chapitre 70

28K 1K 234
                                    

En fin de soirée, je suis avec Luana et Julia. Cette dernière nous raconte comment elle et Sergio n'arrête pas de se chercher. Elle a l'air d'avoir beaucoup changé par rapport à avant. Même si je ne l'ai vu que très peu à cette période, elle a l'air plus mature maintenant.

- Sohan arrête pas de te lancer des regards, me glisse Luana, carrément bourrée.

- Il garde un œil sur moi. Il me l'a dit tout à l'heure.

- Ça fait plaisir de le voir comme ça.

- Il était comment avec toi ?

- Ce n'est pas comparable. On sortait ensemble en grande partie pour le cul. Il ne prenait pas soin de moi comme il prend soin de toi. N'empêche...

Elle fouille dans son sac.

- Au cas ou, dit-elle en posant une bombe lacrymogène sur la table.

Je hausse un sourcil.

- C'est gentil mais... je ne pense pas avoir besoin de ça.

- Prends-le quand même, ça vaut mieux  que rien.

Je soupire et le range dans mon sac. Quelques minutes après, Sohan vient nous chercher pour que l'on rentre. Une fois dans le jet, il s'assoit sur un siège, et moi je viens m'assoir sur ses genoux.

- Tu m'fais bander.

- Très classe.

- C'est ce qui fait mon charme.

Je ris et regarde par la fenêtre. Il fait nuit dehors. Je contemple son noire intense et finis par m'endormir sur Sohan.

*****

Je me réveille dans le lit moelleux que je partage avec Sohan. Il n'est pas avec moi. Je me redresse, m'étire et parcours la chambre du regard. Je me lève et m'approche de son bureau. Je regarde distraitement les feuilles étalées dessus et une certaine attire mon attention. Il y a la photo d'une fille qui doit avoir à peu près mon âge et des informations sur elle. « Leila Millan, 20 ans, fille d'Ernesto Millan, chef des Perros Peligrosos. Pas encore de date prévue pour le meurtre, mais à faire dans la semaine ». Oh mon dieu, il compte assassiner cette fille innocente simplement parce que son père est son ennemi ?

- Repose ça.

Je sursaute et me retourne vivement. Sohan se tient dans l'encadrement de la porte.

- Pou... pourquoi tu veux faire assassiner cette fille ? Elle ne le mérite pas.

- C'est comme ça dans le monde dans lequel je vis. Si tu ne peux pas le supporter, alors tu n'as peut-être pas ta place à mes côtés.

Il s'approche de moi, m'arrache le document des mains et le repose sur le bureau.

- Syllana, cette fille, Leila, n'est pas aussi sainte qu'elle le paraît. Elle fait partie du cartel de son père. Elle tue et torture comme lui. Si j'ai prévu de la faire assassiner, c'est pour envoyer le message clair et net que je n'ai pas apprécié qu'Ernesto envoie ses gangs chez moi. Si je laissais cet acte sans aucune répercussion, on me prendrait pour un faible et on matraquerait. Hors, je ne suis pas faible.

Je soupire. Je ne dis rien car je sais qu'il ne renoncera pas à tuer cette fille. Il s'approche de moi et me prend par le poignet assez doucement puis m'entraîne plus près de lui.

- Ernesto ne s'arrêtera pas là une fois qu'il saura que j'ai tuer sa fille. Il essaiera sans doute de s'en prendre à toi, mais je te protégerai. Tu n'as rien à craindre. Même si son cartel est fort, il sait qu'il n'y est pas autant que le mien.

Je soupire pour la énième fois en 24 heures.

- Au faite, dit-il. Tes parents vont bien. J'ai demandé à mes hommes des comptes rendus de leurs journées. Ils pleurent quelques fois mais dans l'ensemble ils se portent bien.

Je souris. Ça me fait plaisir qu'il ait pris de son temps pour ça.

- Merci. Ça compte pour moi que tu aies fait ça.

Et soudain, je décide de le prendre dans mes bras. Il se crispe légèrement puis, finit par se détendre et passe ses mains dans mon dos. J'aime cette partie qui ne se montre que rarement de Sohan, la partie douce.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant