chapitre 51

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pdv Syllana

J'ouvre péniblement les yeux et mon premier réflexe est de détacher ma ceinture. J'arrive à m'extraire de la voiture et constate l'ampleur des des dégâts. La voiture est à moitié retournée, dans un fossé et le pare brise est brisé. Je pense que je saigne à la tête car j'ai une petite douleur et je sens du liquide couler mais je ne souffre pas alors ça va. Par contre, je crois que Sohan est toujours à l'intérieur. Je fais la tour de la voiture et... il est inconscient. Je me rapproche en vitesse de lui et le secoue légèrement. Il ne bouge pas. Bon, il ne faut pas paniquer. J'ai une formation d'infirmière alors je peux l'aider mais la vraie question est surtout... est-ce que je dois l'aider ? C'est mon ravisseur après tout... je décide d'aller prendre son pouls et... il n'y a plus rien.

- Merde...

Je ne sais pas quoi faire. Est-ce que j'essaye de le sauver ? Est-ce que je le laisse mourir ? Mon cerveau me dit de choisir la dernière option mais mon cœur me dit le contraire. J'inspire un grand coup mais finit par ouvrir la portière, dont la vitre est brisée, et me positionne de manière à pouvoir lui faire un massage cardiaque. Je commence à faire des compressions thoraciques, puis fais deux insufflations, et je recommence ainsi de suite. Le mieux serait qu'il soit allongé par terre mais je ne peux pas le déplacer, je n'arriverai jamais à le porter. Je continu donc à essayer de la ranimer mais il ne bouge pas.

- Putain Sohan... réveille-toi...

Je prends son pouls, mais rien, toujours. Je souffle et m'essuie le front avant de retirer la perruque mal mise. Je reprends la réanimation et commence à me demander si je ne devrais pas appeler les pompiers. Non, impossible. Lors d'une énième insufflation, je prends son pouls et... je sens quelque chose ! Il est faible, mais il y a bien quelques pulsations, je reprends plus rapidement les compressions thoraciques et prends régulièrement son pouls. Les pulsations sont de plus en plus rapprochées. Soudain, il ouvre difficilement les yeux en grognant. J'arrête ce que je suis en train de faire et le regarde. Il analyse là où on est et grogne avant de me jeter un coup d'œil.

- Tu as envi que je te baise là ? demande-t-il.

- Pourquoi tu dis ça ?

Il me désigne la position dans laquelle je suis, c'est-à-dire assise a califourchon sur lui. Je change de position et m'assois sur le siège à côté.

- Ne me dis pas merci surtout.

- Merci de quoi ?

- Tu étais en arrêt cardiaque.

Il retire un bout de verre coincée entre ses côtes en grimaçant.

- Ah ouais ? Et tu m'as ranimé ?

- ... oui.

- Pourquoi t'as fait ça ? T'es totalement débile, t'aurais dû me laisser crever et t'enfuir.

- Je t'en prie Sohan.

- Bon, il faudrait peut-être qu'on rentre, dit-il.

- Ouais.

On sort tous les deux de la voiture puis commençons à marcher le long de la route en direction de la maison.

Au bout d'un quart d'heure sans que ni lui ni moi n'ait parlé, il m'attrape par le bras et me tourne vers lui. On arrête de marcher.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

De son index, il vient essuyer quelque chose sur ma joue et me le montre.

- Tu saignes.

- Oh. C'est pas grave, ça ne fait pas mal.

- T'es sûre ?

- Ouais.

- Si tu le dis.

On reprend notre marche mais je vois bien que Sohan ne se sent pas très bien. Il doit nous rester encore une dizaine de minute à marcher avant de retrouver la maison, j'espère qu'il va tenir. Il saigne beaucoup à l'endroit où il a retiré le morceau de verre, il y a une très grosse tache de sang visible sur son teeshirt blanc.

- Et toi, ça te fait mal ? je demande en désignant ses côtes.

Il hausse les épaules.

- Un peu, mais je ne suis pas a une cicatrice près.

Je m'apprête à lui répondre quand des lumières rouges et bleues me font m'arrêter brusquement. Des gyrophares de polices.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant