Harry
Je me traine de mon lit à mon canapé, enroulé dans ma grosse couverture, je tiens dans une main une boite de mouchoirs et dans l'autre je tiens ma couverture pour qu'elle ne tombe pas.
Je m'affale dans mon canapé dans un râle, et me mouche une énième fois tout en allumant la télévision. Il doit être le début ou le milieu d'après-midi parce que je tombe directement sur les films de Noël complétement cucul la praline. Habituellement j'adore ça, l'amour à Noël c'est plus beau que tout mais vu les circonstances, ça me donne surtout envie de vomir.
Rageusement je zappe les chaines mais c'est de partout pareil alors je râle encore plus en m'acharnant sur cette pauvre télécommande et dans un ultime geste de colère je bascule sur la page d'accueil de Netflix. J'ouvre le programme en essayant de calmer les battements de mon cœur.
Mais je me fige instantanément quand la première chose qui apparait sur mon écran c'est la série que nous avions commencé avec Louis et cela a le pouvoir de me faire perdre tous mes moyens. Je balance la télécommande à travers la pièce et je l'entends se fracasser contre un mur, mais je n'y prête pas attention.Je me lève avec rage et balance tout ce qui se trouve sur la table du salon à travers mon appartement en hurlant. Je balance les coussins et ma couverture puis je me mets à frapper rageusement contre mon canapé en insultant Louis de tous les noms.
- Connard ! Enculé ! Fils de Pute !
Je hurle à n'en plus pouvoir continuant de taper dans tout les sens, évacuant cette colère et cette tristesse au travers de mes poings qui s'écrasent contre les coussins de mon meuble et de mes larmes qui s'échouent le long de mes joues et de mon cou.
Je frappe, je déchire et je tire sur tout ce qui me tombe sous la main. Je lâche mon dernier cri de rage et m'effondre dans mon canapé en me roulant en boule. J'étouffe mes sanglots comme je peux dans un coussin que je sers fort contre moi, évacuant cette colère et cette tristesse qui prennent possession de mon corps.- Je te déteste ! Je te déteste ! Je te déteste !
Je me répète ces mots comme une chanson à apprendre, une chanson que mon cerveau apprend mais que mon cœur refuse d'apprendre. Mes pleurs se calment, me plongeant dans un silence bien trop bruyant.
Mais je sursaute brutalement quand la sonnerie de mon téléphone sonne dans l'appartement, je me redresse rapidement, la colère coulant encore dans mes veines. Je le récupère sur le plan de travail de ma cuisine et décroche sans regarder qui m'appelle.
- JE PEUX PAS ETRE TRANQUILLE CINQ MINUTES PUTAIN !
Je hurle sur la personne à travers le combiné, quand j'ai fini le silence me répond et j'éloigne le téléphone de mon oreille pensant que la personne a raccroché mais je vois le prénom de ma sœur s'afficher. Merde. Je me racle la gorge en reportant le téléphone à mon oreille.
- Excuse-moi Gemma, dis-je timidement.
- Tout va bien, Harry ? demande-t-elle inquiète.
Je me frotte le front en allant m'assoir sur le canapé.
- Oui tout va bien, pourquoi m'appelles-tu ?
- Harry...
- Gemma, je vais bien, putain, fou moi la paix trente secondes veux-tu !Je m'énerve une fois de plus contre ma sœur, tenant fermement mon téléphone dans ma main et serrant les bords de mon canapé avec force.
- Harry, tu vas te calmer et me dire ce qu'il se passe ! Tu ne t'énerves jamais !
- Bah faut croire qu'il y a une première fois à tout !
- Harry !
- Je t'ai dit que je n'avais rien ! Hurlais-je en camouflant un sanglot qui tente de franchir la barrière de mes lèvres.Je ferme les yeux en me massant la tempe, soufflant profondément pour recentrer mes idées. Mais les larmes sont plus fortes que tout, alors je pleure sans retenue face à ma sœur qui tente de savoir ce qu'il s'est passé mais je suis incapable de lui en parler. Pas alors que tout ce qui sort de mes lèvres ressemblent à des plaintes d'un chiot abandonné.
- Harry, parle-moi je t'en supplie me laisse pas comme ça.
Alors dans un dernier effort, que je puise au plus profond de moi, je lui raconte l'histoire avec Louis. Sans renter dans les détails, je lui raconte les causes de mes hurlements et de mon cœur brisé. Elle m'écoute attentivement me disant de temps à autres, quand je lui permets, des mots doux.
Quand j'ai fini de lui expliquer la cause de mes pleurs, je prends un mouchoir et me mouche bruyamment attendant le point de vue de ma sœur.
- Je pense que tu te trompes, dit-elle et je me fige.
- Pardon ?!
- Ferme ta bouche deux secondes et laisse-moi parler.J'écarquille les yeux face au ton qu'a adopté ma sœur mais ne rechigne pas la laissant continuer ses explications.
- Tu sais j'ai connu, un jeune homme qui a fuis aussi face à ses sentiments, il était jeune et se découvrait, tout cela lui faisait peur mais au bout d'un certain temps il assumait ses préférences et je sais qu'aujourd'hui c'est devenu un homme comblé.
Je ne dis rien comprenant qu'elle parle de moi, de moi à l'adolescence qui cherchait qui il était réellement.
- Je pense que cet homme est aujourd'hui le mieux placé pour comprendre que l'amour ça peut faire peur. Que l'amour ça peut être beau et magnifique mais quand ça nous tombe dessus ça peut devenir très rapidement terrifiant. Tu ne crois pas ?
- Si, dis-je dans un murmure.
- Puis tu ne crois pas que si je n'avais pas laissé Michael revenir, je serais sur le point d'avoir un bébé avec lui ? L'amour ça rend dingue et je peux comprendre que cela puisse faire peur. Je pense que ton Louis a eu peur de ses sentiments.
- Mais ça n'excuse pas d'être parti comme un lâche ! hurlais-je hors de moi à la mention de Louis.
- Je te l'accorde mais cela mérite au moins que tu le laisses revenir, au moins pour s'expliquer.Je me mords l'intérieur de la joue en jouant avec les ficelles de mon bas de jogging.
- Je ne sais pas trop Gemma.
- Harry, tu pourrais passer à côté de l'histoire de ta vie, peut-être que Louis est l'homme de ta vie et cela expliquerait pourquoi tu as ressenti si vite un grand attachement à son égard.
- Peut-être bien, chuchotais-je avec un sourire aux lèvres malgré moi.
- Réfléchis-y, s'il te plait, dit-elle doucement.J'hoche la tête en signe d'affirmation, puis notre sujet dérive vers la réelle raison de son appel. Nous finissons par discuter une bonne part de l'après-midi, finissant par appeler notre mère, bien évidemment je ne lui fais pas part de mes aventures catastrophiques mais de les entendre toutes les deux me met du baume au cœur.
Quand je raccroche, je repense aux paroles de Gemma, je me questionne sur le fait qu'elle a raison ou non mais je finis par comprendre qu'il n'y a que moi qui possède la réponse à cette question. Alors le soir je vais me coucher la tête pleine de question mais un cœur qui en connait déjà la réponse.
Très vite Lucky me rejoint dans le lit et il vient se coller à moi comme il en a pris l'habitude ces deux derniers jours. On se regarde un instant, et en la câlinant je lui demande :- Tu penses que je devrais laisser Louis revenir ?
Lucky me regarde de ses grands yeux sans faire le moindre bruit pendant quelques secondes puis il miaule très doucement en venant encore plus se caler contre moi quémandant des caresses.
- Je crois que j'ai compris.
Et je m'endors en imaginant ce que cela pourrait être s'il revient, Est-ce que cela marcherait réellement entre nous ? Est-il l'homme de ma vie ? Des questions dont je détiens la moitié de la réponse et j'ai besoin de l'autre moitié pour connaître la réponse, l'autre moitié que détient Louis.
*
Bonsoir,Harry se pose des questions et hésite à de nouveaux refaire confiance à Louis, mais il ne connaît pas la version de l'histoire de celui-ci !
J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Qu'en avez-vous pensez ?
Merci à ma correctrice stylinhale
Mathilde
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La Mélodie Du Confinement
FanficHarry Styles, 25 ans, professeur de musique dans un conservatoire, habite au 5ème étage, porte 28A. Louis Tomlinson, 27 ans, entraîneur de foot pour les 11-13ans, habite au 5ème étage, porte 28B. Qui a dis que le confinement ne permettrais pas de...