La Mélodie Du Confinement

Lundi 9 Novembre

Louis

Je retourne tout mon appartement à la recherche d'une unique et dernière cigarette mais depuis maintenant deux heures je suis incapable de mettre la main sur une stupide clope. Et clairement je suis en manque, je vais péter un câble si je ne fume pas très rapidement.

Je finis par arrêter de foutre le bordel dans mon appartement et sors dehors rageusement, vêtu uniquement d'un simple short et d'un t-shirt fin. Le froid me mord la peau mais je m'en fiche j'ai besoin de décompresser. Je commence à faire les cents pas sur mon balcon, insultant la terre entière et surtout ce virus de merde qui me gâche la vie.

Je tape, je griffe, je donne des coups de pieds à tout ce qui se trouve à ma portée, finissant par m'acharner contre le dossier de mon fauteuil enchainant les coups droits et les coups de pieds.

- Louis ?

Sa voix rauque vient caresser mes oreilles mais cela ne me permet pas de sortir de ma torpeur.

- Tu vas bien ?

Brusquement je me tourne vers son côté du balcon et j'aperçois juste sa silhouette derrière la cloison vitrée floue, je le sens hésitant à approcher et je le comprends, m'entendre insulter et taper n'importe quoi ne doit pas apporter énormément confiance. Je me détends un peu, serrant les points pour éviter de les balancer contre le mur.

- Ouais, je, excuse-moi si je t'ai dérangé.

J'essaye de répondre calmement mais je sens dans le ton de ma voix que je reste agressif malgré tout. Je le vois pourtant s'approcher de l'endroit où nous pouvons nous rejoindre plus ou moins physiquement, il passe sa tête de l'autre côté et ses yeux plongent intensément dans les miens, comme un reflex depuis que l'on se connait.

Il me regarde inquiet et moi je détourne les yeux ne bougeant pas d'un millimètre.

- Tu es sûr que tout va bien Louis ?

- Tu peux te mêler de ton cul cinq minutes et me foutre la paix ?!

Je cris, le regardant méchamment, il ne se recule pas pour autant me regardant simplement en fronçant les sourcils. Son regard ne me juge pas, je le vois il cherche juste à comprendre, il est doux et me transperce de la tête au pied. Je m'adouci légèrement, relâchant la pression de mes points. Je plonge mon regard dans le sien.

- Excuse-moi, soufflais-je dans un murmure, je ne voulais pas m'énerver contre toi.

Je lui souris du mieux que je peux mais je sens que mon visage reste crispé, mon sourire doit plus ressembler à une grimace qu'à un sourire.

- Tu devrais essayer le Yoga, dit-il très sérieusement.

Je le regarde un instant, incrédule, puis j'éclate de rire, rejetant la tête en arrière et me tenant le ventre, mes spams de colère se transforment en spams de fou rire. Harry me regarde en souriant, sûrement fier de sa blague, enfin si s'en est bien une. Je me calme un peu et le regarde, souriant et essuyant mes larmes.

- Tu n'es pas sérieux ? dis-je en m'approchant de lui

- Si, me répond-t-il en rougissant, mais j'aurais dû me douter que ce n'était pas ton genre.

- Pas du tout même, mais si tu aurais une ou deux cigarettes à me dépanner, je ne dis pas non.

Je regarde l'horizon, sentant le manque couler dans mes veines, j'agrippe la balustrade de mes mains et la serre fort entre mes mains. Je souffle essayant de me calmer mais la sensation de manque est trop forte.

- Je ne fume pas

Je lui lance un petit regard en coin, un léger sourire sur les lèvres.

- Je sais bien, mais peut-être que par pur hasard tu aurais pu en avoir.