otage

chapitre 59

pdv Sohan

Je l'embrasse pendant quelques secondes avant de la repousser doucement par les épaules. Je lui relève le menton à l'aide de mon pouce et de mon index et la contemple. Elle est vraiment belle.

- Syllana, je ne peux pas me permettre d'avoir des sentiments pour toi. Le genre de milieu dans lequel je vis est impitoyable. Si on découvrait que j'avais ne serait-ce qu'une once d'attirance pour toi, on en profiterait pour me faire chanter en menaçant de te faire du mal, et mes ennemis pourraient te tuer juste pour me faire payer. Tu comprends ?

Elle baisse les yeux et acquiesce. Je sens quelque chose d'humide atterrir sur ma main. Elle pleure ? Je relève son visage. Même si elle essaye de me le cacher, je remarque bien ses yeux rougis et remplis d'eau. Je soupire. Pourquoi est-ce que ça me fait du mal de la voir comme ça ? Sans trop réfléchir, je décide de la prendre dans mes bras. On reste comme ça pendant quelques secondes seulement avant qu'elle ne rompt notre étreinte. Elle s'essuie les yeux d'une main avant de dire :

- On... on peut toujours se cacher ? C'est impossible, du moins pour ma part, que je lutte contre mes sentiments.

Je soupire une nouvelle fois.

- Je ne veux pas prendre le risque qu'il t'arrives quelque chose par ma faute. Tu as déjà bien trop souffert à cause de moi.

Elle acquiesce tristement avant d'aller dans la salle de bain reliée à la chambre. Moi, je me déshabille et une fois en boxer, me glisse sous la couette.

En me réveillant le lendemain matin, je constate que Syllana n'est plus là. Elle a dû aller prendre le petit déjeuner dans la salle à manger commune. Je m'habille et y descend donc. Des rires attirent mon attention. Syllana et Adàn sont en train de rire. Ça m'énerve de le voir la faire rire, putain. Mais vu comment je l'ai rejeté hier soir, je ne peux pas me permettre de faire de remarque. Je pars donc m'assoir à côté de Luana, Julia et Julio, un mec du cartel.

- Alors ? Ça te fait chier hein ? me glisse Luana à l'oreille.

- Ouais.

- Tu ne devrais pas laisser passer ta chance Sohan. Je ne t'avais jamais vu comme ça pour une fille. Je pense qu'elle est vraiment spéciale pour toi.

- Non.

- Ne me mens pas, Sohan. Je te connais.

Je soupire et me lève de table. J'ai pas faim. Je décide de descendre au sous-sol, là où je peux tirer sur des cibles. Ça va m'apaiser. Je me munis de mon flingue, mets le silencieux et commence à tirer. Je n'en rate aucun. Je vise pour tous une balle dans la tête. J'imagine Adàn à la place des cibles. Ce con espère-t-il la baiser ? Lui donner plus de plaisir que je ne lui en donne ? Impossible. Je m'arrête de tirer d'un coup et prends de grandes inspirations. J'enlève tout mon attirail et pars à grandes enjambées en direction de la salle à manger. Une fois que j'y suis, je prends Syllana par le bras et l'entraîne avec moi, devant le regard interrogatif de ce con d'Adàn et des autres personnes présentes.

- Qu'est-ce que tu fais Sohan ?? demande-t-elle alors que je l'emmène dans notre chambre.

Comme je ne lui réponds pas, elle tire sur son bras.

- Tu commences à me faire mal ! dit-elle.

Je ne lui réponds toujours pas et une fois dans la chambre, je ferme derrière nous et la plaque contre le mur, puis colle mes lèvres aux siennes. Elle me repousse mais je me rapproche d'elle et recommence.

- Sohan ! Mais arrêtes !

Je ne l'écoute pas. Je sais qu'elle aime qu'on couche ensemble. Elle se débat sous moi et d'un coup, je ressens une énorme douleur dans les couilles et me plis en deux. Syllana vient de me mettre un coup de genou dedans ! Elle profite du fait que je me sois décalé pour quitter la chambre en courant. Putain, qu'est-ce que je viens de faire ?