HAGGIE - 2

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↝ La reconnaissance de Maggie ↜

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La reconnaissance de Maggie

Faire la sieste en pleine journée n'est pas une habitude pour Daryl. C'est le début d'après-midi et l'air encore chaud et humide de ce nouvel automne est pesant.

La veille au soir, Eugène les a avertis que la question des latrines devait être rapidement réglée. L'absence d'eau courante pour les toilettes les a forcés à adopter la solution transitoire des latrines (plusieurs fosses creusées à même le sol, autour desquelles ils bricolent un cabanon et une planche percée).

Quelques toilettes sèches sont néanmoins installées pour les publics "sensibles" : les maisons avec des enfants ou des personnes blessées.

Mais ça ne va pas plus loin, personne n'étant motivé à l'idée de s'occuper du traitement de la merde.

Plusieurs habitants se  plaignent.

Eugène trouve une alliée en Dr H., très consciente des problèmes sanitaires que des latrines peuvent entraîner; son expérience des camps de réfugiés parle pour elle.

Mais les pluies torrentielles des deux derniers jours mettent les habitants d'Alexandria face à leurs responsabilités.

Les fosses débordent, certains cabanons, branlants, s'effondrent, et la puanteur se répand, précédant les ridules de boue nauséabonde qui s'étalent sur le terrain. Des insectes bourdonnent déjà, et plusieurs personnes se retournent pour vomir copieusement.

Alors ils agissent. Il faut vider les fosses, les garnir de foin, reconstruire les cabanons.

Ensuite, réfléchir à une solution à long terme.

L'eau ne peut décemment pas être gaspillée pour évacuer les déjections. La ressource est trop précieuse.
Les toilettes sèches et la réutilisation, pour les plantations, du "compost" ainsi obtenu s'imposent.

En attendant il faut nettoyer, et ils s'y mettent tous, avec des pelles et des seaux, remplissant les brouettes, un foulard sur le nez et la bouche pour tenir le plus longtemps possible au milieu de l'odeur écœurante qui pénètre jusque dans la gorge.

Ils se relaient sur les différentes tâches toute la nuit; l'aller-retour avec une brouette chargée à ras-bord d'immondices ressemble à une bouffée d'air pur, à côté du temps passé dans les fosses.

Ils sont obligés de faire une pause peu avant l'aube car la pluie redouble et leurs efforts sont balayés.
Ils prennent quelques heures de repos, histoire de se débarrasser des vêtements trempés et puants bons à brûler.
Personne n'a le cœur à manger mais ils boivent quelque chose de chaud, respirent autre chose qu'un air vicié.

Ils finissent le gros du sauvetage en fin de matinée, sous une petite pluie fine qui s'évapore rapidement avec le lever du soleil.
Ils doivent planifier l'étape suivante.

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