chapitre 22

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Avant de rentrer dans la grange, je retire la perruque et les lentilles. Ensuite, je retire la planche en bois qui maintenait la porte fermée et l'ouvre. Sauf que je ne m'attendais pas à ce que Syllana soit derrière et essaye de s'enfuir. Heureusement, j'ai le réflexe de l'attraper par les cheveux et de la ramener à moi.

- Qu'est-ce que tu fous bordel ! Tu veux vraiment que je te tire une nouvelle fois dans la jambe !

Elle me fusille du regard tandis que je la ramène à l'intérieur. Les menottes sont par terre, toujours fermées. Elle a dû se dégommer le poignet. Je lui attrape le bras et l'examine. Elle saigne et a pas mal de bleus au poignet.

- T'es taré, je remarque.

- Lâche-moi ! Ton contact me dégoûte ! T'assassine des innocents !

- Mais tu comprends pas qu'il m'aurait dénoncé !

- Et alors ?? Je suis ton otage ! J'aurais voulu qu'il te dénonce !

Putain. Je lui prends son bras pas abîmé et après avoir rouvert les menottes, je la rattache, mais plus serrée qu'avant cette fois-ci. Elle pousse un cri de douleur.

- C'est de ta faute alors arrête de te plaindre.

- Pourquoi ça te fait culpabiliser ? demande-t-elle en me fusillant du regard.

Mon téléphone vibre, je viens de recevoir un message de Nemir. « Je t'ai trouvé une nouvelle baraque disponible dans une semaine qui sera sans doute bien mieux que là où t'es. Je t'enverrai un jet, faudra que tu me communiques là où t'es au dernier moment ». Ah, ça c'est bien mon frère. Toujours à prendre soins de son petit frère préféré. Bon, ok, j'exagère. N'empêche que je suis content de quitter ce trou perdu. Les membres de ma famille sont les seules personnes à qui je fais confiance à 100%. Syllana se lève et pars en direction de la mini salle de bain.

- Tu fous quoi ?

- J'ai plus le droit d'aller aux toilettes ??

Je ne réponds pas et elle se contente d'y aller. Je m'assois sur le lit et commence à me dire qu'il faut préparer à bouffer. Si j'étais un putain de misogyne j'enverrai Syllana préparer la bouffe mais enfin bon. Cette dernière ressort quelques minutes plus-tard.

- Bah alors t'étais constipée ?

- Tu sais parler aux femmes toi.

Tient, on dirait qu'elle fait moins la gueule. Elle s'assoit pas loin de moi et ajoute :

- J'ai besoin de tampons.

- Hein ?

- J'ai mes règles.

Si je retourne à l'épicerie maintenant pour lui acheter ses trucs je vais probablement me faire rejeter par la vendeuse. À moins qu'elle me pardonne en espérant que je la baise encore une fois.

- Ça aurait pas pu tomber une autre fois ??

- Va dire ça à mère nature.

Je souffle.

- Il te faut quoi ?

- Hein ?

- Bah j'sais pas moi. Quelle marque, quelle... taille ? je demande avec un sourire pervers.

Elle lève les yeux au ciel.

- Tu pourrais pas tout simplement m'emmener voir ?

- Ouais.

Je me lève et m'approche d'un sac duquel je sors des fausses lunettes, une perruque blond platine et des chaussettes. Je lui tends et elle regarde la perruque puis moi.

- T'es sérieux ? C'était obligé la perruque de pouf ? Et ça sert à quoi les chaussettes ?

- Te faire plus de seins.

- Pardon ?

- Elle ne s'attardera pas sur toi si t'as simplement l'air d'une pétasse qui fait que passer dans le coin. Allez, c'est amusant.

- Toi et moi n'avons pas la même définition de l'amusement. Enfin bon.

Elle met la perruque, les chaussettes et les lentilles de couleur verte. On monte dans la voiture et j'en profite pour me changer aussi.

Quand on arrive, je préviens directement Syllana que si elle fait quoique ce soit de suspect, je descends la vendeuse. On ne sait jamais. On entre dans l'épicerie et cette dernière me regarde de haut en bas.

- Tiens tiens tiens, encore vous ? C'est qui elle ? demande-t-elle en tournant la tête vers Syllana.

- Julia, ma petite amie.

Un sourire carnassier de peste se dessine sur les lèvres de la vendeuse.

- Julia, votre petit ami m'a baisé.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant