La Mélodie Du Confinement

Vendre 6 Novembre

Harry

- Stupide chat, je te déteste, marmonnais-je dans ma barbe en mettant mes draps dans la machine à laver.

Ce matin Lucky n'a pas trouvé mieux que de pisser sur mon lit pour me réveiller. Je me suis levé du mauvais pied, hurlant de bon matin contre Lucky, qui est parti se réfugier je ne sais où. Je claque la porte de la machine à laver après avoir mis une petite boule de lessive dedans.

La tête dans le coltard, je me rends dans la cuisine pour me faire un café, après un réveil comme celui-ci j'en ai bien besoin.

En attendant que ma tasse se prépare je parcours les réseaux sociaux, portant un froncement de sourcil qui ne me quitte pas et soufflant toutes les dix secondes. Ce réveil brutal m'a frustré au plus haut point. J'ignore où Lucky est parti mais au moins il ne vient pas trainer dans mes pieds.

Je récupère ma tasse de café, mets quand même un peu de croquettes dans la gamelle de ce monstre qui me sert de chat et vais dans le salon pour regarder la télévision. Dès qu'elle s'allume les premières images de l'actualité agresse mon champ de vision, des nouvelles qui n'annoncent rien de bon encore une fois. Je zappe toutes les chaînes mais elles diffusent toutes la même chose, de rage j'éteins l'appareil et pousse un râle de frustration.

Cette situation me bouffe. Je n'en peux plus de rester enfermé dans ce maudit appartement avec ce stupide chat qui n'en manque pas une. Tous les jours il me fait une connerie mais je l'aime trop, sinon cela ferait bien longtemps que je l'aurais balancé par-dessus le balcon.

J'essaye de contrôler mon agacement mais rien n'y fait alors je finis mon café, et abandonne la tasse sur ma table basse pour aller prendre une douche, peut-être que cela me fera du bien. La journée d'hier fut tranquille bien que mon voisin de palier a écouté de la musique toute la journée, son style musical ne m'a point dérangé. Un vrai contraste quand on regarde comment cette journée commence.

Je me déshabille, éparpillant mes habits partout sur mon chemin, tant pis je rangerai plus tard. Arrivant complétement nu dans la salle de bain, j'ouvre l'eau du pommeau de douche, attends que l'eau se réchauffe quelques instants puis viens me glisser sous le jet d'eau. Mon corps se détend et je balance la tête en arrière en fermant les yeux appréciant la sensation de l'eau chaude sur ma peau. Je souffle de bien-être.

La chaleur m'enveloppe et derrière mes paupières les souvenirs de mon rêve matinal viennent réveiller chez moi cette partie sud de mon corps. Je me mords la lèvre apportant, dans un geste délicat, mes doigts vers mon sexe. Je suis obligé de m'appuyer de mon autre main sur le mur quand j'enroule mes doigts autour de moi pour ne pas flancher directement.

Toujours les yeux fermés et sentant l'eau caresser mon corps, je commence de léger vas et viens qui me font gémir doucement.

Je m'imagine un homme qui jouerait avec moi, j'imagine sa langue qui titillerait le bout de mon gland avant de me prendre complètement en bouche. Je me mords la lèvre pour contrôler mes gémissements, accentuant la vitesse de mes gestes sur mon sexe. Mes jambes tremblent et je suis parcouru de chair de poule bien que je sois toujours sous l'eau bouillante.

La chaleur m'étouffe, me consumant de plaisir. Je suis sur le point de venir.

Mais soudainement l'eau qui rentre en contact avec mon corps est glacée, j'ouvre les yeux brusquement, lâchant par la même occasion mon érection, me reculant complétement à l'opposé de la cabine de douche en hurlant.

- PUTAIN DE MERDE !

Je suis frigorifié et totalement refroidi par mes pensées récentes. Hurlant de rage je coupe l'eau et m'enroule dans une serviette tremblant de froid et des restes de mon plaisir inachevé. Je suis frustré. Je souffle. Je me sèche rapidement et pars m'habiller simplement. Je récupère aussi mon tapis de yoga, si on m'empêche même le plaisir personnel, le yoga devrait réduit ma frustration quelques temps.