24. Accablante protection

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Cage - Ed Carlsen
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24 mars 1946, sept heures et quelques minutes

Une semaine est passée. Sept jours se sont écoulés, durant lesquels j'ai pris Magdalena sous mon aile. Sept nuitées durant lesquelles Alexander et mon père se sont inquiétés pour moi. Oui, car je ne quittais presque jamais la chambre de la petite et m'endormais à ses côtés afin d'apaiser ses nuits agitées. Elle faisait et fait toujours de terribles cauchemars et je sais ce qu'elle traverse. Alors je suis restée. Et ce matin, je me réveille de nouveau à côté de Magdalena.

Je sens son souffle chaud et régulier caresser mon visage et son petit corps blotti contre le mien sous la couette. Elle a les poings serrés et l'air serein, pour une fois. Ses traits sont détendus et elle a l'apparence d'un ange. Et peut-être qu'elle en est un. Cette dernière ne m'a rien dit sur le fait que je restais avec elle, et je ne pense pas qu'elle y voit un quelconque inconvénient. Pendant une semaine, je n'ai fait que la couvrir d'amour et de compassion. Je sais ce que cette petite orpheline traverse, mieux que personne.

Et, pour la première fois depuis une semaine, je m'autorise à quitter son lit pour aller prendre l'air. Mon estomac crie famine et je sens d'ores et déjà l'odeur exquise du petit-déjeuner qui m'attend en bas. Mais avant d'aller dans la salle à manger, je fais un petit détour par dehors. Lorsque je vais sur le perron, l'air frais et matinal fouette délicatement mon visage endormi. Je frissonne dès lors que le vent transperce mes habits. Il fait encore légèrement nuit et le soleil commence à peine à se lever, colorant le ciel de ses teintes orangées. Ses rayons timides illuminent la propriété et m'offrent un paysage à couper le souffle. Au loin, les chevaux hennissent et me font sourire. Et alors que je m'apprête à fermer les yeux, des bras s'enroulent autour de ma taille et me surprennent. Un souffle chaud effleure ma joue, un torse rugueux se plaque contre mon dos.

— Gabriele...

Alexander.

Je fais doucement volte-face et plonge mon regard dans celui bleu/gris de mon compagnon. De l'inquiétude, de la reconnaissance et de l'amour couvre ses iris. Tout en caressant ses lèvres rosées du bout des doigts, je presse les paupières et soupire.

— Comment va-t-elle ? me demande-t-il dans un souffle.

— Bien, elle dort encore.

Ses mains encadrent mon visage.

— Et vous, comment allez-vous ma douce ?

J'évite son regard et tourne la tête vers l'horizon. Le tourment me chagrine, mais je parviens à le dissimuler derrière un petit sourire.

— Mieux depuis qu'elle est avec nous.

Je reporte mon attention sur le germanique.

— Nous vous voyons presque pas depuis la semaine dernière, vous me manquez. Votre père m'a dit que vous aviez toujours eu cette âme altruiste et que c'était normal. Mais votre présence m'est indispensable...

Je rougis, touchée. La chaleur de ses doigts contre mes joues irradie mon être tout entier. C'est comme une délicate et tendre caresse sur mon âme nue, devant lui.

— Oh, Alexander... Je suis désolée, cette petite m'est tellement cher. Je ne voudrais pas la laisser partir encore une fois, vous voyez ?

Il acquiesce et dépose un chaste baiser sur mon front.

— Je vois tout à fait. Gabriele, rassurez-vous, Magdalena est en sécurité ici. Vous qui ne souhaitiez pas devenir sa nouvelle maman, pourquoi la protégez-vous autant ?

Passion EnnemieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant