La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.

Chapitre VIII :

Presque la totalité des élèves de Gryffondor s'étaient tournés vers les trois crieurs, mais aucun d'eux ne leur prêta la moindre attention, tous étaient trop abasourdis par ce qu'ils venaient de lire.

— Est-ce que vous avez lu la même chose que moi ? demanda Ginny à son frère et Ama.

— Si toi aussi tu as lu que Caeta et Percy étaient actuellement chez nous et qu'ils resteraient jusqu'à la fin des prochaines vacances minimum alors oui, répondit Ron sa voix tremblante de colère.

— C'est quoi cet enfer ! gémit Ginny.

Ama quant à elle ne disait rien, elle ne parvenait pas à détacher ses yeux de la lettre qu'elle lisait en boucle et en boucle à la recherche de « c'était une blague » mais non, cela ne vint pas.

« Chère Ama,

Je t'écris pour te dire que je suis actuellement chez les Weasley, cette famille dont tu louais les louanges lors de notre dernière conversation. Je dois bien avouer que tu avais raison et qu'ils sont...Gentils. Mais passons, Mr. Forkle nous a viré de cet endroit, Alluveterre, le fameux Colibri est arrivé avec ses amis du jour au lendemain et nous avons été obligé de déménager, pour des raisons que je ne citerais nous n'avons pu aller dans mon ancienne maison. Ace a donc émit la possibilité de venir dans le monde des sorciers, donc nous voilà, moi, ton frère, Silver et Lise.

J'attends avec patience les vacances, je pense que nous devrons parler, je sais bien qu'Ace t'as parlé de votre père disparu.

A très bientôt,

Caeta. »

— Non, mais le cauchemar, gémit Ama d'un gémissement aigu.

— Quelle horreur...Avec un peu de chances les jumeaux vont la faire partir ! fit Ron avec espoir.

— Laisse tomber, George m'a dit qu'elle stoppait toutes leurs blagues, qu'elle les voyait venir, elle est maline apparemment, marmonna Ginny contrariée.

Puis sans un mot, la benjamine des Weasley se leva, le colis sous le bras, et quitta la Grande Salle à grandes enjambées, Ama, quant à elle, ouvrit le colis, c'était juste la boite d'oreille à rallonge qu'elle avait oubliée, si c'était réellement Caeta qui lui avait envoyé, elle avait dû juger cela inapproprié. Mais en les voyant, Ama se dit soudainement qu'elle en aurait peut-être bien besoin.

L'Hypnotiseuse se leva à son tour, elle mit les deux lettres restantes, qu'elle n'avait plus le temps de lire, dans son sac en bandoulière avant de prendre le colis dans ses bras et de quitter la Grande Salle pour aller poser les oreilles à rallonge dans son dortoir.

Elle monta très vite les sept étages et posa la boite sur son lit avant de ne redescendre les sept étages pour assister à son premier cours de la journée. Défenses contre les forces du mal, Rogue allait leur parler des détraqueurs et Ama était quasi sûre qu'elle n'écouterai rien trop perdue dans ses pensées et ses soucis.

Et elle avait bien raison, lorsque la fin de la journée sonna, elle était tant préoccupée par cette lettre qu'elle n'avait pas fait ses leçons et s'était retrouvée à les faires dans les tribunes de Gryffondor durant les sélections. Et dire qu'elle avait du mal à se concentrer aurait été un bel euphémisme avec Lavande qui hurlait à la mort : ALLER RON !

Elle criait avec tant d'ardeur qu'Ama commença à se demander si cela ne couvait pas quelque chose, elle ne chercha pas et retourna à ses leçons. Dire ce qu'était un détraqueur était assez simple, une sorte de fantôme glissant dans le vide sans visage qui aspirait la joie et les bons souvenirs de ses victimes, bon, elle aurait pu faire plus complet, mais son esprit était trop embrouillé. Elle fit rapidement ses autres leçons et leva enfin les yeux pour voir Ginny marquait un but contre Cormac McLaggen, un garçon blond avec un certain charme mais si agaçant, cet agacement ne semblait pas déranger les filles qui gloussaient dès qu'il les regardait, chose qui irritait Ama au plus haut point.

Malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à se concentrer sur les sélections, son esprit ne cessait de dériver et son regard se perdait dans le ciel, tout ce qu'elle savait à la fin c'était que les sélectionnés étaient Ron, Harry, Ginny, une dénommé Demelza, Katie et elle n'avait pas retenu le nom des deux batteurs. Lorsqu'elle descendit de la tribune, elle vit Lavande fonçait dans les bras de Ron sous le regard courroucé d'Hermione.

— Je crois que tu as une touche avec Cormac, lui dit-elle en s'approchant lorsqu'elle vit le regard qu'il dardait sur elle.

— Je n'en veux pas de Cormac ! Il est trop...Imbu de lui-même, répondit-elle avec humeur.

— Bah bon courage pour t'en dépêtrer, je crois que quand il veut quelque chose, il l'a.

Sur ce, Ama partie féliciter Ginny qui semblait pourtant abattue, Ama n'eut même pas besoin de demander la cause de cet abattement. Elle aussi pensait à la lettre du matin, l'Hypnotiseuse resta donc à ses côtés, signe de réconfort silencieux, avant qu'elles ne retournent dans leur salle commune où personne ne se trouvait, tous devaient être dans la Grande Salle en train d'acclamer les sélectionnés.

— Je hais les débuts de semaine ou je n'ai pas le moral, souvent ça prédit une semaine pourrie, bougonna Ginny en s'affalant dans un fauteuil près de la cheminée. Tu as ouvert tes deux autres lettres ?

— Non, je n'avais pas le moral non plus, si je viens avec vous aux vacances ça va être l'enfer, murmura Ama en s'installant dans un fauteuil.

— Ho que oui tu vas venir ! Tu es la seule qui pourra tenir tête à ta mère ! fit Ginny le regard flamboyant.

— Oui cheffe.

Ginny hocha la tête comme satisfaite et ferma les yeux pendant qu'Ama dépliait sa seconde lettre.

« Chère petite sœur,

J'ai l'horreur de te dire que Caeta est chez les Weasley avec nous, je t'épargne les détails étant donné qu'elle te fait également une lettre. Crois-moi, je ne voulais qu'elle vienne, mais pour des raisons inconnues elle ne peut pas retourner dans le manoir, c'est désespérant. Je ne crains que tu subisses un interrogatoire, te dire qu'elle ne pose des questions à personne serait tellement bien ! Malheureusement les jumeaux subissent un interrogatoire, Molly et Arthur aussi, je crois qu'ils souffrent intérieurement et que les jumeaux veulent lui faire pousse des pustules sur le visage, mais elle échappe à tous leurs pièges ! C'est incroyable ! Dis-toi que ça ne fait qu'une semaine que nous sommes là et que les jumeaux sont déjà épuisés par elle au passage.

Bref, j'espère que tout va bien pour toi, j'ai hâte que les vacances viennent j'ai plusieurs choses à t'annoncer. Mais un conseil, restes sur tes gardes, le ciel se noircit de jour en jour et les étoiles commencent à avoir du mal à briller.

Bisous,

Ace.

P.S : J'adore les hiboux, c'est fou comme ils vont plus vite ! »

Ama soupira, Ace ne lui apprenait rien de nouveau, mais il avait éveillé sa curiosité, quelles étaient ces choses dont il voulait lui parler ? Malheureusement, son esprit ne chercha pas à comprendre et se repencha sur la partie « le ciel se noircit de jour en jour et les étoiles comment à avoir du mal à briller » était-ce devenue une manie de parler par énigme en ce moment ? Entre son rêve et la lettre d'Ace, qui lui paraissaient bien trop proche à son goût, l'Hypnotiseuse aura-t-elle une journée sans stress ou question ?

Ama soupira et rangea la lettre en sortant la dernière marquée de l'écriture de Fred. Elle décida de ne pas l'ouvrir aujourd'hui mais demain, son moral était trop bas pour qu'elle ne puisse savourer ce qu'il lui avait écrit, même s'il n'y avait aucun doute sur le contenu de sa lettre ; Caeta.