Confinement II

2.

Franck, je l'ai rencontré il y a trois ans quand je me suis inscrit en club de sport. Mon arrivée à Paris a sonné un peu comme un nouveau départ et j'ai eu envie de changer d'apparence. De ne plus être gras, mais de me sculpter un corps plus agréable à regarder, parce qu'il faut le dire, il y a quand même beaucoup d'hommes beaux dans ce bas monde, pour notre plus grand plaisir. Bref, au début j'étais un peu perdu, je ne savais pas comment m'y prendre. J'ai donc voulu faire comme les autres et commencer par le banc de musculation. J'ai eu les yeux plus gros que mes bras et j'ai failli m'étouffer en recevant la barre sur le thorax, incapable de la relever. C'est Franck qui est venu à mon secours et ceci a marqué le début de notre amitié. Il est en quelque sorte devenu mon coach personnel, me montrant comment utiliser les machines, quels exercices faire, pour enfin réussir à me dessiner un corps qui ressemble à quelque chose. Aujourd'hui je sais me débrouiller seul, pourtant quand nous faisons du sport ensemble il a toujours un œil sur moi, pour corriger mes défauts.

– Tu ne soulèves que ça ?

Ah oui, il est aussi celui qui me pousse à me dépasser. Je ne suis pas un fanatique de la musculation, une fois que je réussis à soulever un certain poids je suis satisfait. Franck est là pour me dire de prendre des haltères plus lourds, ce qui m'énerve toujours au début mais ensuite je le remercie.

– Tu m'assures au banc ?

Je ne me lasse pas de regarder son corps. C'est l'avantage de cette salle personnelle, on est entre nous, on fait du sport en caleçon et en baskets, rien d'autre. Franck est blond, très peu poilu. Pas imberbe, mais vu qu'il est blond on voit à peine ses poils. Il a des bras imposants, des pectoraux bien solides, de ceux qui donnent envie de toucher, un ventre plat, des bonnes cuisses. Je dois l'aider, je suis obligé de le regarder, et je devrais penser à autre chose parce que, je le rappelle, je suis en caleçon. Mais depuis le premier confinement il n'y a plus ce genre de gêne entre nous. Pendant l'effort, je bande franchement, lui aussi. Et si nous ne sommes pas nus, c'est que nous avons deux autres invités et que nous ne savons pas encore s'ils seront dans le même délire.

– Bon, on va peut-être leur laisser la place.

Nous attendons que nos entrejambes se calment avant de sortir de la pièce, en sueur. Je laisse Franck profiter de la douche en premier.

– Vous pouvez y aller.

On peut difficilement être plus de deux dans ma salle de sport privée. Pour ce début de confinement on va laisser Sébastien et Damien pratiquer ensemble. Ensuite, évidemment, ce sera selon les envies et les disponibilités, puisque nous sommes quand même tous officiellement en télétravail.

– Tu viens ? On va reprendre les bonnes habitudes tout de suite.

Discrètement j'entre dans la salle de bains. Franck est devant moi, jambes écartées, mains sur les hanches, sexe dressé. Je me mets à genoux et je commence à lui faire plaisir. C'est une habitude contractée pendant le premier confinement. Après le sport les hormones sont à leur maximum, nous sommes excités, il faut soulager la bête. Et je ne refuse jamais de faire du bien à celle de Franck. Elle me remplit totalement la bouche, c'est un vrai bonheur et j'accepte de tout recevoir de sa part, puisque j'aime quand ça coule au fond de ma gorge.

– Toujours aussi bon, Matthieu.

Je peux me finir à la main pendant qu'il part prendre sa douche. Il n'y pas de réciprocité, ce qui ne m'embête pas du tout. Satisfaire un tel mâle est largement suffisant pour moi.