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Je suis seul à faire du sport avec Sébastien. J'aime bien avoir mes trois coaches personnels. Je m'arrange pour passer du temps avec chacun puisqu'ils ont tous des conseils différents à me donner pour que je sculpte encore mieux mon corps. Et ça, c'est un travail sans fin, il faut sans cesse entretenir et perfectionner ce qui a déjà été fait.

– On va quand même loin dans nos délires.

– Tu as déjà mauvaise conscience ?

– Je ne pensais pas faire ce genre de chose un jour.

– Tu n'en as jamais eu envie ?

– J'étais curieux, certes, mais non, ça ne me faisait pas fantasmer.

– Tu regrettes ?

– Je n'ai pas dit ça.

– Tu as pris du plaisir ?

– Oui.

– Bon, alors le reste on s'en fout. Tu ne vas pas te découvrir gay pour autant. On s'amuse, on prend notre pied, le reste n'a vraiment aucune importance.

– Tu avais planifié tout ça ?

– Non, vous êtes là parce que vous avez demandé, pour profiter des appareils de sport. Évidemment, vu la manière dont les choses se sont passées pendant le premier confinement je me doutais que nous allions y venir.

– Ah ouais ?

– Bah, à la main c'est bien, mais comme on l'a vu ce n'est pas suffisant. Quand on est seul on n'a pas le choix, à moins d'utiliser des objets. Quand on est à plusieurs, il y a d'autres possibilités à explorer.

– Donc nous ne sommes pas simplement des pervers.

– Non, le sexe de cette manière ce n'est pas pervers. L'essentiel c'est de prendre du plaisir. C'est certainement le dernier bonheur gratuit qui existe, il faut en profiter.

Je ne sais pas pourquoi je m'acharne à déculpabiliser les hétéros, de toute façon je sais qu'ils n'ont mauvaise conscience que lorsqu'ils sont calmés et que dès qu'une nouvelle envie se présentera, nous referons des cochonneries, presque sans limites.

– T'es cool en tout cas. Tu nous héberges, tu nous supportes et en plus tu nous divertis.

– Il faut bien un peu de positif dans cette période difficile.

Qu'est-ce que je peux raconter comme banalités pour justifier ce que nous faisons et essayer de le rendre complètement normal.

– Tu cours de plus en plus longtemps.

Je commence à connaître les habitudes de chacun et Sébastien je sais qu'il n'est pas un fan du tapis de course.

– Bah, on picole quand même tous les soirs, bière ou autre chose. Il faut que je dépense ce surplus. Normalement je joue aussi au foot, au basket et je fais de la natation. Là je dois compenser uniquement avec la course.

– C'est chiant quand même de garder un beau corps.

– Tu serais aussi disposé à nous faire plaisir si nous étions des gros boudins ?

Oups, je préfère ne pas répondre à cette question. Je crois que la réponse est négative. Et je dois aussi avouer que si je veux avoir un beau corps c'est pour réussir à me taper des beaux gosses. Il faut être à la hauteur quand on veut s'amuser avec un certain type de mec, c'est toujours du donnant-donnant.

Confinement IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant