chapitre 95

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2 mois plus-tard

- Léo, repose-ça ! je m'exclame.

Aujourd'hui, moi et mes parents fêtons les 9 ans de Léo, mon petit frère, sauf qu'il est insupportable ! Il a ouvert ses cadeaux en avance.

- Si tu continues t'auras pas de gâteau, dit ma mère.

Je ris tandis qu'elle le sert. On sait tous que même exécrable, elle l'aurait servi, elle a le cœur sur la main ma mère. Elle sert une part à mon père puis à moi puis nous le mangeons dans la bonne humeur. Un léger courant d'air me fait frissonner. Il fait plutôt froid quand il y a du vent ici. Même au printemps. En même temps, je ne suis pas vêtue d'une robe très couvrante.

On finit de manger dans la bonne humeur et une fois que Léo a finit de de déballer ses cadeaux, je monte dans ma chambre. Je vais aller me doucher car j'ai prévu de sortir ce soir et j'aimerai tester un savon que m'a offert Liyah, une amie du travail. En fouillant pour le chercher, je tombe sur une photo qui me brise le cœur à chaque fois que je tombe dessus. Moi et une personne, cette personne qui a tant compté pour moi et qui compte toujours autant. Après m'être rendue au commissariat du centre ville de Peirera, tout le monde a rapidement été prévenu, j'ai fait la une de plusieurs grands journaux. J'ai été interrogé par le FBI, la police internationale et d'autres agents très hauts placés, mais j'ai menti à tout le monde. J'ai fait comme Sohan me l'avait dit, en prétendant avoir été drogué tout le temps. On ne m'a plus beaucoup embêter après ça, car ça paraissait plutôt logique. Un chef de cartel de drogue qui m'aurait drogué pour me rendre plus docile, ça parait pas si étonnant que ça. Je n'ai eu aucune nouvelle de lui ni de qui que ce soit d'autre du cartel depuis ma libération. Chaque soir je pleure. Mes parents pensent que c'est parce que je suis traumatisée mais la vérité est tout autre. Les premières semaines après ma libération, je le voyais quasiment chaque jours aux infos, maintenant ça c'est un peu tassé. Il me manque affreusement et je donnerai tout pour passer ne serait-ce qu'une minute avec lui. Sa voix, son odeur, et même ses remarques salaces me manquent. Je soupire et range la photo bien à sa place. Personne ne doit jamais tombé dessus, on me croirait folle. Parfois, je me demande si je ne le deviens pas vraiment. Je retrouve enfin le savon et pars me doucher.

Vêtue d'un jean slim et d'un top rouge bustier, je retrouve Liyah devant chez moi, elle m'attend. Je monte dans sa voiture.

- Canon ! lance-t-elle.

Je la remercie et elle démarre. On se rend à une petite dizaine de minute de chez moi, dans un quartier résidentielle.

- Hé ? m'interpelle Liyah.

- Oui ?

- T'as pas l'impression qu'elle nous suit la voiture derrière ?

Je regarde dans le rétroviseur. Une mercedes gris foncé est juste derrière nous. Je fronce les sourcils.

- Tu crois ?

Elle hausse les épaules.

- Ça fait un bon bout de temps qu'elle nous colle au cul. Attends, je vais prendre un autre chemin.

Elle tourne sur la droite. Mon cœur s'emballe tandis que je guette la réaction de la voiture. Elle arrive à l'intersection et... continue tout droit.

- Fausse alerte ! je lance, soulagée.

- Oh, excuse-moi de te stresser, tu sais que je deviens facilement parano.

C'est vrai qu'elle s'effraie souvent pour un rien.

- Vaut mieux faire très attention que pas assez.

- Tu as pas tort.

Une fois arrivées, Liyah se gare et on rentre à l'intérieur de la maison. Il y a une bonne ambiance et tout le monde a l'air de s'amuser. D'ailleurs, tout le monde est aussi très alcoolisé. Je prends un verre et me mets à danser, perdant rapidement mon amie du regard. Une vague de tristesse me submerge quand je vois une belle blonde aux cheveux ondulés ressemblant à Luana passer à côté de moi. Je finis mon verre et le pose sur un comptoir, bien décidé à aller prendre l'air. Des fois il m'arrive de penser à elle et Julia, et je me demande si elles se sont remises de mon départ. Elles font parties d'un cartel, elles doivent être habituées à perdre des proches. Et lui ? Est-ce que je lui manque ? Est-ce qu'il couche avec pleins d'autres filles pour m'oublier ? Après avoir bousculé quelques personnes bourrées qui ont failli se ramasser, je sors dans le jardin et trouve un petit coin isoler. J'inspire un grand coup. J'arrive à me calmer mais mon cœur fait un bon dans ma poitrine quand je sens une présence derrière moi. Je me retourne d'un coup. Un jeune homme brun d'à peu près mon âge, peut-être un peu plus âgé faisant approximativement le mètre quatre-vingt se tient devant moi. Je l'interroge du regard.

- Excuse-moi de t'avoir fait peur Syllana, dit-il. Je voulais savoir, est-ce que tu as du feu ? dit-il en me montrant une cigarette éteinte.

- Euh... non désolée j'en ai pas je ne fume p... attends...

Je fronce les sourcils.

- Comment tu connais mon prénom ??

J'ai à peine le temps de voir un atroce sourire se dessiner sur ses lèvres que quelque chose de très dure vient soudainement percuter mon crâne. Et là, trou noir.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant