La Magie du Silence. Tome III : A la lisière de la guerre.

Chapitre XX :

La discussion qu'Ama avait eu avec McGonagall avait tournée en boucle dans sa tête, elle avait passé la soirée à veiller chaque réaction, et chaque comportement des élèves qui passaient dans la salle commune, démontrant énormément un côté lunatique, Ginny et Neville avaient posés des questions. L'Hypnotiseuse avait alors ressentie le besoin de leur dire, ce qu'elle avait fait sans aucun détour, les deux Gryffondor parurent surpris au début, mais après ils avaient tournés leurs regards vers les élèves et en avaient conclus que McGonagall avait raison, le stress et la tension émanaient de chaque élève, du plus jeune au plus âgé.

Ils n'avaient pu en discuter plus, Harry, Ron Hermione et Lavande étaient arrivés, Harry rejoignant Ginny, Ron toujours Lavande collée à lui et Hermione le nez plongé dans un livre, ne voulant pas leur en parler Ama avait fait signe à Neville et Ginny de ne rien dire. Si les trois amis étaient attentifs ils finiraient bien par comprendre que quelque chose n'allait pas au sein des maisons.

La nuit était donc venue, le sujet n'était pas réapparu et Ama avait été une nouvelle fois prise d'insomnie. Le regard fixé sur la fenêtre du dortoir, ses yeux virevoltant entre les étoiles et la lune, dans le vain espoir d'y voir plus clair, mais rien n'était venu. Mis à part le sommeil qui avait enfin décidé d'accorder du répit à l'Hypnotiseuse.

Mais cette nuit fut différente des autres, la petite voix de son esprit hurlant de nouvelles paroles.

« Les temps sont sombres,

Les cœurs brillent dans la pénombre,

Certains font preuve de bonté,

D'autres de cruauté,

Choisir entre bien et mal est devenu le défi,

Mais tous veulent ignorer ce souci,

Oubliant le danger, ils vivent en plein déni,

Seules les étoiles sauront illuminer leurs esprits. »

L'Hypnotiseuse se réveilla alors en sursaut, le dortoir était toujours plongé dans le noir, elle put donc se permettre de trembler, de toute façon ce n'est pas comme si elle contrôlait ceci.

Pourquoi fallait-il que tout cela soit vrai ? Pourquoi cette petite voix avait raison ? Les cœurs cruels et bons, c'était vrai, les sorciers et elfes qui devaient choisir entre le « bien et le mal » c'était vrai, choisir entre vivre libre ou vivre dans la peur, mais ils ignoraient tous ce choix et vivaient dans le déni, se disant que tout ceci se réglerait un jour et que le Ministère ou le Conseil pour les elfes, régleraient tous ces problèmes. Comme s'il suffisait d'un coup de baguette pour que la guerre prenne fin, mais bon sang ils ne vivaient pas dans un conte de fée ! S'ils voulaient la paix ils allaient devoir faire la guerre avant !

Mais ces tourments étaient bien petits à côté de la question qu'Ama se posait, quel était ce fichu rapport avec les étoiles ?! Était-ce une métaphore ? Logiquement oui, mais plus rien ne semblait logique dans la vie d'Ama depuis qu'elle connaissait les sorciers.

— Rah j'en ai marre ! gémit-elle en laissant sa tête retomber sur l'oreiller les mains sur le visage.

Elle en avait assez d'avoir des rêves étranges que personne d'autre n'avait ! Assez d'avoir une vie compliquée alors qu'elle pourrait avoir une vie d'adolescente normale. Mais à quoi bon se morfondre sur son sort ? Sa vie était telle quel, elle ne l'avait pas choisie, mais elle l'aimait bien tout de même, elle n'était pas rose, mais changeante, elle pouvait être ensoleillée comme elle pouvait se révélait pluvieuse, sa vie était une sorte de ciel, changeant au rythme des saisons, définit par le temps et la météo, oui c'était cela un ciel. Les nuages étaient les rencontres indésirables et les soucis, s'évadant doucement de sa vie, et les personnes qui restaient auprès d'elle étaient les étoiles, parfois invisibles, mais toujours présents. Au moins voir la vie sous cet angle lui redonnait de l'énergie pour affronter cette journée qui ne serait pas rose, elle commençait par cours de sortilèges, mais le suivant était cours de potions, à moins que par miracle Slughorn soit absent, ce qui ne risquait pas d'arriver deux jours d'affilé.

Elle se leva donc et s'habilla, lorsqu'elle constata que le soleil commençait à se lever elle quitta le dortoir puis la salle commune avant de descendre les sept étages pour aller dans la Grande Salle. Grande Salle où elle vit Luna déjà assise à sa table, étant donné que personne n'était présent elle alla s'asseoir à côté d'elle en silence.

— Déjà réveillée ? lui fit Luna tournant ses grands yeux bleu vers elle.

— Rêve farfelu, encore, répondit Ama. Et toi ?

— J'ai entendu des bruits, donc je suis descendue, mais il n'y avait personne et voilà.

— Ho bien. Au fait faut que je te parle de quelque chose ! reprit Ama avant de lui expliquer sa discussion avec McGonagall, lui demander de garder ça sous silence.

— Il est vrai que les Serdaigle sont en période de doutes, ils doutent dès qu'ils répondent, chaque action est douteuse pour eux maintenant, confia Luna d'au air sérieux qui parut miraculeux à Ama.

— Les temps sont vraiment sombres alors...

Luna hocha la tête et reprit son air rêveur tandis que la Grande Salle commençait à se remplir, Ama se leva et alla à la table de Gryffondor attendant Ginny qui arriva rapidement, elle eut air affolée, mai lorsqu'elle vit Ama elle parut se détendre et alla s'asseoir à côté d'elle en souriant.

— Arrête de partir tôt le matin, je vais finir par croire qu'on te kidnappe, plaisanta-t-elle.

— Désolée, j'ai parlé à Luna de tu sais quoi, fit Ama en se servant une tartine.

— On doit vraiment garder ça sous silence ?

— Si possible, je ne pense pas que McGonagall veuille que ça se sache, répondit Ama pensive.

— Bien. Je vais t'avouer que ça fait bizarre de savoir quelque chose qu'Harry, Ron et Hermione ne savent pas, mais ça me procure une certaine satisfaction, dit-elle en riant.

Ama n'eut pas le temps de répondre qu'une nuée de chouettes arriva, une lettre tomba devant l'Hypnotiseuse, reconnaissant l'écriture de Fred, Ama eut un sourire, au moins aurait-elle une bonne chose dans ces jours de plus en plus sombres.

« Chère Amanounette,

Pour faire comme d'habitude, la routine est toujours d'actualité, nous avons officiellement Zonko comme petit commerce, si jamais tu veux passer lors d'un week-end à Pré-Au-Lard préviens je ferai en sorte d'y être.

Pour en venir à un autre sujet, Silver commence à avoir le contrôle sur elle-même, mais elle reste tout de même distante, Lise sort enfin de la chambre et s'attache à mes parents (vous avez tous envie de nous les voler ou comment ça se passe ?). Ace il est comme d'habitude, très occupé à me fusiller du regard, mais il part souvent en « expédition » pour voir une dénommée Ashley...Tu connais ?

Voilà, rien de bien important, mais nous n'avons plus de nouvelles de Caeta. Même si tu nous a dit qu'elle avait disparue, mes parents entretiennent l'espoir de la revoir pour lui demander des explications.

Remus et Tonks ont aussi retrouvés les traces de Greyback, chaque jour il se rapproche un peu plus de chez nous, je ne veux pas t'inquiéter, mais George a dit que je risquais gros si je te cachais ça, libre à toi d'en parler à Ginny et Ron ou non.

Je crois que c'est tout ce que j'avais à dire. Mais, Ace ne veut pas t'envoyer une lettre pour te dire une phrase, donc je l'en occupe à sa place :

Les temps sont sombres Ama, les elfes dans les Cités Perdues commencent à se monter la tête, le Conseil perd peu à peu la puissance au contraire de la peur qui prend possession des elfes. Ils se disputent pour un rien, et se plaignent pour tout. Le Cygne Noir n'est pas très efficace non plus apparemment, à part découvrir qu'un dénommé Alvar Vacker est en réalité un Invisible.

Bisous, en espérant que tu ne te monteras pas encore plus la tête,

F.W

P.S : Grâce à une oreille à rallonge j'ai pu épier une conversation entre ma mère et Remus, ils disaient que la deuxième guerre commençait et qu'il était temps de se préparer, je ne crains que les vacances de Noel ou de Pâque au plus tard ne se transforment en camp militaire. »

Malheureusement, au lieu d'éterniser un sourire sur le doux visage d'Ama, cette lettre ne fit qu'accentuer ses craintes.