chapitre 6

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Le lendemain soir, ça fait plus d'une journée que je ne suis pas allée voir Syllana. Ce soir, pour fêter mon retour, je vais aller au resto avec un petit cercle de gens en qui j'ai confiance et j'ai besoin pour cela de mon otage, donc elle va venir avec nous. Vers 18 heures, j'entre dans sa chambre sans frapper, comme à mon habitude. Elle est se repose dans son lit mais se redresse en m'apercevant et grommelle.

- Ce soir je sors, j'annonce. Et tu vas venir avec moi, ma très chère otage.

- Va te faire voir, dit-elle.

- Avec plaisir, mais... oh je suis négligent je ne t'ai pas dit le meilleur ! C'est moi qui vais choisir ta tenue et je vais te regarder te changer pour être sûre que tu ne me fasses pas une scène comme hier midi.

- C'est une blague j'espère ?

- Oh que non je t'assure.

Elle croise les bras sur sa poitrine.

- Eh bien dans ce cas là je refuse de me changer.

- M'oblige pas à le faire, parce que sinon sinon ça risque pas de te faire plaisir.

Elle décroise ses bras et les laisse pendre le long de son corps. J'ai gagné. Je m'approche de son dressing et regarde les différentes robes. Je ne mets pas énormément de temps à en choisir une argenté à bretelle dos nu qui arrive à mi-cuisse. Je lui tends. Elle hausse un sourcil.

- T'es au courant que c'est une robe provocante ça ?

Je hausse les épaules.

- En plus, une robe dos-nu se porte sans soutif.

Un sourire pervers glisse sur mon visage, ce qui la fait lever les yeux au ciel d'exaspération.

- Tu pourrais au moins te tourner, dit-elle en prenant la robe.

- Si ça peut te faire plaisir. Mais au moindre bruit suspect, je me retourne.

Je me tourne donc et attends une petite minute avant qu'elle me dise que c'est bon. Franchement, elle a un corps sublime. Il lui manque plus que les chaussures qui vont avec.

- Prends une paire de chaussure dans le dressing, je dis.

Elle y va et revient avec des escarpins à plateforme roses pales.

- Le but c'est pas que tu ressembles à une pute, je fais en haussant un sourcil.

Elle me lance un regard noir et part dans la salle de bain. Je la suis, sauf qu'elle n'est plus là. Soudain, elle surgit de derrière le rideau de douche et me met un coup avec le pommeau.

- Sale kahba ( pute ) ! je lance.

Elle m'a assommé juste en dessous de l'œil.

- C'est pour m'avoir dit que je ressemblais à une pute, dit-elle en le reposant.

Énervé, je m'approche d'elle à grande vitesse et l'attrape par le poignet puis la plaque contre le mur.

- Dis-moi Syllana, j'ai l'air d'être ton pote ou même un mec sympa à qui faire des blagues ?? J'crois pas nan alors refais ça une fois et je t'assure que moi aussi je vais te mettre un coup.

Elle dit rien et se contente de baisser les yeux. Ni elle ni moi ne parlons pendant qu'elle se maquille et se coiffe mais une fois qu'elle est prête, je l'attrape par le bras et l'entraîne derrière moi jusqu'à la sortie de la villa. Une fois en dehors, on monte dans une limousine blindée. Dedans, j'y retrouve Zach, Luana mais aussi Matt et Javier, deux bons potes qui m'aident à gérer les affaires. Je leur fais une rapide accolade avant de faire monter Syllana et de l'attacher à l'aide d'une menotte à une barre de la voiture. Luana lui jette un coup d'œil d'un air compatissant. Je la regarde et secoue la tête, lui faisant comprendre qu'elle ne doit pas se lier d'amitié avec Syllana. Elle lève les yeux au ciel et réajuste sa robe bordeaux bustier.

- On va au Malcolm's, nous annonce Zach.

C'est un restaurant de luxe plutôt pas mal.

- J'ai mal au bras, dit Syllana.

- M'enfou.

- Sohan ! Desserre ! fait Luana.

Je souffle mais obtempère. Bon après tout, c'est mon otage, elle a le droit d'être à l'aise.

Quinze minutes après, on arrive. Évidemment, par dessus ma chemise classe, je mets un sweat noir et rabat la capuche sur ma tête. Il ne faut pas qu'on me reconnaisse. En théorie, des gens qui bossent pour moi nous attendent, c'est juste au cas où. Je lance un sweat à mon otage.

- Enfile ça.

- Non.

- Putain mais mets le ou je te le mets de force !

Elle lève les yeux au ciel mais le met. Elle a du cran la petite. Ça me rappelle une meuf que j'ai connu il y a plusieurs années en maison de correction parce que ouais, avant de faire de la taule, j'étais en maison de correction. Je me souviens que le jour où je suis arrivé, j'ai été étonné de voir qu'une fille était parmi tous les garçons, puis elle m'a dit qu'elle était là parce qu'il n'y avait plus de place dans les maisons de correction pour filles. Elle avait un sacré caractère cette nana. Elle se foutait souvent dans la merde aussi. Je me reconcentre sur Syllana. Je n'avais qu'une sweat à moi à lui passer, et ça se voit. Elle flotte dedans.

- Mets la capuche sur ta tête.

- S'il te plaît tu connais ?

- Ferme ta gueule.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant