Confinement II

13.

Le temps file assez vite, que ce soit la semaine quand nous sommes en télétravail, ou le week-end. Chaque jour nous faisons chacun plusieurs séances de sport. C'est ce qui est pratique quand on a les appareils nécessaires à la maison, il n'y a pas besoin de faire tout d'une traite. Nos exercices s'étalent sur toute la journée. Ce qui veut dire que nous ne prenons plus la peine de nous doucher chaque fois que nous avons utilisé la salle. Mon appartement sent fort le mâle, la transpiration et aussi le sperme. Car nous consacrons également beaucoup de temps à la masturbation. Finalement, ce à quoi nous nous consacrons le moins, c'est à manger !

– Et toi Franck, tu n'as pas raconté ta première fois.

– Bah, j'avais dix-sept ans.

– Waouh, avec une copine du lycée ?

– Oui. Elle est venue à la maison un soir où mes parents n'étaient pas là. J'avais organisé une soirée romantique, avec des bougies partout, et des pizzas.

– C'était votre première fois à tous les deux ?

– Ouais. Je ne sais pas lequel était le plus stressé. Nous en avions vraiment envie, j'étais amoureux et elle aussi, par contre nous ne savions vraiment pas comment faire. Il était clair que cette soirée devait se finir au lit, mais il y avait énormément de gêne entre nous.

– C'est toi qui as commencé ?

– En fait, on s'est mis à s'embrasser. Ensuite les choses se sont faites plutôt naturellement. On est monté dans ma chambre, on a commencé à se déshabiller. Punaise, quand je l'ai vue seins nus je suis devenu dingue.

– Génial, et ensuite.

– On s'est retrouvés nus, bien sûr. On s'est touchés, caressés, pendant longtemps, on avait peur de franchir le pas. Je suis entré doucement en elle. Je crois qu'elle a eu mal, mais nous avons continué.

– La première fois idéale.

– Pas tout à fait. Nous étions en pleine action, moi je n'étais pas loin de jouir mais je faisais tout pour me retenir, je voulais que ça dure. Et au moment de l'explosion, mon père est entré dans la chambre.

– Quoi ?

– Ouais. On avait mis la musique, je n'ai rien entendu. Et puis, j'étais concentré sur bien autre chose. J'étais en train de me vider quand il a ouvert la porte.

– Comment il a réagi ?

– Il est resté plusieurs secondes, voire minutes, sans bouger. Puis il a refermé la porte.

– La honte !

– Ouais. Je peux te dire que ma copine s'est vite rhabillée pour repartir. Mes parents m'attendaient dans le salon pour une discussion.

– Quelle horreur !

– Un long discours sur le sexe, comme quoi il faut se protéger, il faut être gentil avec les femmes, toujours avoir leur consentement... des tas de consignes. Ils étaient à la fois embarrassés et sérieux. Moi, je souriais bêtement. Je venais de faire l'amour pour la première fois, je venais d'avoir un orgasme de dingue, j'étais heureux.

– Tu ne t'es plus jamais fait surprendre ?

– Si, plus tard par des potes, pendant des soirées, c'est moins grave. J'avoue que je ne faisais pas très gaffe, on m'a même dit que si je ne voulais pas être surpris, il suffisait de fermer la porte de la chambre à clé.

– C'est clair.

– Et vous, on vous a déjà surpris ?