chapitre 23

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Syllana hausse un sourcil et me regarde. Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu'elle répond :

- Pas de souci, vous savez, il dit qu'il est mon petit ami mais en faite il s'agit de mon frère. Il me kiff et on aime bien faire des choses cochonnes tous les deux.

La vendeuse nous regarde tour à tour, choquée, tandis que je m'empêche de rire. Syllana part dans le rayon des tampons et je la suis de près pour être sûr qu'elle n'essaye pas de demander de l'aide. Elle regarde plusieurs modèles et finit par choisir une boîte. On passe en caisse et je laisse un billet de dix, bien plus que le prix de la boîte de tampon.

- C'est pour m'excuser pour tout à l'heure, je dis avec un clin d'œil.

Elle me sourit, presque ravie alors que je viens de la payer comme si elle était une pute. On sort et retournons dans la voiture.

- Alors comme ça je suis ton frère avec qui tu couches ? je demande en démarrant.

Elle se retient de rire et se contente de sourire en hochant la tête.

- Tu me fais plus la gueule pour ce matin ?

Elle hausse les épaules.

- À quoi bon ? Je suis encore obligée de rester avec toi pendant je ne sais combien de temps alors autant faire que ça se passe bien.

- C'est les paroles les plus sages que t'aies jamais dites. Ah au faite, dans une semaine on repart dans une maison plus agréable. Mon frère m'en a trouvé une.

- Ok.

Le reste du trajet se passe dans le silence jusqu'à ce qu'elle me demande :

- Pourquoi tu portes autant de bagues ? Elles signifient quelque chose ?

Je jette un coup d'œil à mes mains. J'ai trois bagues sur ma main gauche et deux sur la droite.

- Il y en a une pour chacun des membres de ma famille. Sur ma main gauche, c'est mes frères et mon père, sur la droite, c'est ma mère et ma sœur.

- La famille c'est ce qu'il y a de plus important pour toi ?

- Ouais. C'est les seules personnes pour qui j'ai une attache. Et toi ?

Elle porte une seule bague avec une perle blanche et un diamant.

- Oh, c'est simplement la bague de mariage de ma grand-mère paternelle. J'étais très proche d'elle alors quand elle est... morte... j'ai eu beaucoup de mal mais j'ai souhaité la récupérer.

- Elle est morte jeune non ? Ton père t'as eu à 20 ans alors ta grand-mère devait pas être très vieille.

- Comment tu sais ça ?

- Oublies pas que je me suis renseignée sur toi. Et changes pas de sujet.

- Ma grand-mère s'est suicidée.

- Oh.

- Ouais.

Plus aucun de nous ne parlons jusqu'à ce qu'on retourne à la grange.

- J'ai faim, dit Syllana.

Il est presque quinze heures et on a toujours pas bouffé. Je sors des sandwichs et lui en tends un.

- T'es pas végétarienne j'espère parce que sinon tu casses vraiment les couilles.

- Ah bah justement... mais non c'est une blague, lance-t-elle.

- Tiens, la petite Syllana tente l'humour ?

- Saches que je suis une personne de nature très drôle mais avec toi exprimer mon talent est plutôt compliqué puisque quand je te provoque un peu je m'en prends une.

- Allez bouffe au lieu de raconter des conneries.

*****

Durant l'après-midi, mon otage dort et moi je m'occupe des affaires du réseau. On va fournir un nouveau territoire pleins de riches et ça c'est vraiment bon pour les affaires.

Le soir, voyant qu'elle n'est toujours pas réveillée, je m'installe à côté d'elle dans le lit et en attendant de m'endormir, je la regarde. En fin, je la fixe. Elle a un visage fin plutôt mignon. C'est la première fois que je prends le temps d'observer sa tête. Ses lèvres pulpeuses et ses yeux de chats en amande vont bien ensemble. Oh mon dieu, je me mets à parler comme une meuf.

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant