Harry
Je traîne des pieds dans tout l'appartement. En pleine nuit, je déambule à la recherche de Lucky qui est encore une fois, passé je ne sais où. Je souffle, fatigué, mais je n'ai plus l'habitude de dormir sans lui, depuis qu'il est là, nous ne nous quittons pas d'une semelle, autant moi que lui.
Je suis sur le point d'abandonner quand en passant de mon salon à ma cuisine, un courant d'air glacial me fait frissonner de la tête au pied. Je fronce des sourcils ne comprenant pas d'où il provient. Je me tourne vers ma baie vitrée quand je vois qu'elle n'est pas complètement fermée, juste poussée légèrement, laissant un passage assez gros pour un chat comme Lucky pour passer.
Je grogne, attrape un plaid et vais, à mon tour, affronter le froid. Mais quand, à la lumière de la lune, je n'ai toujours aucune trace de Lucky je commence à m'inquiéter très fortement. D'un pas précipité, je me penche de mon balcon pour apercevoir le bas de l'immeuble, de peur de voir le petit corps de Lucky en bas. Je souffle, soulagé, de ne rien voir mais cela ne me dit toujours pas où il pourrait se trouver.
Je me redresse, réfléchissant à toute vitesse, évaporant les dernières traces de mon sommeil dans mon esprit. Soudain, je tourne la tête vers le balcon voisin. D'un geste fluide, j'attrape la cloison qui sépare nos deux appartements et fais pivoter mon corps pour me pencher le maximum de l'autre côté sans passer entièrement chez mon voisin.
Je me tiens comme je peux et plisse les yeux pour mieux voir, je scrute lentement le petit espace extérieur puis soudainement, je vois deux billes briller dans la nuit.
- Lucky, chuchotais-je fortement, reviens là !
Les yeux me fixent toujours en clignant de temps à autres mais il ne bouge pas d'un poil.
- Putain Lucky viens ici ! dis-je plus fort mais ne voulant pas crier pour éviter d'alerter mon voisin canon.
Je commence à penser que je vais devoir jouer les acrobates pour aller récupérer ce chat qui n'écoute absolument rien.
- Pourquoi tu t'excites autant pour un chat ?
Je sursaute très violement, manquant de lâcher la rambarde et passer par-dessus mon balcon.
J'apporte ma main sur mon cœur, en me cachant derrière la cloison. Je reprends mon souffle un instant avant de repasser ma tête de l'autre côté et je recule subitement quand je tombe directement dans ce regard bleu à moins d'un centimètre de mon visage.Louis me regarde en rigolant, cachant sa bouche avec ses mains pour étouffer son rire et ne pas réveiller le voisinage.
- Putain tu es con, j'ai failli avoir une attaque!
Louis me lance ce sourire moqueur avec ce regard malicieux, on dirait un enfant comme ça, caché dans un gros pull trois fois plus grand que lui, les cheveux en batailles et des traits juvéniles malgré l'âge qui commence à marquer son visage. Je me rapproche de l'espace qui nous permet de communiquer et lui souris quand il se rapproche aussi.
- Tu ne sais pas dormir sans ton chat ? me demande-t-il moqueur.
- J'avoue, dis-je en levant les mains en l'air en signe de défaite, mais comprends moi dormir dans un grand lit, seul, c'est parfois pesant.
Louis me regarde, plus tendrement et hoche la tête d'un sourire compréhensif, je le vois jeter un œil derrière lui et je comprends qu'il garde un œil sur Lucky.
- Toujours peur des chats ?
A mon tour de me moquer. Il me lance un regard faussement noir mais son sourire ne sait pas camoufler son amusement.
- Depuis que le chat de ma grand-mère m'a dévoré le mollet lors d'une partie de foot entre copains, je les déteste plus que tout. J'avais huit ans et à cause de cette vermine de chat cela m'a value quelques points de sutures et ne plus jouer au foot pendant un mois
- Oh, je comprends mieux tes motivations, mais Lucky est adorable, il ne ferait pas de mal à une mouche.
- Tu dis ça aujourd'hui mais tu rigoleras moins quand on retrouvera ton corps égorgé dans ton lit plein de sang, assassiné par un animal assoiffé de sang.
Je rigole plus fortement mais plaquant mes mains sur ma bouche quand je me rends compte d'avoir ris trop fort. Il est 2h30 du matin après tout. Louis rigole un peu. Puis je replonge mon regard dans le sien
- Tu n'exagèrerais pas un petit peu ?
- A peine, me dit-il en me montrant son pouce et son index qui se touchent presque.
Je ris encore un peu puis le silence finit par nous englober, mais nous ne nous lâchons pas des yeux, se souriant mutuellement. Il finit par briser ce silence en s'appuyant à son tour contre la rambarde mais ne me lâchant pas du regard pour autant.
- Dis-moi quel âge as-tu Harry ?
- Vingt-cinq ans et toi ?
- Vingt-sept ans, je suis le plus vieux, dit-il fièrement, en bombant le torse.
Je rigole de sa bêtise.
- Tu fais quoi dans la vie ? demandais-je curieux
- Eh bien pour l'instant je suis cloîtré ici parce que je fais partie des métiers non essentiels, il hausse les épaules, après tout on n'a pas besoin des entraineurs de foot quand les enfants n'ont pas le droit de venir jouer.
Il me lance un petit regard et je lui souris comprenant totalement ce qu'il vit.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
- Les conservatoires sont fermés et les professeurs de musique se retrouvent au chômage.
- Je me doutais que tu faisais un boulot en rapport avec la musique, un peu déçu que tu ne sois pas une rock star international, mais je vais faire avec ça.
Nous rions tous les deux en nous regardant, toujours hypnotisé par son regard, qui, en cette nuit de pleine lune, laisse apercevoir les étoiles danser dans ses pupilles. Nous continuons de discuter de nos vies respectives et d'énumérer les petites choses qui nous manquent au quotidien.
On finit par se quitter au petit matin quand la fatigue prend possession de nos corps. Je rentre dans mon appartement et me dirige vers ma chambre où je glisse dans mon lit les yeux à moitié fermés, j'ai juste le temps de sentir une petite masse me rejoindre dans les draps et se coller à mon flanc que je tombe de sommeil, en pensant une dernière fois à ce mécheux aux yeux bleus qui vit à quelques mètres de moi.
*
Bonsoir,
Nous retrouvons Harry pour ce nouveau chapitre, il se pourrait que Lucky lui en fait voir des vertes et des pas mûres mais il l'aime quand même ! D'autant plus quand il passe de petit moment comme ceux-là avec son voisin canon !
J'espère que ce chapitre vous a plût ! Qu'en avez-vous pensez ?
Merci à ma correctrice stylinhale
Mathilde
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La Mélodie Du Confinement
FanfictionHarry Styles, 25 ans, professeur de musique dans un conservatoire, habite au 5ème étage, porte 28A. Louis Tomlinson, 27 ans, entraîneur de foot pour les 11-13ans, habite au 5ème étage, porte 28B. Qui a dis que le confinement ne permettrais pas de...