11.

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Avec Franck, Damien et Sébastien, quand nous étions ensemble à la salle de sport, nous n'avions toujours que des banalités à nous dire. D'abord parce qu'on ne se connaissait pas très bien, même si j'en ai appris beaucoup sur Franck pendant le premier confinement. Et puis, nous n'avions pas beaucoup de temps, avec un sujet tout trouvé : le sport... Là, évidemment, enfermés à quatre, tout est différent. Il faut discuter presque toute la journée, donc on se confie de plus en plus facilement. Les sujets d'actualité ne sont pas très variés : élections américaines et covid, voilà on a fait le tour.

– Je me demande ce qui est le plus stressant : la première fois avec un mec ou avec une fille.

– C'est différent, mais j'imagine que dans les deux cas on est nerveux.

– Il nous faudrait un vrai bisexuel pour savoir. Matthieu, t'as jamais couché avec une femme ?

– Non, l'expérience ne me tente pas.

– Comment s'est passée ta première fois ?

– Tout dépend de quoi tu parles. Les premiers mecs avec qui j'ai fait des plans, c'étaient principalement des fellations. Là ce n'est pas trop difficile, il n'y a pas énormément de stress. La vraie épreuve c'est la première sodomie.

– T'es actif ou passif ?

– Passif, dès l'origine. Enfin au début ce n'était pas un choix, le mec qui m'a dépucelé ne s'est pas posé la question. Après, j'ai tenté d'être actif avec certains mais définitivement je préfère me faire prendre.

– Comment c'était ?

– Brutal. J'avais dix-sept ans, lui vingt-et-un.

– Waouh, t'étais mineur.

– Oui, mais consentant et je voulais quelqu'un avec de l'expérience. Il m'a juste dit qu'il n'y avait pas trente-six solutions et il a tout enfoncé, doucement mais d'une traite.

– T'as dû morfler.

– J'en avais les larmes aux yeux. Il a continué, bien excité mais quand même attentionné. Officiellement j'avais le droit de dire stop mais malgré la douleur à aucun moment je ne lui ai demandé d'arrêter.

– Ça a duré longtemps ?

– Franchement, je ne sais pas. Moi j'ai trouvé ça long, puisque je devais encaisser. Ensuite le plaisir a pris le pas et je n'aurais pas eu l'idée de regarder l'heure.

– Il est allé jusqu'au bout ?

– Ouais, il m'a fait la totale. Il s'est entièrement vidé en moi.

– Sans capote ?

– J'avoue. Ce n'est pas très malin mais heureusement tout s'est bien passé.

– T'es content de ta première fois ?

– Ouais. Il était beau, viril. J'aurais pu débuter avec un colosse de moins de vingt centimètres, mais finalement c'était une belle expérience. Les jours suivants j'ai continué à avoir très mal au cul et dès que la douleur s'est arrêtée j'ai recommencé.

– Tu les as enchaînés ?

– Quand on découvre un nouveau plaisir, c'est normal d'en avoir tout le temps envie.

– Du coup, là, ça doit te manquer. Je sais que tu as un jouet pour passer le temps, mais sans doute que rien ne vaut un vrai membre.

– C'est vrai, je suis en manque.

Confinement IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant