-être devenait-elle folle tout simplement ?

— Il faudrait peut-être retourner au dortoir, pour récupérer nos affaires avant d'aller au buffet, déclara alors Ginny sortant Ama de ses pensées.

L'Hypnotiseuse acquiesça d'un signe de tête et se redressa avant d'aider Ginny à faire de même. Elles refirent donc le chemin inverse, avec bien plus de précautions, cette fois-ci les professeurs étaient debout, elles faillirent même être vu par McGonagall, mais par pur chance cette dernière avait été accosté par Chourave, elles avaient donc pu filer jusqu'à la tour des Gryffondor et montaient les sept étages pour arriver essoufflées dans la salle commune.

Par chance, personne n'était encore dans la salle commune, elles montèrent donc au dortoir pour récupérer leurs sacs et redescendirent en attendant l'heure de pouvoir sortir sans être considérées comme « délinquantes ».

Lorsque cette heure vint, elles ne se firent pas prier pour aller dans la Grande Salle où elles saluèrent Luna avant d'aller s'asseoir avec appétit.

— Au fait, je viendrai voir les sélections, fit Ama pendant que la Grande Salle se remplissait.

— Super ! Tu vas voir les bras cassés de l'année, plaisanta Ginny.

Ama aurait bien aimé répondre, mais elle fut interrompue par l'arrivée de chouettes et hiboux, l'un fit tomber un colis devant Ginny avec une lettre, tandis qu'Ama, elle, écopait de trois chouettes qui lui donnèrent toutes une lettre, l'une des trois chouettes, une chouette harfang, déposa également un colis avant de s'envoler.

— Tu es gâtée aujourd'hui ! fit Harry en arrivant suivit de Ron et d'Hermione.

— Trop à mon gout, marmonna Ama tandis que Ron recevait également une lettre.

Ama déplia une première lettre, celle accompagnée d'un colis, et commença à la lire tandis que Ron et Ginny faisaient de même, mais alors qu'ils lisaient avec tranquillité, ils s'écrièrent d'une même voix :

— MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE !

La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant