Confinement II

18.

Voilà un peu plus de deux semaines que nous sommes ensemble. Je ne pouvais pas rêver mieux comme ambiance. C'est quand même toujours un risque d'accepter des colocataires, avec lesquels on est vingt-quatre heures sur vingt-quatre, confinement oblige. Mais ils sont tous sympas et ce n'est pas désagréable de mater des beaux mecs bien foutus, en permanence.

– Je vais casser l'ambiance mais ça commence à me gonfler.

– De quoi tu parles, Damien ?

– Se masturber c'est bien, mais personnellement c'est pas suffisant pour moi.

– Tu veux te taper une pastèque ?

C'est à cause de ce genre de question que parfois je me demande si nous ne sommes pas simplement de gros pervers.

– Non, j'aimerais plus.

– Dis-nous ce que tu veux ?

– Franchement, une bonne pipe. J'en ai déjà eu dans ma vie, mais pas toujours géniales. Pourtant, quand c'est bien fait c'est agréable.

– Mon ex le faisait super bien. Pas assez souvent, c'était une sorte de cadeau pour mon anniversaire, ou pour fêter quelque chose.

– Ouais, ça devrait être beaucoup plus régulier.

– Toi tu dois en profiter souvent, Matthieu.

– Sans doute plus que vous. Enfin, c'est souvent moi qui fais plaisir.

On peut vraiment tout se dire...

– Et c'est un délice quand il s'y met.

Sébastien et Damien arrêtent ce qu'ils sont en train de faire pour regarder Franck.

– Il t'a déjà sucé ?

Ceci devait rester notre petit secret. Mais bon, je ne lui en veux pas, disons qu'on n'a pas de secret à avoir avec nos invités.

– Ouais, plusieurs fois. Attention, on devient vite accro. Parce qu'il aime ça et il le fait à la perfection.

Les regards se tournent vers moi.

– J'avoue, personne n'a jamais été déçu.

Puis nous continuons, sans rien dire pendant un long moment. Jusqu'à ce que je brise le silence, à la surprise générale, puisqu'on s'attend plutôt à ce que ce soit Franck qui dise ce genre de chose :

-Damien, tu veux essayer ?

– Euh, je ne sais pas trop. Ça fait un peu gay quand même.

– Comme tu veux. On est entre nous et rien jamais ne sortira de cet appartement. Mais bien sûr on ne force personne.

– Du coup, moi j'ai envie.

Je vais donc m'occuper de Franck. C'est assez excitant devant les deux autres.

– T'abuses, mec. Tu fais exprès de gémir fort.

– Non, je vous assure que c'est excellent, je ne joue pas la comédie. Je ne sais pas ce qu'il fait avec sa langue, ses dents, mais il est hyper doué, je prends mon pied.

Sébastien et Damien ne regardent plus le porno. Moi j'ai l'impression de tourner une publicité pour les inciter à essayer. Je ne sais pas trop pour quoi je passe, sans doute une traînée, mais je m'en fiche. C'est bon de faire plaisir à un mâle et de le sentir heureux dans ma bouche. Il n'y a pas beaucoup de suspense, je pense que les deux autres seront vite convaincus. On ne sait pas pour combien de temps encore nous sommes enfermés et il faut bien s'amuser...