Le lendemain soir, je prépare une conserve pendant que Syllana est assise au bout du lit, pensive. Depuis hier matin, elle m'évite le plus possible. Je crois qu'elle me craint encore plus qu'avant. Pourtant, je trouve que je l'ai plutôt ménagé. J'aurai pu la frapper pour qu'elle me supplie d'arrêter et qu'elle me dise à quel point elle me craint, j'aurai pu la priver de bouffe... mais je me suis juste contenté de lui faire peur avec des mots. Je verse le contenu de la casserole dans deux assiettes. J'en pose une à côté de Syllana.
- Tu devrais manger, je lui dis.
Elle jette un coup d'œil au plat puis détourne de nouveau le regard. Je me demande bien à quoi elle pense. Enfin bon, si il sauf utiliser la manière forte.
- Bouffe ou je te le fais manger de force. Crois-moi, ça sera pas agréable.
Elle soupire mais s'empare finalement de l'assiette et de la fourchette en plastique, évidemment. Son vente gargouille à ce moment-là, signe qu'elle a faim. Elle mange dans le silence et moi je commence vraiment à me faire chier. Je voulais juste qu'elle ait peur de moi comme avant, pas qu'elle devienne muette comme une putain de tombe !
- Pourquoi tu me parles plus ? Je croyais que comme « tu es encore obligée de rester avec moi pendant tu ne sais combien de temps alors autant faire que ça se passe bien », je dis en reprenant ses mots d'hier.
- Oui, et puis entre temps tu m'as étranglé.
Je soupire.
- T'es chiante.
Elle me lance un coup d'œil avant de hausser les épaules.
- Tu es mon ravisseur, je n'ai pas à m'amuser avec toi, j'ai été bête de penser ça. On peut au mieux bien s'entendre, et encore. Tu vas forcément te faire retrouver un jour.
- Et c'est là que tu me serviras, trésor.
- Arrête de...
Elle marque un temps d'arrêt et laisse finalement sa phrase en suspens. Quoi, elle a vraiment peur que je lui fasse regretter ce qu'elle allait dire ? Elle finit de manger en silence tandis que je fouille dans les sacs de courses que j'ai fait à notre arrivée. Je prends une bouteille de gin, la dévice et commence à boire au goulot. Je sais, y'a plus classe. Enfin bon. Savoir que j'ai fait confiance à une personne qui m'a trahi me fait vraiment chier. Si j'attrape le ghedare ( traître ) qui m'a balancé, homme ou femme, il va le regretter sévèrement. J'avoue aussi que le fait que mon otage n'ose plus me parler me casse pas mal les couilles, je ne saurai dire pourquoi.
Perdu dans mes songes, c'est seulement à ce moment que je remarque avoir vidé plus de la moitié de la bouteille. Syllana est en train de me regarder.
- Quoi ?
- Quoi quoi ?
- M'embrouille pas putain.
- T'es bourré.
- Et alors ?
L'alcool parlant pour moi, j'ajoute :
- Mmh j'imagine ton petit corps recouvert d'alcool que j'irai lécher... un peu partout...
Elle lève les yeux au ciel et croise les jambes.
- En plus d'être bourré t'es pervers.
- Ne fais pas comme si t'en avais pas envie.
- Là n'est pas le sujet.
Oh... donc elle en a envi.
- Et non, tu ne m'intéresses pas, rajoute-t-elle.
Un sourire salace se glisse sur mes lèvres tandis que je m'approche d'elle. Une fois à quelques centimètres, je retire mon haut.
- Mais... mais qu'est-ce que tu fais ? bégaie-t-elle en admirant mon torse.
Je me rapproche d'elle et cette fois-ci elle s'éloigne, les joues rouges. Je rie légèrement, récupère mon haut et le remets.
- C'était tellement simple, je commente.
- Qu'est-ce qui était simple ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.
Je m'approche d'elle, et la bloque contre un mur, passe une main derrière sa nuque puis rapproche ma bouche de son oreille.
- Pour une personne qui dit qu'elle n'est pas sensible à mon charme, je te trouve bien agitée quand je m'approche de toi.
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otage
Teen FictionAprès s'être évadé de prison après plus de cinq ans derrière les barreaux pour vente, détention et consommation de drogues, Sohan, du haut de ses 23 ans, compte bien profiter de sa liberté. Mais pour ça, il lui faut quelque chose pour l'empêcher de...