Epilogue

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Ce n'est que cinq jours plus tard que Daryl se décide à rentrer

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Ce n'est que cinq jours plus tard que Daryl se décide à rentrer. Il ne passe ni par Alexandria, ni par la Colline.
Il débarque au Sanctuaire, reprend sa place.

Bannit le nom de Dr H., ne veut plus en entendre parler. Jamais.
Il n'y a que comme ça qu'il pense y arriver.

Les autres s'exécutent. Il ne les repousse même pas violemment, juste cette froideur déterminée.

Il en veut au monde entier, se renferme.

Il accepte de marcher avec Carol, quand elle passe à l'ancienne usine; sous motif de chasser, de nettoyer les rôdeurs ou de relever des collets. Qu'importe le prétexte pourvu qu'il la laisse un peu s'approcher - enfin.

Carol est inquiète. Ils le sont tous.

Ils ont déjà tous perdu beaucoup.

On ne s'en remet jamais complètement, Carol est bien placée pour le savoir.
On évolue, on s'adapte.

Elle marche aux côtés de Daryl, lui laisse de l'espace, respecte son silence.

Finalement il s'arrête au sommet d'une butte, pose son arbalète au sol et s'appuie contre un arbre.
Elle le rejoint, s'adosse près de lui.

Il a le regard perdu au loin, le visage fermé.

Elle suit son regard, reconnait les lieux. A quelques dizaines de kilomètres, à vol d'oiseau, on peut voir la rivière qui fait un coude. Là où Dr H. s'est fait mordre. Et plus loin, au-delà, là où elle est morte...Daryl n'a même pas dit s'il l'avait retrouvée. Personne ne semble pourtant en douter.

Elle inspecte les alentours, repère quelques mégots écrasés au sol, des petits os et d'autres reliefs de repas.

Elle lui parle d'une voix posée, le regard au loin.
- Tu viens souvent ici?
Il ne répond pas.
- Tu te fais du mal, Daryl. Qu'est-ce que tu guettes?
- Tu ne comprends pas.
- Je comprends que tu as besoin de faire ton deuil, tu dois accepter la vérité Daryl, elle est morte...
- Conneries...

Elle soupire et pose sa main sur son bras. Avant qu'elle ne reprenne la parole, il se dégage brusquement et se tourne vers elle, rouge de colère contenue.
- Je ne peux pas faire mon deuil, parce que...parce que...
Elle prend son visage entre ses mains.
- Daryl...
Il résiste mais elle n'abandonne pas, l'entoure de ses bras et le serre contre elle.
Elle sent les hoquets qui secouent son corps.
- ...Parce qu'elle n'est pas morte.
Il finit dans un sanglot étouffé.

Carol se fige, met un moment à intégrer ce qu'il vient de dire.

Elle se détache doucement de lui, le cerveau en ébullition.
Mais quand elle croise son regard, elle comprend qu'il est sincère.

- Mais elle a été mordue...Michonne a dit...tout le groupe l'a vue...tu ne l'as pas trouvée, c'est ça?
Il secoue la tête, se mordille les lèvres.
- Je l'ai retrouvée, elle a bien été mordue. On s'est mis à l'abri, en attendant...son état s'est vite détérioré, malgré le protocole. J'ai pas réussi à trouver le courage d'abréger...j'y arrivais pas...j'ai bien cru que le moment était venu mais...elle s'est réveillée, et ensuite...elle a commencé à aller mieux.

Cette fois Carol ne comprend plus rien. Elle ne sait pas par où commencer.

- Combien de temps...
- Au moins cinq jours. On attendait, voir si c'était juste, un sursis ou si c'était ...autre chose.
- Daryl, dis-moi pourquoi? Pourquoi tu es rentré tout seul bordel!

Il se mordille la lèvre, peu pressé de répondre malgré son amie au bord de la panique.

- Elle a guéri, Carol. La fièvre est tombée, et dès qu'elle a recommencé à manger et boire...elle s'est remise. Crevée, marquée, mais guérie, guérie putain!
- Dis-moi pourquoi...
- Elle est partie pour trouver un remède. Trouver des gens qui sauront comment faire, des gens avec du matériel...Partie pour nous...

Carol presse ses mains contre sa bouche.

Elle réalise l'ensemble d'un coup. Comprend tout : les enjeux, le choix. Dr H. qui part, Daryl qui reste.

Ils restent immobiles, sonnés, un long moment.

Carol digère lentement, Daryl est presque soulagé d'avoir pu en parler. Presque.
- Tu ne vas pas en parler aux autres, hein? Même pas à Rick?
- Nan. A quoi bon...

Elle le regarde, les yeux brillants. Toute cette douleur, ces sacrifices, encore, pour le bien du plus grand nombre.
- Qu'est-ce que tu vas faire, Daryl?
Il se frotte le visage et reprend son arbalète, la passe à l'épaule.
- Ce que je sais faire.

Il se met en marche et commence à descendre le talus. Il se retourne à demi, vérifie que Carol lui emboîte le pas.

Ce qu'il va faire?

Arpenter la forêt, suivre une piste, chercher des traces et chasser le gibier.

Car c'est ce qu'il fait de mieux.

C'est pour ça qu'elle l'appelait Chasseur...

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Voilà, c'est la fin de cette aventure de Daryl Dixon.

Merci de l'avoir suivie, j'espère que vous aurez eu autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire...

ChasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant